
Le ministre ivoirien de l’Économie et des Finances, Adama Coulibaly (à gauche), a appelé les institutions de Bretton woods à renforcer leurs actions en faveur des pays en développement . (Photo Dr)
Le ministre ivoirien de l’Économie et des Finances, Adama Coulibaly (à gauche), a appelé les institutions de Bretton woods à renforcer leurs actions en faveur des pays en développement . (Photo Dr)
Réunions annuelles du Fmi et de la Banque mondiale: Adama Coulibaly plaide pour la révision de l'architecture financière internationale
A l’issue de la réunion, Adama Coulibaly a animé une conférence de presse, au cours de laquelle il a appelé à la révision de l'architecture financière internationale. « Au G24, nous pensons que la coopération à l’échelle mondiale doit porter sur la révision de l'architecture financière internationale. Les institutions financières internationales doivent garantir des fonds suffisants pour faire face à des défis persistants et émergents », a-t-il soutenu. En effet, a-t-il affirmé, face aux défis auxquels les pays sont confrontés, il est essentiel de collaborer et de renforcer la coopération internationale. Pour lui, les promesses doivent se traduire par des actions urgentes, car « nos actions d'aujourd'hui sont l'héritage que nous laisserons aux générations futures en leur garantissant un monde durable, résilient et équitable ».
Le président du G24 a par ailleurs demandé une augmentation des dons au Fonds pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance (Frpc), qui soutient les pays les plus pauvres. « Nous continuons d'insister sur la nécessité d'un dispositif mondial de sécurité financière solide, dont l'élément central serait un FMI doté d'un financement adéquat. Nous avons appelé à un réexamen de sa politique de surtaxe, qui représente une charge financière considérable pour les pays en période d'incertitude économique », a-t-il lancé.
Adama Coulibaly a en outre fait remarquer que la reprise économique mondiale est faible et inégalement répartie. Par exemple, note-t-il, la Banque mondiale estime qu'un tiers des économies en développement continuera à enregistrer un revenu par habitant plus bas en 2024 qu'en 2019. « Les perspectives sont loin d'être idéales pour les économies en développement, dans un contexte d'inflation mondiale persistante, de resserrement de la politique monétaire et de détérioration de l'environnement financier international », a-t-il prévenu. Il a aussi réitéré la plaidoyer du G24 pour l’augmentation de la représentation de l’Afrique subsaharienne au sein du conseil d'administration du FMI.
Adama Coulibaly a toutefois salué les efforts entrepris par le FMI pour soutenir la croissance par le biais du Fonds fiduciaire pour la Résilience et la Durabilité (Ffrd) et du Fonds fiduciaire pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance (Frpc).
Sur la question de l'accroissement de la dette, le groupe a appelé « à l'annulation de la dette des pays les plus vulnérables et les plus pauvres, dont la majeure partie de la dette est due aux BMD et au FMI. Nous mettons en garde contre une crise de la dette qui pourrait étouffer une croissance durable et inclusive », a relevé le ministre Adama Coulibaly.
Notons qu’après un mandat d’une année à la présidence du G24 pour le compte de la Côte d’Ivoire, le ministre Adama Coulibaly sera succédé par le Philippin Benjamin E. Diokno.
Soulignons, par ailleurs, que c’est la deuxième fois que les assemblées annuelle du Fmi et de la Banque mondiale se tiennent sur le sol africain. La première s’est tenue en 1973 à Nairobi, au Kenya.
CASIMIR DJEZOU
Infos Sercom