Filière riz : Les changements climatiques et géopolitiques au cœur d’une semaine scientifique

Les participants sont venus de plusieurs pays du contient africain pour partager leurs différentes expériences. (Ph: Dr)
Les participants sont venus de plusieurs pays du contient africain pour partager leurs différentes expériences. (Ph: Dr)
Les participants sont venus de plusieurs pays du contient africain pour partager leurs différentes expériences. (Ph: Dr)

Filière riz : Les changements climatiques et géopolitiques au cœur d’une semaine scientifique

Le 08/12/24 à 17:09
modifié 08/12/24 à 18:01
La semaine scientifique 2024 d'AfricaRice s'est tenue, récemment, à la station de M'Bé.
« Transformer les systèmes alimentaires à base de riz face aux changements climatiques et géopolitiques afin d’accélérer l’autosuffisance en riz en Afrique par le biais de partenariats scientifiques et de recherche-développement ». Tel est le thème de la semaine scientifique 2024 d’AfricaRice tenue, récemment, à la station de recherche d’AfricaRice à M’Bé, à une trentaine de kilomètres de Bouaké sur la Rn3 menant à Katiola.

Prenant la parole à ouverture, Dr Manneh Baboucarr, directeur général d’AfricaRice, a fait le constat que le riz, une ressource essentielle, pilier de la sécurité alimentaire et moteur économique pour des millions de familles en Afrique, fait face à des défis sans précédents.

Il dira que les effets du changement climatique tels que la variabilité des précipitations, les inondations et les vagues de chaleur menacent directement la production rizicole. Un autre défi et non des moindres, a-t-il relevé, les tensions géopolitiques qui perturbent les chaînes d’approvisionnement mondiales, exposant du coup la dépendance excessive de notre continent aux importations de riz qui s’élèvent à 19 millions de tonnes par an, avec un coût de 7,4 milliards de dollars américains.

« Ces chiffres parlent d’eux-mêmes avec un niveau de 30% d’importation mondiale de riz. Cela doit changer et ce changement commence avec nous tous, acteurs de la chaîne de valeur riz », a indiqué le directeur général d’AfricaRice.

Pour sa part, Kassoum Karamoko, directeur général de la promotion de la riziculture au ministère d’Etat, ministère de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, représentant le ministre d'Etat Kobenan Kouassi Adjoumani, a souligné que le gouvernement ivoirien sous le leadership du Président Alassane Ouattara qui s’est fixé pour objectif d’être autosuffisant en riz en 2027, attend beaucoup des recommandations et autres idées fortes qui sortiront de ces assises.

« Nous sommes ici dans un milieu de la recherche. En tant que gouvernants, ce que nous attendons de nos chercheurs, ce sont leurs différentes innovations en matière de techniques culturales et surtout des innovations pour faire face au changement climatique qui contrarie toutes nos précédentes techniques culturales », s’est-il montré optimiste.

Même si la Côte d’Ivoire a été nommément citée comme un bon élève en matière du développement de la riziculture, le directeur général de la promotion de la riziculture a tenu à rassurer que le gouvernement continue de travailler parce que la Côte d’Ivoire à tout pour développer la riziculture sur son sol. « C’est vrai que ce qui trouble aujourd’hui notre sommeil, ce sont les aménagements », a-t-il fait observer.

Toutefois, il a tenu à mentionner que l’engagement politique est une réalité. « Mais cet engagement politique doit être accompagné par nos partenaires », a-t-il appelé.

Au terme des trois jours de réflexion et d’échange, il ressort que la transformation durable du secteur rizicole en Afrique passe par le renforcement de la coordination et la collaboration entre les principales parties prenantes ; la diffusion d’innovations et de technologies éprouvées, alignées sur les tendances émergentes et les nouvelles frontières, permettant de rendre la chaîne de valeur riz plus efficace, plus résiliente et plus durable en Afrique.

Au final, cela permettra de combler l’écart entre la production et la consommation de riz, de réduire la dépendance aux importations et d’accroître les avantages économiques dans toute la région.

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Le 08/12/24 à 17:09
modifié 08/12/24 à 18:01