Gare Adjamé-Bingerville : L’insalubrité du lieu déplorée par des usagers

L'entrée de la gare d'Adjamé-Bingerville insalubre (Photo Bavane)
L'entrée de la gare d'Adjamé-Bingerville insalubre (Photo Bavane)
L'entrée de la gare d'Adjamé-Bingerville insalubre (Photo Bavane)

Gare Adjamé-Bingerville : L’insalubrité du lieu déplorée par des usagers

Le 04/09/23 à 13:51
modifié 04/09/23 à 13:51
Nous sommes à Adjamé, non loin du marché gouro, à la gare des lignes Adjamé-Bingerville, Adjamé-M’pouto, Adjamé-Attoban et Adjamé-M’Badon.

De l’entrée à l’intérieur de cette gare qui grouille de monde du matin au soir et 7j/7, où sont stationnés des véhicules (gbaka) qui desservent les quartiers sus-indiqués, pendant la saison des pluies, ce sont la boue, les eaux usées et divers déchets plastiques qui font le sol de ladite gare. A l’entrée sont positionnés des « syndicats » qui encaissent la somme de 1500 FCfa à tout véhicule (gbaka) chargé qui y sort.

« Ce sont des centaines de mille qu’ils encaissent tous les jours et la gare est restée toujours sale durant toutes ces années. Pendant la saison des pluies, ce sont la boue et l’eau sale. En période de soleil, c’est la poussière. Je me demande ce qu’ils font avec ces millions qu’ils perçoivent par mois », s’interroge un chauffeur de gbaka qui a requis l’anonymat.

Une insalubrité repoussante (Photo Bavane)
Une insalubrité repoussante (Photo Bavane)



Son apprenti ne dit pas autre chose. « Nous ne savons pas où va tout cet argent encaissé. Depuis des décennies qu’ils sont là, ce sont les mêmes choses. Rien ne change à la gare. Souvent nos passagers après leurs courses sont obligés de recourir à des taxis-compteurs pour se rendre dans leurs différents quartiers de peur de se salir avec la terre boueuse de la gare », a-t-il déploré.

Aussi n’a-t-il pas terminé sa plainte qu’une passagère dans le véhicule lance : « Quand les autres souffrent et que tu veux profiter des fruits de leur sueur, Dieu n’aime pas cela ». Avant d’ajouter : « Ce n’est pas leur faute. C’est le gouvernement qui laisse faire. Comment dans un pays bien ordonné, des individus se lèvent, s’attribuent une partie d’une route ou d’un lieu et rackettent des véhicules de transport en commun à leur propre compte. De soi-disant "gnambro" ou syndicat. Quand tu parles, ils t’agressent verbalement ou physiquement », déplore cette passagère.

Son raisonnement a soulevé un débat dans le véhicule. Presque toutes les interventions des passagers qui partaient à M’Badon incriminaient soit les syndicats, soit les chauffeurs ou le gouvernement. Principalement le ministère des Transports qui, selon eux, devrait se pencher sur cette question de gnambro.

« Le ministre des Transports doit mettre de l’ordre dans ce secteur qui malheureusement endeuille des familles chaque année à la suite des bagarres de clans pour, soit contrôler une portion de terre qu’ils appellent gare, soit pour une histoire d’une pièce de 100 FCfa qu’un apprenti refuse de donner parce qu’il a pris des passagers à un carrefour. Comme si c’était eux qui vont les chercher dans leur domicile pour les convoyer à ces differents endroits d’embarquement », a soutenu une dame avec un visage qui reflétait une certaine amertume.

Malgré les nombreuses lignes de cette gare, rien n'est fait pour rendre la gare propre (Photo Bavane)
Malgré les nombreuses lignes de cette gare, rien n'est fait pour rendre la gare propre (Photo Bavane)



« Ce qui me fait mal dans cette pagaille, c'est la saleté que nous avons dans ces gares où les soi-disant syndicats encaissent des millions par mois et ne prennent pas la peine d’au moins nettoyer ou mettre des gravats, du sable ou autre pour ne serait-ce que rendre les gares praticables. A qui profite cet argent alors ? », a-t-elle interrogé.

Comme réponse, un autre passager assit dans la cabine, affirme que ces millions profitent à des personnes assises quelque part dans leurs maisons.

« C’est un réseau bien ordonné. Ceux que vous voyez sur les routes ou gares, sont les petits poissons dans ce réseau », soutient le troisième homme de ce véhicule occupé majoritairement par des femmes qui revenaient de leurs courses le 30 août 2023.



Le 04/09/23 à 13:51
modifié 04/09/23 à 13:51