Année scolaire 2023 : Timide reprise dans certains établissements à Abidjan sud

Alexandre Alash, professeur de mathématiques, est à son poste.
Alexandre Alash, professeur de mathématiques, est à son poste.
Alexandre Alash, professeur de mathématiques, est à son poste.

Année scolaire 2023 : Timide reprise dans certains établissements à Abidjan sud

Le 12/09/23 à 06:02
modifié 12/09/23 à 06:02
Lundi 11 septembre 2023, c’est la rentrée des classes. Les élèves du primaire, du collège et du lycée reprennent le chemin des établissements scolaires. Le lycée municipal de Port-Bouët, situé dans le quartier de Gonzagueville, dans la zone sud de la ville d’Abidjan, a ouvert ses portes.

Il est 8 heures, à l’entrée du bâtiment, une foule de jeunes lycéens attend d’avoir accès à ce lieu. Mais avant, ils doivent se soumettre au contrôle de leur tenue vestimentaire.

Une fois à l’intérieur de l’établissement, les élèves, oisifs, se baladent dans la cour. Irritée, N’Guetta Solange, la proviseure du lycée municipal, monte au créneau.

Elle fait le gendarme dans la cour de l’école : « Je ne veux voir aucun élève qui ne soit en tenue règlementaire dans la cour de l’école ». Une consigne qui a été respectée depuis le portail de l’établissement. Certains élèves, assis devant leur salle, attendent l’arrivée de leurs professeurs.

Pour justifier l’inscription en retard de sa fille, dame Coulibaly, mère de Nelly Coulibaly, une élève en classe de 5e, dit avoir envoyé, la semaine dernière, son fils pour s’acquitter de cette formalité. Mais selon ce dernier, le gardien lui a dit que les inscriptions démarreront ce lundi.

Comme elle, Zamblé Étienne, un parent d’élèves, est obligé de patienter jusqu’à 13 heures pour inscrire son fils en classe de 4e. Il confirme avoir eu la même information, la semaine dernière.

La proviseure du lycée municipal de Port-Bouët dit avoir interpellé les professeurs depuis jeudi dernier, pour qu’ils récupèrent leur emploi du temps.

Selon elle, ils devraient être normalement en classe ce jour. « Nous avons donné des instructions aux professeurs, mais certains n’ont récupéré leur emploi du temps que ce matin ainsi que le cahier de textes et la craie. Nous avons tout mis en œuvre pour que la rentrée des classes soit effective ce matin. Concernant les parents qui ne viennent pas inscrire leurs enfants à temps, ce n’est pas de mon fait. Les inscriptions ont débuté jeudi dernier. A partir de cette semaine, elles se feront les après-midis pour faciliter le bon déroulement des cours », confie-t-elle.

Delphine Yoboué, professeur de lettres modernes au Lycée municipal de Port-Bouët, affirme que des enseignants ont reçu les emplois du temps et prennent contact avec les élèves. Toutefois, les cours n’ont pas véritablement repris. «La réunion de rentrée aura lieu mercredi avec tous les professeurs et l’administration », souligne-t-elle.

Une visite des lieux a permis à notre équipe de constater l’effectivité de la prise de contact avec les élèves en classe d’examen, surtout ceux de la terminale. Ils sont déjà assidus en classe, au regard de l’énorme défi qui les attend en fin d’année : le baccalauréat. Alash Alexandre, professeur de mathématiques, a entamé avec eux la prise de contact et fait les révisions avec la classe de terminale D1.

« Nous avons fini avec les révisions. Tout à l’heure, j’irai dans la classe suivante », fait-il savoir. Même son de cloche à Treichville, au collège moderne de l’Autouroute. Cet établissement d’excellence a suivi à la lettre les consignes de la ministre Mariatou Koné relatives à la rentrée des classes.

Premier jour de classe, les élèves sont au rendez-vous. Vêtus de pantalons et de chemises kaki pour les garçons et de l’uniforme bleu et blanc pour les filles, ils sont tous fourrés.

Ça traîne les pieds

à Koumassi

Si la rentrée des classes est quasiment respectée à Port-Bouët, ce n’est pas vraiment le cas dans la commune de Koumassi.

Au Lycée moderne, l’heure est à l’inscription et au règlement des formalités d’inscription physique et des frais d’examen pour assurer le bon fonctionnement de l’établissement.

Devant le bâtiment de l’administration, un monde fou composé de parents d’élèves et d’élèves a envahi les bureaux de l’intendant pour régler quelques frais annexes.

Certains se plaignent du montant qui s’élèverait à 5 000 FCfa. « J’ai entendu dire que les frais s’élèvent à 5000 Fcfa pour le paquet de rames et le macaron », lance un parent d’élèves.

Quelques difficultés dues à l’absence de Coges

Interrogée sur ces frais, l’intendante de l’établissement explique : « Nous avons demandé une contribution aux parents d’élèves des classes de 6e et de 2nde pour les rames. Car nous avons un problème, le Coges est inexistant depuis deux ans. Les comptes sont bloqués et nous n’avons pas accès à la subvention de l’État. Cela fait plusieurs mois que le petit personnel n’a pas de salaire. L’an dernier, nous avons dû prendre des prêts pour payer des rames pour faire fonctionner l’école. Cette année, nous n’avons pas d’argent pour le faire. Nous demandons juste une contribution aux nouveaux venus ».

Une situation que regrette l’actuel proviseur du lycée moderne de Koumassi, Yeman Doua Léonard. Qui justifie le retard du démarrage des cours par la lenteur d’exécution des listes des classes, des affectations et réaffectations.

Cependant, il promet que la rentrée sera effective dans les jours à venir. « Nous n’attendrons pas la fin des inscriptions pour le démarrage des cours. Il y a déjà eu une prise de contact des enseignants avec les élèves. Ils ont leur emploi du temps. Avec le temps, les élèves seront informés de l’effectivité des cours », a-t-il déclaré.

Pour rappel, le 10 décembre 2022, l’élection du président du Coges avait eu lieu. Mais au retour des congés de Noël, en janvier, une note de la direction régionale avait signalé des irrégularités dans ce scrutin.

Elle a suspendu les activités du Coges et la gestion de l’établissement a été confiée à un comité ad hoc qui n’a pas encore pris fonction. Et pendant ce temps, les élèves sont sans toilettes.

Deux salles de classe sont inexploitables, parce que la toiture est pratiquement inexistante. Des grilles faisant office de clôture de l’établissement ont été détruites par les riverains et les élèves, ce qui est une source d’insécurité. Toutes ces difficultés retardent l’effectivité de la rentrée des classes .



Le 12/09/23 à 06:02
modifié 12/09/23 à 06:02