Éditorial d'Adama Koné : Comment Ouattara a évité le piège de la réconciliation

Le pont à haubans reliant le Plateau et Cocody. (Ph: Dr)
Le pont à haubans reliant le Plateau et Cocody. (Ph: Dr)
Le pont à haubans reliant le Plateau et Cocody. (Ph: Dr)

Éditorial d'Adama Koné : Comment Ouattara a évité le piège de la réconciliation

Le 18/03/24 à 08:34
modifié 18/03/24 à 08:34
La Côte d’Ivoire présente un meilleur visage aujourd’hui. 13 ans après le début de la gestion effective du pouvoir par le régime actuel, tout le pays est en chantier, quand certains sont déjà achevés. Même le chantier de la réconciliation est une réalité vivante. Récemment, 51 personnes ont été élargies par le Président de la République. Alassane Ouattara a su planifier son temps pour mieux aborder la question de la cohésion.

C’est l’arrivée qui compte. Mais cette arrivée se prépare bien évidemment. Alors que beaucoup de personnes l’attendaient sur le chapitre de la réconciliation des Ivoiriens, le Président de la République, Alassane Ouattara, a eu plutôt une démarche inattendue. Au lendemain de la profonde crise post-électorale, le Chef de l’État ne s’est pas laissé distraire par les politiciens. Il a bien compris les problèmes des Ivoiriens.

Des préoccupations d’ordre social, alimentaire, sécuritaire, scolaire, etc. Et c’est justement ces problèmes qu’il a attaqués. Très vite, il est passé à la vitesse supérieure, en matière d’infrastructures routières.

Le pays connaît ses plus belles années depuis le décès du père de la Nation. Le réseau routier fait honneur à la Côte d’Ivoire. Les principales localités du pays sont reliées par des voies bitumées.

Les ouvrages aussi utiles que prestigieux sont visibles. Le 3e, les 4e et 5e ponts, le pont de Jacqueville, l’échangeur de Marcory, l’autoroute de Grand-Bassam, le prolongement de l’autoroute du Nord jusqu’à Bouaké, l’autoroute entre Yopougon et Songon, la côtière pour relier San Pedro, les nombreuses routes de l’Est, du Nord et de l’Ouest.

L’électrification des villages d’au moins 500 habitants. Sans oublier la desserte en eau potable. Les Centres hospitaliers et universitaires, les hôpitaux généraux, tout comme les centres de santé de premier contact dans les localités les plus reculées du pays.

La construction de nombreuses classes du primaire, du secondaire et des universités. Le relèvement du Smig, l’augmentation des salaires des fonctionnaires et des travailleurs du privé. Les transferts à travers les filets sociaux, pour les populations les plus vulnérables. La prise en compte des jeunes dans un vaste programme résumé par une année dédiée. La robustesse et la diversification de l’économie.

On peut ajouter le rayonnement international de la Côte d’Ivoire par une diplomatie active et compétitive et même les étoiles glanées sur le plan sportif aussi bien dans le football que dans l’athlétisme ou les arts martiaux. La liste des actions à l’actif du Président Ouattara est très longue. Arrêtons-nous là aujourd’hui. En adoptant la voie de la satisfaction concrète des besoins quotidiens, le Chef de l’État a pris de court tous ceux qui l’attendaient au tournant.

Les nombreux appels à ne se focaliser que sur la réconciliation nationale n’étaient qu’un piège. Celui de le détourner du développement, pour ensuite utiliser le manque d’avancées économique et sociale contre lui. Car, l’opposition savait bien qu’une telle opération (réconciliation) prendrait du temps, de l’énergie, de l’argent et avec la mauvaise foi, qui est la chose la mieux partagée en politique, finirait en queue de poisson. Comme ce fut le cas du forum de la réconciliation nationale, en 2001, qui n’a pu empêcher la guerre un an après. Et c’est en ce moment que cette opposition serait revenue sur ce qu’aurait raté le Président en matière de développement.

En brandissant les difficultés de tous ordres que connaîtraient les populations. Alors qu’elle aurait été à la base de ce détournement d’objectif. Seulement, l’homme prudent voit le mal de loin. Car à l’heure du bilan, les adversaires politiques n’ont presque rien eu à dire sur la conduite des affaires par le Président de la République. Lui qui a bien compris que la première étape de la réconciliation était de mettre les Ivoiriens au travail. Celui qui a une occupation régulière et lucrative, lui permettant de se loger, de mettre ses enfants à l’école, de donner à manger à sa famille, de faire face aux dépenses de santé et autres est forcément tranquille dans la tête et moins enclin à manifester pour n’importe quelle raison.

Pour se consacrer donc aux préoccupations des Ivoiriens, le Président Ouattara a astucieusement partagé les tâches. Pendant que lui bâtissait le pays, il a mis en place la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr, pilotée par feu Charles Konan Banny).

Pour parachever les travaux de cette commission, il a été instauré par la suite la Commission nationale pour la réconciliation et l’indemnisation des victimes (Conariv). Tout récemment, un ministère a été dédié à la cohésion nationale. Cette organisation a permis au Chef de l’État de se concentrer sur le développement et ainsi d’éviter le piège de la réconciliation, qui aurait été une voie de détournement de ses adversaires.

Aujourd’hui, après tous ces labeurs, reconnus aussi bien intérieurement qu’internationalement, il peut rouvrir le dossier de la réconciliation et élargir 51 personnes. Et le piège se referma sur ceux qui l’ont tendu.


Le 18/03/24 à 08:34
modifié 18/03/24 à 08:34