Finalement, l’acceptation par Georges Weah de sa défaite au second tour de l’élection présidentielle du 12 novembre 2023, au Liberia, est plus retentissante que la victoire de son challenger, Joseph Boakai, désormais aux commandes du pays.

Cette victoire – parce que c’est finalement le cas pour l’ancien Ballon d’or – est bien soulignée par la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (Cedeao). Puisque dans le communiqué produit par la Commission de l’organisation sous-régionale, l’on a pris soin de féliciter les deux finalistes de la présidentielle dans la même phrase. Comme pour bien faire comprendre que la victoire de Joseph Boakai dépend un peu – plus ou moins – du fair-play dont a fait preuve son prédécesseur.

Cette sortie honorable de Georges Weah est d’autant plus retentissante que le contexte ouest-africain tendu, notamment au niveau de l’alternance politique place le Liberia – qui tarde encore à se défaire des séquelles des deux guerres civiles qui l’ont défiguré – en orbite.

Et Georges Weah est de nouveau celui qui se place là où personne ne l’attend, tout comme il avait été déclaré meilleur footballeur du monde au moment où nul ne s’attendait à voir un noir africain sur le toit du football mondial.

Georges Weah fera-t-il face à des procès ou des brimades de son successeur ? Rien n’est moins sûr, tant la société libérienne reste profondément divisée.

C’est justement cette profonde fracture sociale qui a tellement inquiété la communauté internationale et les observateurs de la situation libérienne, qui fait que Georges Weah apparaît aux yeux du monde comme un vrai patriote, un Libérien qui aime son pays et ses compatriotes, conscient des souffrances qu’ils ont endurées durant leur histoire récente et dont les plaies béantes freinent encore la construction d’une vraie nation.