Conférence sur l’Abidjanaise/Mgr Alexis Touabli Youlo : « Plus jamais la guerre »

Mgr Alexis Touably Youlo, l'évêque du diocèse d'Agboville, veut le renouvellement des alliances interethniques. (Ph: Sébastien Kouassi)
Mgr Alexis Touably Youlo, l'évêque du diocèse d'Agboville, veut le renouvellement des alliances interethniques. (Ph: Sébastien Kouassi)
Mgr Alexis Touably Youlo, l'évêque du diocèse d'Agboville, veut le renouvellement des alliances interethniques. (Ph: Sébastien Kouassi)

Conférence sur l’Abidjanaise/Mgr Alexis Touabli Youlo : « Plus jamais la guerre »

Le 03/01/24 à 18:44
modifié 03/01/24 à 18:44
A l’occasion de la célébration des 30 ans de décès du Président Félix Houphouët-Boigny, et en prélude à la Can 2023, du 13 janvier au 11 février 2024, la Commission nationale justice, paix et environnement de l’église catholique a organisé une conférence sur l’Abidjanaise, l’hymne national de la Côte d’Ivoire. C'était le mercredi 7 décembre à la paroisse saint Jean de Cocody.

Un hymne national exécuté sous la musique de l’Abbé Pierre Michel Pango et les paroles de Mgr Pierre Marie Coty, à la suite d'un appel d’offre lancé par le père fondateur de la nation, Félix Houphouët-Boigny, à l’aube de l’indépendance.

Mgr Alexis Touably Youlo, l’évêque d’Agboville, qui a décortiqué le thème « De l’Esprit communautaire à l’identité nationale. Contribution de l’Abidjanaise », a estimé que le vers de l’hymne national : « fiers Ivoiriens, le pays nous appelle », est comme un ordre de la mère commune Côte d’Ivoire, invitant ses fils à passer de l’esprit communautaire à l’identité nationale à travers la mystique de la « Fraternité nationale »... Car, « nous sommes une même famille, par-delà nos appartenances ethniques, politiques ou religieuses», a-t-il souligné. En déclarant ensuite: « plus jamais la guerre », pour reprendre le grand cri poussé par le Pape Paul VI à la tribune de l’Onu.

La Côte d’Ivoire étant par ailleurs désignée comme un pays de l’hospitalité par l’hymne national, Mgr Touably a donné quelques moyens concrets qui pourront aider les Ivoiriens à parvenir à cette hospitalité. Au nombre desquels le renouvellement et l’actualisation des alliances inter-ethniques, de façon solennelle et publique. Il reviendrait selon lui au ministère de la Culture, de l'organiser de concert avec la chambre des rois et chefs traditionnels.

L'Abbé Norbert Eric Abékan, président de la commission nationale justice, paix et environnement, initiateur de la conférence. (Ph: Sébastien Kouassi)
L'Abbé Norbert Eric Abékan, président de la commission nationale justice, paix et environnement, initiateur de la conférence. (Ph: Sébastien Kouassi)



Ce qui a fait dire à Ignace Zasseli Biaka, professeur titulaire en philosophie politique moderne et contemporaine que l’Abidjanaise est un testament de la nouvelle alliance ; de ce que nous sommes après avoir été ce que nous ne sommes pas.

Pour lui, parler de dignité restaurée par des légions remplies de vaillance, veut dire qu’il y a eu un monde de violence qu’il a fallu combattre. « Ces légions exigent que la Côte d’Ivoire soit restaurée pour être construite et habitée par l’humanité quelle qu’elle soit », a-t-il souligné.

Quand à Vincent Toh Bi Irié, expert International, président de la fondation Aube Nouvelle, il devait répondre à la question « la société nationale actuelle reflète-t-elle les idéaux de l’Abidjanaise ? » A cet effet, il a fait savoir que la Côte d’Ivoire a été, à un moment de son histoire, vers les années 1970, un pays d’espérance. Car 22% de la population était composée de non nationaux.

« La Côte d’Ivoire était l’un des rares pays dans le monde à avoir un tel niveau d’immigration. Mais cette espérance a volé en éclats, avec les contingences politiques, les crises économiques ». Si bien que la Côte d’Ivoire était devenue un pays à fuir.

Vincent Toh Bi soutient qu’aujourd’hui, l’hospitalité demeure encore dans ce pays. Avec la présence d’allogènes dans tous les villages.

Faisant allusion à la Can 2023, le Révérend père Norbert-Abékan, secrétaire exécutif national de la commission justice, paix et environnement, a rappelé que pendant quatre semaines, les regards seront tournés vers la Côte d’Ivoire.

« En retour, quelle image le pays va-t-elle donner à toute cette jeunesse qui vient de plusieurs pays d’Afrique ? C’est ce qui nous a motivé à revisiter l’hymne national », a-t-il dit. Parce que l’Abidjanaise est un puissant libérateur pour rassembler les fils et filles de ce pays, et les motiver à vivre les valeurs qu’elle prône.

La sénatrice Mariam Dao Gabala a, quant à elle, estimé, lors du panel qui a suivi, que l’hymne national peut impacter une vie. Particulièrement le vers « Fiers Ivoiriens, le pays nous appelle ». Ce vers qui a raisonné dans sa tête au moment où elle voulait refuser la proposition qui lui a été faite d’occuper un poste dans le milieu du sport ivoirien. Il l’a contrainte à dire oui, et également à vivre et supporter toutes les douleurs qu’elle a rencontrées dans ce milieu.



Le 03/01/24 à 18:44
modifié 03/01/24 à 18:44