Littérature: « Le sacre de Djétehi » ou la lutte pour le pouvoir

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Littérature: « Le sacre de Djétehi » ou la lutte pour le pouvoir

Le 03/09/23 à 17:16
modifié 03/09/23 à 17:16
José Guébo, anciennement président de l'Association des écrivains de Côte d’Ivoire (Aeci), est l'un des auteurs les plus prolifiques du microcosme littéraire ivoirien. Son œuvre considérable touche à tous les segments de la littérature. De la nouvelle au conte, en passant par l'essai et le théâtre, José Guébo s'est frotté à tous les genres littéraires.

« Le sacre de Djétéhi », publié aux éditions Vallesse, est une œuvre politique en ce sens qu’elle traite de la lutte pour le trône. « Or, voici que les frères, après avoir ramené leur père à la vie, exigèrent, chacun pour son unique part, la queue de bœuf, le bhiriégogoua, symbole du pouvoir et de la prédominance. Chaque fils, estimant avoir joué le rôle le plus important dans la résurrection du père, campa sur sa position. Et de toutes les batailles que se livrèrent les fils de Babo Naki, celle ayant opposé Pamadrou à Diwéri parut la plus vive », peut-on lire dans le prologue, à la page 14 de l’œuvre.

Le théâtre s’est toujours nourri des querelles de l’histoire, en portant sur les planches les silhouettes glorieuses et/ou viles, les héros et les traîtres, les assoiffés de pouvoir et les courtisans prodigues de boniments. Par l’usage du mythe, José Guébo met en scène une guerre fratricide. Une tragédie dans laquelle deux frères de sang s'affrontent.

La plume fleurie de l’auteur offre des dialogues belliqueux et savoureux entre les antagonistes. « Il a vu passer plus d’un soleil et plus d’une lune. Il sait par cœur les hivernages et les déluges. Toutes les grimaces de l’histoire lui sont familières », écrit-il à la page 17. Ou encore « Diwéri, tu as pour toi le pouvoir de manier les mots, tu as pour toi de savoir les télescoper. Tu as le chic de les réunir en sarabandes diverses. C’est clair que je ne sais pas les faire tinter aussi bien que toi. Mais il faut que tu saches que le pouvoir ne consiste pas en discours », page 27.

Avec « Le sacre de Djétéhi », parabole en neuf tableaux, José Guébo démontre qu'il est aussi un formidable dramaturge. Et on hâte de voir ce livre porté sur les planches, avec ses rebondissements et ses suspenses, ses tirades et ses mots qui "tintent".

Le 03/09/23 à 17:16
modifié 03/09/23 à 17:16