Banane plantain : Les prix ne baissent pas malgré le retour du produit sur le marché

Pour le moment, l'offre de qualité reste chère. (Ph: D.S)
Pour le moment, l'offre de qualité reste chère. (Ph: D.S)
Pour le moment, l'offre de qualité reste chère. (Ph: D.S)

Banane plantain : Les prix ne baissent pas malgré le retour du produit sur le marché

La banane plantain, un féculent servant à faire du foutou de banane (accompagné de diverses sauces) et l'alloco (frite de plantain) - deux plats parmi les préférés des Ivoiriens - était introuvable sur les marchés depuis un moment.

Mais depuis quelques jours, le plantain est en train de faire son retour. Le produit n’est forcément pas accessible par tous les consommateurs du fait de son coût parfois élevé. Quelles sont donc les réalités auxquelles sont confrontés les ménages sur les marchés abidjanais? Enquête express !

La pénurie de la banane plantain sur les marchés semble laisser progressivement la place à une période d’abondance. Il est peu à peu derrière nous, ce temps où il fallait rechercher à la loupe une vendeuse de ce produit sur nos marchés.

Ce mardi 22 août 2023, dès que nous franchissons la première entrée du marché d’Aboboté dans la commune d'Abobo, en face du Supermarché Bon Prix, nous nous retrouvons nez à nez avec un conducteur de tricycle dont l’engin est bien chargé de ce vivrier tant recherché depuis quelque temps.

Les bananes contenues dans cet engin de trois roues sont toutes vertes. Juste à côté du chargement, trois tables essentiellement remplies de plantains verts et mûrs sont proposés aux clients. « Ma chérie, viens voir, je vais t’arranger : 500 FCfa, 1000 FCfa, 2000 FCfa », nous propose une vendeuse, aidée dans son marketing par une autre dame plus âgée se tenant à ses côtés. « Si tu veux faire du bon foutou, je vais te donner les deux tas de 1000 FCfa à 1500 FCfa », essaie de nous convaincre la dame.

À regarder les produits proposés, les bananes de 500 FCfa ne semblent pas très indiquées pour la confection d’un bon plat de foutou. La jeune dame que nous allons nommer Axelle Kouadio, face à nos questions répétées, nous révèle que le produit est en train de faire son retour sur le marché. Mais les prix sont encore élevés comme ils l’étaient quand le produit était rare, fait-elle savoir.

De l’autre côté, Séphora, une fillette de 9 ans, à qui sa mère à confier la vente de sa marchandise sur un couvercle de baril en métal, a exposé 3 bananes à 200 FCfa le tas.

Des tas de bananes plantains proposés au prix de 1000 FCfa. (Ph: D.S)
Des tas de bananes plantains proposés au prix de 1000 FCfa. (Ph: D.S)



Les mêmes prix pratiqués sur les marchés

Nous finissons – tout de même – à trouver des bananes mieux indiquées pour faire de l'alloco au marché de Cocovico à Cocody-Angré. Sur ce site, les prix sont pratiquement les mêmes. La banane est vendue par tas de 500 FCfa, 1000 FCfa, 2000 FCfa voire plus.

Yolande Yoro, commerçante à Cocovico, confirme que le marché du plantain est en train de regagner du terrain. Elle explique que lorsque cela sera véritablement la saison, les cinq bannes vendues actuellement à 1000 FCfa pourront passer à 500 FCfa.

Dans la boue, au milieu des automobiles, des passants et des marchands, Émeline Kouadio, notre collègue, a réussi à atteindre les vendeuses de banane du marché Gouro d’Adjamé. De son excursion, il ressort que le prix planché reste élevé. La première marchande qu’elle rencontre lui affirme que les prix vont de 1000 FCfa à 2000 FCfa. « Mais ce sont les mêmes prix que dans mon quartier », s’est-elle écriée.

En effet, Émeline Kouadio réside à la Riviera-Palmeraie, un quartier de Cocody. Elle tente alors de demander les prix chez une autre commerçante dont la qualité des bananes n'a rien à envier à celles des autres commerçantes, "tellement elles sont bien formées et d’une coloration attirante". Là encore la tenante du stand assise tranquillement derrière sa marchandise lui lance d’une voix sereine : « 3000 francs le tas des 6 bananes ».

Émeline Kouadio, admirative devant la beauté des bananes - et qui se disait que cela suffirait pour proposer un bon plat de foutou aux sept personnes qu’elle doit nourrir – déchante juste au moment de conclure l’affaire.

DANIELLE SERI (STAGIAIRE)