Décès de 9 enfants à Djébonoua: La piste de la poudre de maïs contaminée à l’herbicide évoquée





Charles Koffi a marqué l’engagement du gouvernement à faire face au phénomène d’intoxication alimentaire. (photo : dr)
Charles Koffi a marqué l’engagement du gouvernement à faire face au phénomène d’intoxication alimentaire. (photo : dr)
Charles Koffi a marqué l’engagement du gouvernement à faire face au phénomène d’intoxication alimentaire. (photo : dr)

Décès de 9 enfants à Djébonoua: La piste de la poudre de maïs contaminée à l’herbicide évoquée

Le 21/09/23 à 06:12
modifié 21/09/23 à 06:14


La poudre de maïs ayant servi à préparer la bouillie consommée par les victimes du drame de Niangban, village de la sous-préfecture de Djébonoua, dans le département de Bouaké, pourrait avoir été contaminée par des herbicides. Des boîtes de ces produits toxiques manipulés ont été retrouvées dans la pièce où était stockée la farine de maïs ayant servi à la préparation de la bouillie incriminée.

C’est ce qu’a révélé, hier, le directeur de cabinet du ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle (Mshpcmu), Charles Koffi Aka, lors d’une conférence de presse au Plateau. « L’inspection de la chambre où est stocké le maïs ayant servi à la préparation de la bouillie, a permis de découvrir trois bidons d’herbicide et de la farine de maïs étalée pour séchage (...). Des prélèvements des sécrétions des patients (vomissure, urine, sang, sueur, selles), ainsi que des aliments consommés ont été acheminés à l’Inhp et transférés dans des laboratoires compétents pour analyses approfondies. En résumé, il s’agit d’une forte suspicion de toxi-infection alimentaire collective à la suite d’une consommation de bouillie de mais contaminée par les herbicides », a soutenu le collaborateur du ministre Pierre Dimba.

Charles Koffi a rappelé que tout a commencé à la suite de consommation, par les habitants de Niangban, d’une bouillie de maïs, les vendredi 15 et samedi 16 septembre 2023. Les premiers patients ont présenté une gastroentérite non fébrile et des convulsions dès le 17 septembre aux environs de 4 heures du matin. Au final, 71 cas, dont 9 décès, ont été enregistrés. Les décès ont été observés uniquement chez des enfants de moins de 15 ans. Quatre des enfants décédés viennent de la famille où la bouillie de maïs a été préparée.

« A ce jour, deux patients sont hospitalisés au Chu de Bouaké et sont pris en charge gratuitement. Une équipe de veille a été mise en place dans le village pour une détection rapide d’éventuels cas et leur transfert immédiat au Chu de Bouaké (...). La situation est stable et aucun nouveau cas n’a été enregistré depuis 48 heures dans le village », a confié le directeur de cabinet du Mshpcmu. Qui a regretté la récurrence, ces derniers mois, en Côte d’Ivoire, d’épisodes de toxi-infection alimentaire collective (Tiac) entrainant des décès. Depuis le début de l’année 2023, cinq épisodes de Tiac se sont déjà produits en 2023, avec 131 cas d’intoxication, dont 32 décès. Soit une létalité de 24,4 %.

« Les facteurs explicatifs de la récurrence de ces toxi-infections alimentaires sont l’insuffisance d’hygiène alimentaire dans les ménages et dans les établissements de restauration collective, l’utilisation abusive et anarchique des pesticides et leur mauvaise manipulation, y compris la réutilisation des contenants », a conclu Charles Koffi .



Le 21/09/23 à 06:12
modifié 21/09/23 à 06:14