Man : La valorisation du colatier pour l’agro-tourisme de la région

Les producteurs sont invités à s'intéresser à la culture du colatier qui est une culture porteuse de devises. (Ph: Dr)
Les producteurs sont invités à s'intéresser à la culture du colatier qui est une culture porteuse de devises. (Ph: Dr)
Les producteurs sont invités à s'intéresser à la culture du colatier qui est une culture porteuse de devises. (Ph: Dr)

Man : La valorisation du colatier pour l’agro-tourisme de la région

Le 16/12/23 à 16:50
modifié 16/12/23 à 16:50
Le Centre national de recherche agronomique est présent à Man dans le cadre du Festival Tonkpi Nihidaley, dont le thème de la sixième édition porte sur le Tourisme et la culture pour un développement durable.

Cette institution veut valoriser certaines cultures, notamment le colatier pour booster l’agro-tourisme. Le colatier est considéré comme une spéculation futuriste pour l’essor économique de la région du Tonkpi, en particulier et de la Côte d’Ivoire, en général.

Selon Dr Sery Jean-Marc, agronome physiologiste au Centre national de recherche agronomique de Man, chef du programme de recherche sur le café et le colatier, cette dernière culture a longtemps été négligée et l’essentiel de la production provenait des pieds qui étaient disséminés ici et là dans les plantations.

« C’était beaucoup plus une culture de cueillette. Et le Cnra, avec l’appui du Fonds interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricole (Firca), a initié des projets de recherche pour créer des variétés. L’objectif, à terme, c’est de mettre en place des monocultures de colatiers pour relancer la production. Nous pensons que l’État a suivi le Cnra dans cette logique en reconnaissant l’interprofession cola », a souligné le chercheur. Qui a fait remarquer que depuis 2014, beaucoup d’activités de recherche sont menées sur le colatier et ont abouti à la création de matériel végétal performant. Notamment les semences améliorées de colatiers et des plants greffés qui sont des matériels végétaux haut-producteurs et très précoces.

Ces trouvailles, selon Dr Sery Jean-Marc, peuvent booster l’agro-tourisme dans la région. « Il s’agit pour nous de valoriser ces produits du terroir que sont le café et le colatier », a-t-il précisé.

Et d’ajouter : « Man est la zone d’origine de production du colatier. C’est une plante qui a une importance économique en Côte d’Ivoire. Le pays est premier producteur avec 260 000 tonnes de noix fraîches par an. Et l’essentiel de la production est écoulé sur le marché africain. C’est une culture qui est importante pour la population et aussi pour l’État. Surtout que la contribution de la cola au Pib est évaluée à 75 milliards de FCfa chaque année ».

Il a souligné que la noix de cola est connue pour être un stimulant qui tonifie le corps, qui permet à l’homme de récupérer après des travaux intenses. Elle est aussi, dit-il, « utilisée dans les pratiques sociales, notamment les mariages, les dots, les cérémonies de baptême et autres. C’est une noix qui est aussi utilisée en pharmacie avec la fabrication de médicaments comme des remontants. Elle est beaucoup prisée dans l’industrie des boissons gazeuses, dans l’industrie du textile pour la teinture des pagnes », a-t-il soutenu.

Pour lui, la cola est un produit porteur sur le marché. 70% de la production est écoulée comme noix de bouche, donc destinée à la consommation. Le défi à relever est celui de la conservation.

D’après lui, il est difficile de conserver la cola au-delà de trois mois. « Pour le moment, nous conseillons la conservation classique dans les feuilles. Nous déconseillons la conservation par les produits chimiques qui peuvent être nocifs pour la santé », a-t-il relevé.

Le Cnra encourage les producteurs à diversifier les spéculations en s’intéressant au colatier qui est une culture porteuse de devises.


Le 16/12/23 à 16:50
modifié 16/12/23 à 16:50