
Sécurité maritime : Une baisse significative de la criminalité observée ces dernières années
Pour lui, les structures mises en place, et le cadre de partage et d’échange d’informations de l’architecture de Yaoundé fonctionnent malgré quelques défis qui restent à surmonter. C’est pourquoi il a rendu un vibrant hommage au Chef de l’Etat, Alassane Ouattara, pour les choix stratégiques qu’il fait adopter pour le développement de l’économie bleue en Côte d’Ivoire et pour sa vision éclairée des enjeux maritimes du Golfe de Guinée.
« Ayant pris conscience du caractère transfrontalier de la criminalité maritime qui sévissait dans le courant des années 2010 à 2013, notre pays s’est résolument engagé dans tous les efforts de coopération, au niveau sous-régional ou régional visant à juguler les actes de piraterie maritime et autres activités illicites en mer », a expliqué l’émissaire de Robert Beugré Mambé.
Dr Abdourahmane Dieng, représentant de la Commission de la Cedeao, a félicité le gouvernement ivoirien pour ses engagements et initiatives pris dans le cadre de la mise en place et le fonctionnement du Cresmao. « La Côte d’Ivoire a supporté seule la mise en place du Cresmao avec ses moyens propres pendant six bonnes années, en mettant gracieusement à disposition des ressources humaines et matérielles », a-t-il rappelé.
« La mise en place de cette organisation a largement contribué à la baisse significative des incidents de piraterie et vol à main armée en mer dans le domaine maritime de la Cedeao, grâce à la collaboration et à la coordination entre les autorités maritimes nationales, les Centres d’opérations maritimes (Com) nationaux des Etats membres de la Cedeao et les Centres maritimes de coordination de la Cedeao », a poursuivi le représentant de la commission de la Cedeao.
12 incidents maritimes enregistrés au troisième trimestre de l’année 2023
Pour le directeur du Cresmao, Richard Maru Shammah, l’opérationnalisation des centres de coordination de la sécurité maritime de la Cedeao dans la région Emd a entraîné une réduction significative du nombre d’incidents de piraterie et vol en mer, passant de son pic de 68 attaques en 2018 à 50 en 2019. « En 2020 un total de 68 attaques ont été enregistrées, mais sont tombées à 18 en 2021 et 15 en 2022. A la fin du troisième trimestre 2023, 12 incidents ont été signalés dans la région Emd », fait-il savoir.
A l’en croire, la baisse de la piraterie est imputable à la collaboration et à la coordination entre les autorités maritimes nationales, les cen

tres nationaux d’opérations maritimes (Moc) des différents Etats de la Cedeao. « Ces résultats confirment notre position et soulignent l’importance de ce réseau de coordination et de coopération mis en place pour lutter contre la criminalité maritime dans notre espace maritime », dit-il. C’est pourquoi il estime qu’il est nécessaire de continuer à renforcer les différents mécanismes mis en place notamment les patrouilles maritimes conjointes et une plus grande fluidité dans l’échange d’informations.
Ce qui nécessite un bilan de l’initiative Yaoundé, dix ans après son lancement. « Cette évaluation pourrait conduire à une redéfinition de la stratégie, avec un accent particulier sur d’autres formes de criminalité maritime tels que le trafic de drogue, la pêche illégale, non déclarée et non réglementaire ainsi que l’immigration clandestine », dit-il, soulignant que la sécurité et la sûreté en mer n’ont de sens que lorsqu’elles garantissent un développement économique prospère aux Etats côtiers. « La majorité de ce secteur est entre des mains privées. Il est donc essentiel d’impliquer ces acteurs dans l’architecture de sécurité maritime que nous tentons de bâtir, tout en capitalisant sur les contributions qu’ils apportent déjà pour maintenir la sécurité de nos eaux », a conseillé le directeur du Cresmao.