Togo : L’opposition vent debout contre la nouvelle Constitution

Des policiers togolais en alerte. (Ph: Dr)
Des policiers togolais en alerte. (Ph: Dr)
Des policiers togolais en alerte. (Ph: Dr)

Togo : L’opposition vent debout contre la nouvelle Constitution

Le 28/03/24 à 18:07
modifié 28/03/24 à 18:07
Une première conférence de presse, organisée par une trentaine de partis d'opposition et d'organisations de la société civile pour contester la nouvelle Constitution, a été interrompue le mercredi matin par les gendarmes togolais, alors qu'ils s’organisaient pour dénoncer la Constitution votée dans la nuit de lundi à mardi.

Sur sa page X (Twitter), l’opposant Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais (Pt), explique : « En conférence de presse ce mercredi au siège d’un parti politique, une trentaine d’organisations de la société civile et de partis politiques ont été expulsés à coups de gaz lacrymogène par les gendarmes.

Motif, le régime exige une autorisation. La conférence de presse portait sur la mise sur pied de la coalition « TouchePasAMaConstitution » dont l’objectif est de lutter contre la loi qui vient d’être votée pour changer la Constitution. Comment peut-on interdire à des partis de se réunir à leur siège, alors même que certains sont en pleine préparation des élections ? C’est cela le visage de la démocratie à la mode @FEGnassingbe ».

Deux jours plus tôt, il avait posté : « La nouvelle Constitution dispose que le président du Conseil sera le chef du parti majoritaire ou celui de la coalition majoritaire. Actuellement, @FEGnassingbe est le chef du parti majoritaire. Sera-t-il donc à la fois président du Conseil et président de la République ? Va-t-il enfin démissionner de la présidence de son parti ? ».

Un peu plus tôt, l’opposant tentait d’exercer une forte pression sur les parlementaires qu’il soupçonnait de préparer un accaparement définitif du pouvoir par le camp présidentiel. « Pourquoi ceux qui ont étudié en commission et voté la nouvelle Constitution en plénière ont-ils peur de publier le texte ? Les députés que j’interpelle me disent que ce n’est pas à eux de le rendre public. Ont-ils reçu des consignes ? Nous avons donc une Constitution confidentielle ».

Des partisans de l’opposition veulent en découdre. Shade (@229Etranges) est l’un d’entre eux et exprime sa détermination en ces termes : « Sortez encore encore encore et encore. Sortez tous les jours et partout jusqu'à ce que le "petit" laisse le peuple togolais tranquille. Il y a un bon vent de liberté qui souffle dans la sous-région. Soit vous vous libérez maintenant, soit vous changez le nom du pays en Faure Kingdom et adieu à vos droits pour une ou deux générations. Personne ne va mener ce combat à votre place. Nous autres ne pouvons que vous encourager. Bonne chance ».

Pour rappel, la nouvelle Constitution qui émane d’un groupe de dix-neuf députés de l'Union pour la République (Unir), renforce les prérogatives du chef du gouvernement, au détriment de ceux du Président de la République élu « sans débat » pour un mandat unique de six ans par le Parlement réuni en congrès et n’a désormais plus qu’un rôle honorifique.

L’essentiel du pouvoir est alors concentré entre les mains d’un « président du conseil des ministres » désigné par l’Assemblée nationale, sans limitation de mandat.

Brigitte Kafui Adjamagbo Johnson, secrétaire générale de la Convention démocratique des peuples africains (Cdpa) dénonce un coup de force. Ce, à quelques semaines d'une élection législative dont le report en janvier dernier avait suscité des manifestations reprimées par les forces de l'ordre.


Le 28/03/24 à 18:07
modifié 28/03/24 à 18:07