Crimes internationaux : 20 magistrats ivoiriens renforcent leurs capacités

Les magistrats invités à accorder une attention particulière à la formation qui leur sera dispensée. (Franck YEO)
Les magistrats invités à accorder une attention particulière à la formation qui leur sera dispensée. (Franck YEO)
Les magistrats invités à accorder une attention particulière à la formation qui leur sera dispensée. (Franck YEO)

Crimes internationaux : 20 magistrats ivoiriens renforcent leurs capacités

Le 14/12/23 à 14:03
modifié 14/12/23 à 17:39
Dans le cadre de la lutte contre l’impunité en Côte d’Ivoire, l’Observatoire ivoirien des droits de l’homme (Oidh) organise du 14 au 16 décembre 2023, à Abidjan, un séminaire de formation à l’intention de 20 magistrats ivoiriens sur les crimes internationaux.

L’objectif de ce séminaire est de renforcer les compétences des magistrats issus de la juridiction d’appel d’Abidjan sur les consignes de poursuite, de jugement, d’enseignement et de défense des présumés auteurs de crimes internationaux.

Le sous-directeur à la direction des affaires civiles et pénales, Brou Kouamé Josué, représentant le Garde des sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Sansan Kambilé, a félicité l’Oidh pour sa contribution constante au renforcement de l’Etat de droit en Côte d’Ivoire. « Nous participons au présent atelier pour renforcer nos connaissances et compétences dans la quête de la justice internationale. Les crimes internationaux représentent une grave menace sur la paix mondiale, et c’est notre devoir en tant que magistrats de comprendre, poursuivre et juger ces actes graves qui dépassent les frontières nationales », a déclaré le magistrat.

Selon lui, cette formation vise à approfondir les connaissances des magistrats des normes juridiques internationales, les mécanismes de poursuite et des défis spécifiques auxquels les magistrats peuvent être confrontés dans la quête de justice. « Cette formation reflète notre engagement collectif envers l’établissement d’un monde où l’impunité n’a pas sa place. En collaborant, en partageant nos expériences et en assimilant les dernières avancées juridiques, nous contribuons à renforcer l’efficacité de notre appareil judiciaire », a poursuivi le représentant du ministre de la Justice et des Droits de l’homme.

C’est pourquoi, il encourage les participants à tirer pleinement partie de cette opportunité de renforcement de capacités, à participer activement aux discussions et à forger les liens qui perdureront au-delà de cette rencontre. « Ayons surtout à l’esprit que la Côte d’Ivoire, à l’instar des autres pays, n’est pas à l’abri de ces faits gravissimes que sont les crimes internationaux », fait-il savoir.

Brou Kouamé Josué (3e à partir de la droite), représentant le ministre le ministre Sansan Kambilé. (Franck YEO)
Brou Kouamé Josué (3e à partir de la droite), représentant le ministre le ministre Sansan Kambilé. (Franck YEO)



La présidente du Conseil national des droits de l’homme (Cndh), Namizata Sangaré, a félicité le président de l’Oidh, Eric-Aimé Semien et son équipe pour cette initiative. « Une meilleure maîtrise des grands principes du droit international pénal permettra aux magistrats d’être plus performants sur les stratégies de poursuite et de jugement des crimes internationaux », a déclaré la présidente du Cndh.

Pour elle, ce séminaire est un exercice de compréhension et d’apprentissage à encourager afin qu’il aboutisse comme le souhaite l’Oidh, à la création d’un pool de magistrats et d’Opj, et de gendarmes spécialisés en matière de crimes internationaux. « Je fonde l’espoir que le présent séminaire permette de créer les complémentarités indispensables dans notre système judiciaire en vue d’une meilleure appropriation des principes de Nuremberg », a souhaité Namizata Sangaré.

Le magistrat de liaison à l’Ambassade de France en Côte d'Ivoire, Bernard Lavigne, représentant le conseiller de coopération, a indiqué que c’est une nécessité de disposer de magistrats capables de poursuivre et de juger les auteurs de crimes internationaux qui relevait à priori de la compétence de la Cour pénale internationale (Cpi). « Les Etats doivent se doter de législations spécifiques à lutter contre ces crimes », a-t-il proposé.

Il a surtout exprimé sa satisfaction quant à la chambre africaine mise en place par l’Union africaine. « Cette juridiction africaine est une réussite absolue non seulement par la qualité des instructions et des jugements rendus mais également par son efficacité et sa célérité », a justifié Bernard Lavigne.



Le 14/12/23 à 14:03
modifié 14/12/23 à 17:39