Can 2023 / Ruée vers les stades: Quand les femmes contrattaquent les hommes

Les Ivoiriennes n'étaient les seules dames dans les gradins. Il y a avait des Capverdiennes et bien d'autres encore derrière leurs équipes nationales.
Les Ivoiriennes n'étaient les seules dames dans les gradins. Il y a avait des Capverdiennes et bien d'autres encore derrière leurs équipes nationales.
Les Ivoiriennes n'étaient les seules dames dans les gradins. Il y a avait des Capverdiennes et bien d'autres encore derrière leurs équipes nationales.

Can 2023 / Ruée vers les stades: Quand les femmes contrattaquent les hommes

Le 16/02/24 à 21:52
modifié 16/02/24 à 21:52
Elles ne se sont pas fait prier pour prendre d’assaut les stades à travers le pays depuis le 13 janvier, date de l’ouverture de la Can de l’hospitalité en Côte d’Ivoire. Tous les six stades du pays répartis dans cinq villes hôtes ont eu leur dose de supportrices. Certaines ont retrouvé en cette compétition, leurs premières amours quand d’autres ont simplement suivi la mouvance avec toute l’euphorie qu’engendre ce genre de tournoi.

« J’ai été ancienne footballeuse de mon bas-âge jusqu’en classe de Terminal. J’ai arrêté à cause de la religion. Les gens de mon église ont estimé que la pratique du football n’était pas compatible avec notre foi religieuse. Je me suis donc éloignée des stades. Mais la Can en Côte d’Ivoire a réveillé en moi cette passion que je croyais morte. Et cela m’a énormément fait du bien », a témoigné Lydie Zahi. Celle qui évoluait au poste d’attaquante dans sa jeunesse a suivi quatre matchs : deux à Yamoussoukro, une demi-finale et la finale qui a vu le sacre de la Côte d’Ivoire.
« Je me suis promise de ne plus rater le match des Eléphants. Je vais vivre à fond ma passion pour le football. A chaque fois que les Ivoiriens disputeront un match à domicile, je m’organiserai pour y être », a ajouté cette jeune dame qui n’entend ménager aucun effort pour être présente à la Can 2025. « Je serai au Maroc l’année prochaine pour soutenir les Éléphants », a assuré Lydie Zahi.
Une décision également prise par Grâce Ouattara Mel. « Je compte prendre mes congés pendant la période de la prochaine Can. J’irai soutenir nos Éléphants en 2025 au Maroc. A cause de mon travail, je n’ai pas bien vécu la Can de chez nous comme je le souhaitais. Le peu que j’ai vu m’a éblouie. J’ai vraiment aimé l’architecture de nos stades, notamment celui d’Ebimpé où j’ai été. L’ambiance dans les stades est unique. Je ne m’y connais pas vraiment au foot, mais j’aime ce qui se passe dans les stades et je compte y aller à chaque fois que j’aurai l’occasion», a indiqué Mme Mel.

Elle n’est pas la seule à prendre cet engagement. « J’ai pris goût à venir au stade. J’adore l’ambiance et tout ce qui va avec. J’ai été deux fois au stade avec mon époux », a expliqué Mme Topé Déborah, encore sous l’émotion du triomphe des Ivoiriens. « Je n’étais jamais venue au stade auparavant. Je remercie mon époux. C’est sûr que je ne le laisserai plus aller seul au stade », a-t-elle ajouté. A la question de savoir si elle y comprenait quelque chose, Mme Topé répond par l’affirmative. « Je connais de plus en plus le nom des joueurs ivoiriens. J’aime bien Adingra parce qu’il est très rapide. Il me rappelle Gervinho. J’apprécie beaucoup N’Dicka à la défense et surtout Kessié... Avant le stade, je suivais beaucoup leurs matchs à la télévision et j’avais pour habitude de discuter football avec mon époux», a-t-elle affirmé.

Pour Mme Kouamé Sidonie, sa toute première expérience lui a permis de comprendre beaucoup de choses. « Mon mari a suivi tous les matchs des Éléphants. A Abidjan, Yamoussoukro, Bouaké. Je l’ai suivi avec nos enfants à la petite finale au Félicia et je n’ai pas regretté. L’ambiance est bon enfant dans les stades », raconte-t-elle. « Je comprends pourquoi mon mari aime tant le football. Il passe tout le week-end devant la télé lors des championnats européens. J’ai tout compris, je pense que je vais le laisser suivre tranquillement ses matchs à compter de maintenant. Le football est vraiment magique », a confié Mme Kouamé.

Un avis partagé par Mme Michelle Geu. « Ma passion pour le football a dépassé celle de mon époux actuellement. Je pense que nous allons suivre ensemble les matchs de football. Que cela soit pour les Éléphants ou pas », a-t-elle soutenu.

Une idée que ne partage pas Lorraine Kouakou. Elle est seulement fascinée par les Éléphants. Ici la fibre patriotique dépasse le jeu. « Moi, je suis seulement intéressée par les Éléphants. Je ne pense pas me rendre au terrain pour suivre le championnat national. Si je me suis rendue au terrain, c’est à cause de l’engouement suscité autour des Éléphants pendant la Can », a précisé la jeune dame.

A Yamoussoukro, Nadège Aya Oka, fonctionnaire, a vécu une expérience formidable. Elle a réussi à avoir des tickets pour le match contre le Sénégal. « Je ne pourrai oublier la folle joie ce soir dans les tribunes. C’était magnifique. Vous voyez, c’est comme écouter une chanson sur CD ou en vidéo ou aller à un concert live où vous voyez non seulement votre idole, mais vous vivez toutes les vibrations et sensations naturelles en temps réel », s’est-elle rappelé. Nadège Oka, fidèle chrétienne, a du égrener plusieurs fois son chapelet, lors de la finale de cette Can, le dimanche dernier, entre Ivoiriens et Nigérians. « Le Seigneur m’a entendue, car la veille j’ai même participé à une retraite », a-t-elle confié.

Si toutes ces dames ont effectué le déplacement dans les stades grâce aux Éléphants, Adélaïde Dogo, elle a l’habitude des gradins. « Je suis une supportrice de l’Asec. Je connais donc l’ambiance des stades, raison pour laquelle j’ai suivi toutes les rencontres des Ivoiriens et bien d’autres oppositions que j’ai trouvées alléchantes », a indiqué Mme Dogo.

L’engouement des jeunes dames dans cette Can ivoirienne fera partie des points positifs de cette 34e édition de la Coupe d'Afrique des nations pour laquelle toutes les couches sociales et tous les sexes se sont sentis impliqués. C’est évident que cela a forcément créé un autre type de supporters auréolé de la fibre patriotique pour le bonheur des Éléphants et du ballon rond.

Le 16/02/24 à 21:52
modifié 16/02/24 à 21:52