Élections locales 2023 : leçons d'un scrutin

Élections locales : locales 2023 leçons d'un scrutin. (Ph:DR)
Élections locales : locales 2023 leçons d'un scrutin. (Ph:DR)
Élections locales : locales 2023 leçons d'un scrutin. (Ph:DR)

Élections locales 2023 : leçons d'un scrutin

Le 12/09/23 à 05:59
modifié 12/09/23 à 05:59
Il y a une dizaine de jours, les Ivoiriens sont allés aux urnes pour choisir leurs futurs maires et présidents de conseils régionaux.

Au-delà des questions locales, ce scrutin qui se tient à deux ans de la prochaine présidentielle mérite une analyse fine dans la perspective de ce grand rendez-vous. En d’autres termes, quelles leçons devons-nous tirer de ces élections ?

La première inquiétude des Ivoiriens quand on évoque l’élection, c’est d’abord la violence et les morts. Fort heureusement, en dépit de quelques alertes ici et là, les choses se sont bien déroulées.

On peut tout de même noter quelques dysfonctionnements – reconnus d’ailleurs par la CEI – dans le déroulé du vote, dans les tentatives de saccager des bureaux de la CEI et même dans les listes électorales.

Des dysfonctionnements, certes pas de nature à entacher la sincérité du scrutin qui, malheureusement peuvent être brandis pour le décrédibiliser. En conséquence, la CEI devrait analyser toutes les critiques et en tenir compte.

Pour notre part, il serait judicieux d’auditer la liste électorale pour extirper les failles et surtout ouvrir annuellement ; conformément à la loi, l’inscription sur les listes électorales. Elle doit aussi travailler à une remontée plus rapide des résultats.

D’un point de vue politique, le RHDP apparaît comme le grand vainqueur de ces locales avec en prime des victoires retentissantes comme dans La Mé, dans le Haut-Sassandra et à Yopougon. Ils ont récupéré le Gbêkê au PDCI-RDA.

Un raz-de-marée électoral qui place le RHDP en pôle position pour 2025. En outre, les principaux prétendants à la succession du président Alassane Ouattara ont réussi de belles performances. C’est le cas de Patrick Achi, le Premier ministre et Adama Bictogo, le Président de l’Assemblée Nationale.

La question aujourd’hui n’est plus de savoir si le RHDP est le premier parti de Côte d’Ivoire mais le parti majoritaire. En effet, les enjeux locaux – qu’on peut apercevoir en regardant dans une même localité les résultats des municipales et ceux des régionales – et le taux de participation doivent relativiser les performances.

Tout comme l’état comateux de l’opposition qui fait bien moins que son potentiel.

Le PDCI-RDA, en dépit de ses 4 régions et de la vingtaine de communes – voire une trentaine si on élargit aux alliances avec le PPA-CI – semble résister aux assauts du RHDP.

Il s’est même repris à Aboisso ou Yamoussoukro où ses candidats avaient perdu les législatives. Meurtri par la mort de son leader, le vieux parti a su conserver toutes ses communes à Abidjan. Il a donc une base d’élus bien souvent ancrés qui peuvent sonner la révolte autour d’un nouveau leader. Tout n’est donc pas perdu pour le PDCI-RDA.

En revanche, pour son allié de circonstance, le PPA-CI, les choses sont plus compliquées. Aucune région et une poignée de communes dont Lakota. C’est peu dire que le nouveau parti de Laurent Gbagbo a manqué sa première compétition électorale.

Ses lieutenants se sont même fait laminer. Aucun ténor du parti n’a pu remporter sa bataille. Même le «Yopougon de Gbagbo» est passé à trépas. C’est, sans doute, le fruit d’une longue absence sur le terrain, de la division au sein de la gauche ivoirienne et du manque de projet clair porté par le PPA-CI.

Le PPA-CI, s’il veut exister dans la bataille de 2025, va devoir remédier à tous les problèmes mentionnés.

Quant au FPI de Affi N’guessan, il s’est montré incapable, en dépit du soutien du RHDP, de conserver son unique région noircissant ainsi l’avenir de son leader.

En somme, la CEI, en dépit d’une élection globalement réussie, doit encore améliorer ses procédures et apurer son listing dans l’optique de 2025. Aussi, les principaux partis politiques doivent analyser froidement leurs forces et faiblesses pour la grande bataille.

Environ deux tiers des inscrits sur la liste électorale ne se sont pas prononcés, de quoi à laisser des chances à tout le monde.


Le 12/09/23 à 05:59
modifié 12/09/23 à 05:59