Démolition annoncée de Boribana : Sommés de déguerpir avant lundi, les habitants sollicitent une rencontre avec Cissé Bacongo

Boribana (Photo Bavane)
Boribana (Photo Bavane)
Boribana (Photo Bavane)

Démolition annoncée de Boribana : Sommés de déguerpir avant lundi, les habitants sollicitent une rencontre avec Cissé Bacongo

Le 06/01/24 à 22:51
modifié 06/01/24 à 22:51
« D’une manière inopinée, une délégation du district autonome d’Abidjan accompagnée de la Plateforme collaborative de contrôle des constructions (Pccc) du ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, appuyée par la Police est venue pour nous informer que sur instructions du gouverneur du district d’Abidjan, ils sont venus démolir Boribana ce samedi 6 janvier 2024, à cause de la Can », a déclaré Coulibaly Youssouf, le président des Collectifs des habitants de Boribana.

C’était au cours d’une conférence de presse organisée le samedi 6 janvier 2024, pour, selon lui, alerter l’opinion nationale et internationale.

Des habitants sont sortis nombreux pour assister à la conférence de presse (Photo Bavane)
Des habitants sont sortis nombreux pour assister à la conférence de presse (Photo Bavane)



Et de poursuivre : « Nous leur avons signifié que nous n’avons pas reçu de mise en demeure. Ils nous ont donc informé qu’il nous laisse jusqu’au lundi 8 janvier 2024 pour quitter les lieux. A Boribana, les populations sont sur ce site depuis 1940. Il y a eu la Can de 1984, les populations ont habité Boribana. Et pour une Can d’un mois, il faut venir détruire une vie de 60 ans des populations ? La Can doit avoir un visage humain ».

Soulignant par ailleurs que Boribana bénéficie déjà de deux projets structurants. Que sont le 4e pont piloté par le Projet de transport urbain d'Abidjan (Ptua) dont l’indemnisation des populations n’est pas achevée, selon lui. « Nous sommes dans l’attente de nos indemnisations pour le 1er projet avant de quitter Boribana », a-t-il fait savoir.

Dans le mois de novembre dernier, dit-il, les populations ont reçu la visite du Préfet d’Abidjan, Goun Germain François, qui leur a annoncé un second projet appelé Projet de valorisation des quartiers précaires d’Abidjan dont la phase pilote devait commencer par Boribana.

le comité de gestion du quartier en conférence de presse (Photo Bavane)
le comité de gestion du quartier en conférence de presse (Photo Bavane)



« Pour ce projet, nous sommes à la phase de recensement des populations. Et aujourd’hui, le district vient nous dire qu’il va démolir le quartier. Sur quelle base vont-ils faire les expertises ? », s’est-il interrogé.

Déclarant ensuite qu’ils n’ont jamais dit qu’ils ne quitteront pas Boribana. Mais, il faudrait que cela se fasse avec la manière. « Que les populations soient indemnisées comme il le faut. Nous savons que force reste à la loi. Mais nous savons aussi que cette loi est faite pour les populations et non contre elles. Nous demandons aux autorités de revoir leur position parce que nous sommes 28 000 habitants. Et les enfants vont encore à l’école. Nous avons des personnes du 3e âge, des personnes vulnérables, des personnes malades. Si vous démolissez Boribana, est-ce que 28 000 personnes peuvent-elles avoir des maisons d’ici le lundi 8 janvier 2024 ? », interroge-t-il.

Kéita Modibo, président du comité de gestion du quartier, a également interpellé le ministre-gouverneur, Cissé Bacongo, de les recevoir afin de trouver un consensus avant la démolition du quartier.

Konaté Bakary, chef du village Boribana, à son tour, plaide aussi afin que le ministre-gouverneur, Cissé Bacongo, sursoie au projet de démolition du quartier pour l’instant, et qu’il accepte de les écouter afin d’aller à une démolition faite dans la paix. Car, ce quartier revendique de nombreuses familles vulnérables, de vieilles personnes sans familles et autres cas sociaux.

Dans l’objectif d’avoir des éclaircissements sur les questions d’indemnisation et de la démolition annoncée pour le lundi 8 janvier 2024, nos démarches sont restées vaines.



Le 06/01/24 à 22:51
modifié 06/01/24 à 22:51