Décès du général Gaston Ouassénan Koné, ceinture noire 7e dan: Le témoignage poignant du Grand Me Bamba Cheick Daniel

Le président Bamba Cheick Daniel a toujours été proche du Général Ouassénan (à gauche en dobok traditionnel). (Archives Fraternité Matin)
Le président Bamba Cheick Daniel a toujours été proche du Général Ouassénan (à gauche en dobok traditionnel). (Archives Fraternité Matin)
Le président Bamba Cheick Daniel a toujours été proche du Général Ouassénan (à gauche en dobok traditionnel). (Archives Fraternité Matin)

Décès du général Gaston Ouassénan Koné, ceinture noire 7e dan: Le témoignage poignant du Grand Me Bamba Cheick Daniel

Le 18/08/23 à 12:16
modifié 18/08/23 à 12:16
Ancien président de la Fédération ivoirienne de taekwondo (Fitkd) et actuel vice-président de l’Union africaine de taekwondo, le Grand Maître Bamba Cheick Daniel, ceinture noire 7e Dan, est inconsolable.

Depuis l’annonce de la disparition du général Gaston Ouassénan Koné, le 8 août 2023, il ne cesse de ressasser les actes héroïques que le défunt a eu à poser pour le développement du taekwondo en Côte d’Ivoire.

C’est avec un homme bouleversé, qui réalise qu'il n’a pas eu le temps de dire adieu à son père spirituel, avec qui nous avons échangé, peu après le décès de l’ancien homme fort de la gendarmerie nationale. Celui-là même qui, en 1973, portait sur les fonts baptismaux la Fédération ivoirienne de taekwondo (Fitkd).

« Le général Gaston Ouassénan Koné m’a témoigné un amour sans limite. Depuis les années 1980 jusqu’à ce qu’il tire sa révérence, j’ai bénéficié d’un soutien paternel continu de sa part. Ministre de l’Intérieur à l’époque, il a accepté sans condition de parrainer le championnat universitaire que j’avais organisé. Le succès de cette compétition a permis au taekwondo de faire son entrée à l’Oissu. Dans la foulée, l’Abidjan université club (Auc) a ouvert une section taekwondo et j’en fus le premier président et coach », raconte le préfet hors grade qui, en plus d’être directeur général de l’Agence foncière rurale (Afor), préside le Conseil d’administration du Centre sportif, culturel et des Tic ivoiro-coréen Alassane Ouattara.

Le Général Ouassénan, accompagné de son épouse, le jour où l’Académie mondiale de taekwondo l'a immortalisé à Abidjan, en décembre 2019. (Archives Fraternité Matin)
Le Général Ouassénan, accompagné de son épouse, le jour où l’Académie mondiale de taekwondo l'a immortalisé à Abidjan, en décembre 2019. (Archives Fraternité Matin)



Depuis lors, dit-il, une relation affective solide a uni les deux hommes qui se témoignaient un respect mutuel.

Après son départ de la fédération, le général Gaston Ouassénan Koné était quasiment en rupture de ban avec le taekwondo. « C’est lorsque j’ai été porté à la tête de la fédération de 2009 à 2021, qu’il avait renoué avec les activités de l’art martial d’origine coréenne. J’étais surtout impressionné par sa ponctualité et sa discipline. Il était toujours à l’heure à nos activités. Aux heures tardives, il répondait présent pour accueillir nos athlètes à l’aéroport. A chacune de nos activités, il respectait le dress-code », se souvient le 8e président de la fédération qui a révolutionné la discipline en la sortant de la rue pour la loger dans un siège cinq étoiles construit et offert par la République de Corée.

Un homme rigoureux, aimable, affable et simple

En effet, ce qui fascinait Bamba Cheick chez le général Ouassénan, « c’est sa présence régulière aux obsèques des taekwondo-in. Il venait honorer la mémoire aussi bien des inconnus que des illustres comme Me Wallace, Me Théo Dossou... ».

Fier de toutes ses actions qui ont grandement concouru à la promotion et au développement du taekwondo ivoirien, le président Bamba Cheick Daniel a introduit avec succès, en 2018, le dossier de Ouassénan Koné auprès du Kukkiwon. Ce qui a permis de l’élever au rang de « Fiers Taekwondo in ».

Il devenait ainsi le premier non-Coréen, depuis la création de ce prix en 2007, à être distingué dans cet ordre de mérite. « Il était très fier du Centre sportif, culturel et des Tic ivoiro-coréen. Il n’avait de cesse de m’en féliciter. »

Il a été le premier président qui a fondé une Fédération nationale de taekwondo après celle de la Corée.

La Fédération ivoirienne de taekwondo est née avant la World taekwondo. Puisque le général Ouassénan Koné, alors président de la Fitkd, a conduit la délégation ivoirienne en Corée, lors de la création de la Fédération mondiale. Il était avec l’ambassadeur Michel Kangah Atchinkwassy et ils ont pris une part active à la fondation de l’Union africaine de taekwondo en 1979, à Abidjan.

La même année, Ouassénan Koné organisait les premiers championnats d’Afrique de taekwondo à l’Ecole nationale de police.

« Vous comprenez pourquoi les taekwondo-in ivoiriens, la Corée, le Kukkiwon, la World taekwondo lui vouent un profond respect », a révélé Bamba Cheick. Non sans oublier d’adresser ses condoléances les plus émues à sa famille biologique. Surtout à son épouse, ses enfants et aux taekwondo-in qui l’ont connu et aimé.



Le 18/08/23 à 12:16
modifié 18/08/23 à 12:16