Retrait du Mali, Burkina Faso et Niger de la Cedeao: Quel sort pour leurs ressortissants ?

Le capitaine Traoré, le général Tiani et le Colonel Assimi Goita
Le capitaine Traoré, le général Tiani et le Colonel Assimi Goita
Le capitaine Traoré, le général Tiani et le Colonel Assimi Goita

Retrait du Mali, Burkina Faso et Niger de la Cedeao: Quel sort pour leurs ressortissants ?

Le 29/01/24 à 08:40
modifié 29/01/24 à 08:40
Bamako, Ouagadougou et Niamey ont annoncé, hier, leur retrait « sans délai » de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ne font plus partie, depuis le 28 janvier 2024, de la Cedeao. C’est un communiqué conjoint qui l’a annoncé. « Leurs Excellences, le capitaine Ibrahim Traoré, le colonel Assimi Goîta et le général de brigade Abdourahamane Tiani, prenant toutes leurs responsabilités devant l’histoire et répondant aux attentes, préoccupations et aspirations de leurs populations, décident en toute souveraineté du retrait sans délai du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest. »

La décision que Bamako, Ouagadougou et Niamey disent vouloir l’application « sans délai » est jugée grave dans les chancelleries sous- régionales. Notamment au regard de l’impact sur les ressortissants de ces pays. « La Cedeao est une communauté au sein de laquelle les populations jouissent de la libre circulation des personnes et des biens. Les pays qui se retirent perdent ces avantages, exposant leurs ressortissants à des visas et cartes de séjour, ainsi que leurs économies à des barrières douanières », commente un diplomate en poste à Abuja.

Les régimes militaires au pouvoir au Burkina Faso, au Mali et au Niger ont décidé ce retrait sans consultation de leurs populations. En principe, seul un referendum peut trancher une telle question qui a un impact considérable sur le quotidien des populations.

Il y a tellement de citoyens de la sous-région qui se sont installés dans le confort de la libre circulation des personnes et des biens qu’il faut un débat national et un choix majoritaire pour acter le retrait.

Quel sort pour les ressortissants des douze pays de la Cedeao qui vivent dans les États de l’Alliance du Sahel (Aes) ?

Dans quel cadre juridique vivront les citoyens maliens, burkinabé et nigériens basés dans les pays restants de la Cedeao ?

Que deviendront leurs cadres en poste dans les commissions de la Cedeao ? De hauts fonctionnaires qui vont devoir plier bagage à Abuja.

L’organisation sous- régionale, ce n’est pas simplement une structure de Chefs d’État et de gouvernement. Les quinze pays qui partageaient la Cedeao connaissent, à des degrés divers, un brassage réel de leurs populations.

Certes, les juntes au pouvoir dans les trois pays ayant annoncé leur départ ont maille à partir avec la Cedeao qui exige un retour à l’ordre constitutionnel mais les putschistes de Bamako, Ouagadougou et Niamey ont-ils besoin d’impacter grandement le quotidien de leurs citoyens ?

« Après 49 ans d’existence, les vaillants peuples du Burkina, du Mali et du Niger, constatent avec beaucoup de regrets, d’amertume et une grande déception que leur organisation s’est éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme. », dixit leur communiqué de rupture. Quelqu’un n’est pas d’accord ? C’est qu’il est « sous l’influence des puissances étrangères » et donc agent de l’impérialisme et ennemi de la patrie.

Après la Cedeao, seraient-ce bientôt les tours du Conseil de l’Entente et surtout de l’Uemoa, c’est-à-dire la sortie du Franc Cfa ? Les instances de ces institutions et les populations de ces pays doivent s’y apprêter. Un communiqué commun pourrait tomber incessamment.



Le 29/01/24 à 08:40
modifié 29/01/24 à 08:40