L’Editorial d’Adama Koné : Alassane Ouattara et la Can

Alassane Ouattara à l'inauguration du stade du porte son nom et qui accueillera le match d'ouverture et la finale de la Can 2023
Alassane Ouattara à l'inauguration du stade du porte son nom et qui accueillera le match d'ouverture et la finale de la Can 2023
Alassane Ouattara à l'inauguration du stade du porte son nom et qui accueillera le match d'ouverture et la finale de la Can 2023

L’Editorial d’Adama Koné : Alassane Ouattara et la Can

Le 02/01/24 à 06:59
modifié 02/01/24 à 06:59
Si la fin d'une année accueillant une nouvelle, est l'occasion dans le monde, pour des dirigeants, de s'adresser à leurs populations, le discours du Chef de l'Etat ivoirien, Alassane Ouattara, était un des plus attendus en Afrique et, partant, dans le monde. La Côte d'Ivoire accueille, dans 11 jours seulement, la 34è édition de la Coupe d'Afrique des nations sur son sol.
Tous les regards en Afrique et dans le monde étaient tournés vers la Côte d’Ivoire, ce 31 décembre 2023. A cette date, il restait 13 jours pour le coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations, la Can la plus médiatisée de son histoire. Sur un terrain qu’il maîtrise parfaitement, le Président de la République, Alassane Ouattara est apparu détendu et rassurant. Sanglé dans un costume de grande circonstance, aux couleurs fraîches, la cravate nouée à la perfection, l’allure du Chef de l’État imprimait et exprimait la sérénité d’un homme prêt à donner le meilleur de lui-même, que dis-je, le meilleur de la Côte d’Ivoire. Et en bon Africain averti, il débute son discours, comme par une libation, lorsqu’il évoque la mémoire du premier Président ivoirien, Félix Houphouët-Boigny.

Il lui rend hommage, lui qui a donné les premiers sillons du développement de la Côte d’Ivoire et dont il a été l’unique Premier ministre. 30 années après son décès, on peut se rappeler que c’est en tant que Premier ministre, en 1992 que, Alassane Ouattara réalise le premier sacre africain des Éléphants. En 2015, devenu Président de la République, il accroche une deuxième étoile sur le maillot ivoirien. Si la campagne 2015 a été fructueuse, il ne faut pas perdre de vue le rendez-vous manqué de 2012, à Libreville où, en présence du Chef de l’État, la Côte d’Ivoire est tombée en finale, les armes à la main face à l’équipe de Zambie.

L’adage dit : « Jamais deux sans trois ». C’est donc en toute légitimité que le Président Ouattara porte l’espoir du peuple ivoirien. Au-delà, c’est à l’Afrique toute entière et au monde, qu’il veut exprimer la légendaire hospitalité de la Côte d’Ivoire.

Dans son adresse à la Nation, il lance alors l’appel à tous les Ivoiriens, toutes les Ivoiriennes et à tous ceux qui vivent sur le territoire ivoirien, à se mobiliser pour une Can merveilleuse. Chacun devant être un ambassadeur auprès des millions de visiteurs qu’attend le pays. Six stades internationaux, 24 stades d’entraînement pour chacune des 24 équipes, des réceptifs aux normes internationales, des dispositifs pour une circulation aisée, des espaces de réjouissance, etc. La Côte d’Ivoire est au vert pour offrir le meilleur au cours de cette compétition sportive africaine.

Mais que découvriront les visiteurs du pays ? Dans son adresse de 22 minutes, le Président de la République a méthodiquement dressé le parcours réalisé par le pays. En effet, les étrangers viendront trouver une jeunesse au travail. Le Programme jeunes du gouvernement a impacté plus d’un million de personnes visées, hommes et femmes. Parmi eux, plus de 200 000 ont bénéficié d’appui à l’insertion professionnelle. C’est un pays à neuf universités que les supporters étrangers apprécieront, avec une université et un institut polytechnique dans chacune des villes de compétition. Celle d’Odienné est annoncée pour atteindre les deux chiffres en la matière. Outre les jeunes, c’est un peuple travailleur et gai qui attend ses hôtes. Avec le nouveau statut de la fonction publique, les nouvelles dispositions pour le corps diplomatique, le relèvement du Salaire minimum interprofessionnel garanti à 75 000 Fcfa et la révision du minima catégoriel pour le privé.

C’est aussi un pays physiquement transformé qui se présentera aux visiteurs. Le pont historique et touristique Alassane Ouattara, le 4e pont qui émerveillera tous ceux qui ont vu Abidjan, il y a quelques années seulement, la voie de contournement Y4, l’autoroute jusqu’à Bouaké, les villages totalement transformés par l’arrivée d’eau et d’électricité etc. Mais surtout, les amis de la Côte d’Ivoire seront accueillis par le parc des expositions d’Abidjan, fièrement dressé sur la route de l’aéroport. Ça ne s’arrête pas là. C’est également un pays en chantier qui donnera un autre avant-goût de ce que sera la Côte d’Ivoire à l’horizon 2025. Un horizon qui se construit avec le secteur privé. Un secteur qui doit voir aux difficultés du moment les opportunités de demain. Sur la question, le Chef de l’État montre la voie : l’agro-industrie. La matière première existe. La quantité et la qualité des productions agricoles donnent un véritable avantage comparatif aux opérateurs. Les infrastructures routières et la qualité des facteurs de production (jeunes bien formés, disponibilité de l’eau et de l’électricité) leur confèrent un avantage compétitif. La Côte d’Ivoire peut alors consolider ses acquis et confirmer une croissance de 7% en 2024.

Justement, concernant les facteurs de production, certains se sont interrogés sur le silence du discours par rapport au nouveau prix de l’électricité. S’il est besoin, il faut se souvenir que le Président est un chef organisé. Ayant responsabilisé son gouvernement, il ne lui appartenait plus de revenir sur une mission bien accomplie par ses ministres des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, Mamadou Sangafowa Coulibaly, pour expliquer les raisons du réajustement, du Commerce et de l’Industrie, Souleymane Diarrassouba, pour rassurer sur les impacts de cette mesure et de la Communication, Amadou Coulibaly, pour s’assurer de la bonne information et de sa bonne diffusion. Lorsque le Président sort, c’est plutôt pour passer à une autre étape. Celle de l’avenir, avec les bonnes nouvelles en matière d’électricité que procurera le champ baleine entré en production. Objectif, faire de la Côte d’Ivoire, un hub énergétique. « Les perspectives pour notre pays restent prometteuses », conclut Alassane Ouattara. Allons seulement ! .


Le 02/01/24 à 06:59
modifié 02/01/24 à 06:59