Proche et Moyen-Orient : Iraniens et Israéliens sur le pied de guerre

Le Premier ministre israélien et le Président iranien
Le Premier ministre israélien et le Président iranien
Le Premier ministre israélien et le Président iranien

Proche et Moyen-Orient : Iraniens et Israéliens sur le pied de guerre

Le 16/04/24 à 10:39
modifié 16/04/24 à 10:39
L’annonce par Israël de riposter à l’attaque iranienne contre son territoire dans la nuit du 13 au 14 avril 2024 – à la suite de la mort de plusieurs membres des Guides de la Révolution dans la destruction par l’État hébreu d’un local diplomatique iranien à Damas le 1er avril 2024 – est évidemment très prise au sérieux à Téhéran.

Le Président Ebrahim Raisi l’a clairement signifié le 16 avril 2024, au cours d'un appel téléphonique avec l'émir du Qatar, selon le gouvernement iranien qui se fait l'écho sur sa page X (Twitter). « Le soutien aveugle de certains pays occidentaux au régime sioniste est la cause des tensions dans la région. La moindre action contre les intérêts de l’Iran entraînera une réponse contre tous ses auteurs », a-t-il prévenu.


Ce nouveau développement dans la montée de tension au Proche et Moyen-Orient en général et entre Tel Aviv et Téhéran en particulier marque un tournant dans la géopolitique internationale. Parce que très peu d’observateurs ont parié sur une attaque directe du territoire israélien par la République islamique. Ce, même si Israël avait été accusé par Téhéran en avril 2021 d’être derrière la panne d’électricité contre le site d’enrichissement de l’uranim de Natanz en Iran.

L’autre aspect de la crise, c’est la capacité d’attaque des Iraniens qui n’ont déployé que des drones dont l’interception a nécessité l’intervention de plusieurs pays pour défendre Israël. Cet épisode met donc plus en exergue la puissance de feu que l’Iran dit être en possession depuis plusieurs décennies que la capacité défensive de l’État hébreu, tant redoutée mais finalement édulcorée par les attaques du Hamas le 7 octobre 2023 et de l’Iran récemment.

Sur les réseaux sociaux, l’intervention éventuelle de la Russie et des autres pays membres des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) aux côtés de l’Iran, en cas d’escalade fait couler beaucoup d’encre et de salive. Puisque l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan) s’est mobilisée pour défendre Israël contre les drones iraniens.

Par ailleurs, cette réactivité de l’Otan suscite des frustrations du côté ukrainien où un appui davantage solide est toujours attendu de la part de Kiev pour endiguer l’avancée russe. Surtout que Moscou a fait monter la pression sur le front en intensifiant les frappes contre les sites stratégiques dans toute l’Ukraine.

Sur sa page X (Twitter), le Président Volodymyr Zelensky a tenu à situer le contexte pour faire le parallèle avec son pays. "
Le monde entier a été témoin de l’action alliée dans le ciel d’Israël et des pays voisins. Cela a démontré à quel point l’unité de défense contre le terrorisme peut être véritablement efficace lorsqu’elle repose sur une volonté politique suffisante. Israël, les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et la Jordanie ont agi ensemble et avec une efficacité maximale. Ensemble, ils ont empêché la terreur de s’imposer. Et ils travaillent ensemble et en coordination avec d’autres pour empêcher une nouvelle escalade. Israël n’est pas membre de l’Otan, donc aucune action, telle que le déclenchement de l’article 5, n’était requise. Et personne n’a été entraîné dans la guerre. Ils ont simplement contribué à la protection de la vie humaine", a-t-il souligné.

Il a donc appelé à plus de collaboration en faveur de l'Ukraine. "Les « Shaheds » dans le ciel de l’Ukraine sonnent de la même manière que ceux du Moyen-Orient. L’impact des missiles balistiques, s’ils ne sont pas interceptés, est le même partout. Le ciel européen aurait pu bénéficier du même niveau de protection il y a longtemps si l’Ukraine avait reçu le même soutien total de la part de ses partenaires dans l’interception de drones et de missiles. La terreur doit être vaincue complètement et partout, pas plus dans certains endroits et moins dans d’autres. Je remercie tous ceux dans le monde, tous les dirigeants et tous les États qui nous aident véritablement en matière de défense aérienne et de missiles nécessaires à la protection de notre ciel, ainsi qu'en formant nos pilotes sur les F-16. Tout cela fonctionne déjà et continuera de fonctionner pour sauver des vies. Cependant, nous pouvons maintenant voir comment l’unité peut fonctionner véritablement à 100 % et comme presque 100% des « Shaheds » et des missiles peuvent être interceptés. Nous en discuterons avec nos partenaires", a-t-il lancé.


Le 16/04/24 à 10:39
modifié 16/04/24 à 10:39