T.D, une vendeuse de 26 ans, K.A.P, une coiffeuse de 27 ans, toutes les deux de nationalité ivoirienne, et J.S, une ghanéenne âgée de 26 ans et serveuse dans un bar, ont été condamnées à trois mois de prison ferme.

Ces jeunes filles sont aux mains de la justice pour racolage actif (prostitution dans les lieux publics) à Abobo. La sentence a été prononcée le 5 décembre 2023, par le Tribunal correctionnel d’Abidjan-Plateau.

Au nombre de quatre jeunes filles en début d’audience, la présidente du tribunal a déclaré non coupable T.B, âgé de 26 ans. T.B a expliqué à la barre qu’elle officie en tant que serveuse dans la discothèque où elle a été arrêtée. Une thèse confirmée par les clients sur les lieux et sa sœur jointe par le commissariat de police.

En ce qui concerne J.S, la ghanéenne, elle a reconnu les faits.

Quant à T.D et K.A.P, elles ont d'abord déclaré exercé cette pratique pour ensuite nier en soutenant que ce n’était pas le cas le jour de leur arrestation.

« Je gère mouvement (je me prostitue). Mais actuellement, j’ai ceinture sur mon dos (le Zona). Alors je ne peux rien faire actuellement. Je prenais de l’air devant chez moi, ils m’ont arrêté parce qu’ils m’ont reconnu », a dit K.A.P, mère de deux enfants.

A la question de savoir si ces éléments des forces de l’ordre font partie de ses clients, la jeune fille a répondu par la négative. « Ils ont l'habitude de nous voir très souvent dehors ».

Prononçant le verdict, la présidente du Tribunal a déclaré que la justice est prête à protéger ces jeunes filles qui risquent leur vie pour des miettes en s’exposant aux dangers avec des inconnus.

Pourtant, à la sortie de la salle d’audience et protestant contre la décision de justice, l'une d'elle a lancé : « C’est mon corps ».

DANIELLE SERI (stagiaire)