Jean-Louis Gasset (Photo Veronique Dadié)
Limogeage du sélectionneur Jean-Louis Gasset : La goutte d’eau qui a fait déborder le vase
Le bruit qui circulait tard dans la nuit du mardi a été confirmé, mercredi matin par un communiqué de la Fédération ivoirienne de football (Fif). Le Comité exécutif « a mis fin aux contrats du sélectionneur-entraîneur Jean-Louis André Lucien Gasset et de son adjoint (...) pour résultats insuffisants », explique le communiqué signé du directeur exécutif de la fédération, Armand Gohourou. Une décision qui résulte de la lourde défaite enregistrée par l'équipe nationale face à celle de la Guinée-Equatoriale (4-0), au stade Olympique d’Ebimpé dans le cadre de la Coupe d’Afrique des nations de football qu’accueille le pays depuis le 13 janvier. Une défaite à forte dose d’humiliation.
Ce n’est pas la défaite en tant que telle qui fait mal, mais la manière. C'est le pire résultat enregistré par le pays, en 25 participations à la Can. Pis, elle tombe à domicile, face à une équipe qui a joué son premier match officiel en 1984. C’est en 2012, que l’on a entendu parler d’elle en faveur de la Can qu’elle organisait conjointement avec le Gabon. « Je pense que c’est toute l’équipe qui a failli. Les joueurs et le staff n’ont pas été à la hauteur. Peut-être qu’il y a eu également la mauvaise gestion de la pression et tout le monde est passé à côté de l’objectif. L’enjeu a pris le dessus sur le jeu », estime Oussou Israël, entraineur de l’Asi d’Abengourou (Ligue 1 ivoirienne).
Cette déflagration de la troupe ivoire a été la goutte qui a fait déborder le vase déjà plein à cause de plusieurs incohérences de Jean-Louis Gasset. Le technicien français n’a jamais réussi à convaincre les Ivoiriens ; l’irrégularité de son système de jeu a été plusieurs fois indexée. Depuis juin 2022, jusqu’à son dernier match avec les Eléphants le 22 janvier dernier, l’homme de 71 ans a présenté différents onze entrants. Il n’a jamais réussi à aligner le même onze sur deux matches, démontrant son immaturité tactique. Gasset a certes enregistré 10 victoires, 3 nuls et 2 défaites, mais l'on savait que le jeu de son groupe allait fondre comme un château de sable si sa bande croisait une équipe sérieuse et bien organisée. Et cette Can vient de le prouver. Face aux Nzalang nacional, c’était « un scenario catastrophique » selon ses propres termes. Alors que son équipe était menée, il a a décidé d'aligner quatre attaquants! Le coach manquait visiblement de lucidité. Gasset avait dégarni la défense. Celle-ci a été livrée aux attaquants équato-guinéens qui avaient très soif ce soir-là. Gasset part, certes, mais le mal est là et il va falloir vite trouver un remède.