Éditorial d'Adama Koné : Investir dans la paix

Une colombe symbolisant la paix
Une colombe symbolisant la paix
Une colombe symbolisant la paix

Éditorial d'Adama Koné : Investir dans la paix

Le 08/08/23 à 13:51
modifié 08/08/23 à 13:51
Si la Côte d’Ivoire vit des jours de recueillement, depuis le décès de l’ancien Président Henri Konan Bédié, le 1er août dernier, elle reste tout de même digne dans la douleur. Comme toute grande Nation, la tradition concernant l’adresse du Chef de l’État à la population a été respectée.

En une quinzaine de minutes, le Président de la République, Alassane Ouattara, s’est voulu rassurant et déterminé. Ainsi, il a invité chaque Ivoirienne et chaque Ivoirien à s’impliquer dans la paix, car c’est « le pilier de tout développement ».

En économiste avisé, il sait parfaitement de quoi il parle. C’est qu’il invite, en réalité, le peuple ivoirien à investir dans la paix.

Investir dans la paix, c’est prendre rendez-vous avec des dividendes importants. Investir dans la paix, c’est sécuriser un bon capital social. Investir dans la paix, c’est prendre un bon départ, c’est disposer d’une bonne vitesse initiale sur la route du développement.

C’est à dessein que le Président Alassane Ouattara rappelle, dans son discours, cette croyance forte du Sage de Yamoussoukro : « Le père de la Nation ivoirienne, le Président Félix Houphouët-Boigny, avait pour seule obsession la paix ». Une paix qu’il décline en trois facettes : « La paix dans les cœurs, la paix sociale et la paix des Nations ».

La paix dans les cœurs, car c’est dans les cœurs que naissent les conflits, comme disait le Président Houphouët. Il faut, de ce fait, attaquer le mal à la racine. Prendre le scalpel pour extirper tout germe de haine et autres vilains sentiments. Assainir les cœurs, les débarrasser des sentiments nocifs. On le sait, le cœur, en plus d’être le foyer des sentiments, est le moteur de la vie. S’occuper à avoir un cœur sain et vertueux, c’est un investissement pour une vie de qualité.

Le deuxième palier sur lequel le Chef de l’État engage les Ivoiriens, c’est la paix sociale. C’est-à-dire un climat social tranquille. Toute chose qui favorise des rapports cordiaux et sains. La paix sociale commence par le bonjour entre voisins, entre collègues de travail, entre visiteurs. Cette paix permet la participation des voisins aux événements heureux : baptême, naissance, mariage, etc.

La paix sociale, c’est la manifestation de la solidarité en cas de malheur : accident, deuil, maladie... La paix sociale permet de demander du sel ou du piment à la voisine. Elle est le socle du vivre-ensemble. C’est aussi un climat propice et nécessaire à un travail de qualité. Au-delà des foyers, la paix sociale prend en compte l’environnement même de la production.

Que cette production soit intellectuelle, industrielle ou agricole. Dans la tradition bété, le chef est choisi en fonction de la conjoncture que traverse la tribu. Ainsi, le peuple désignera un guerrier, le « Kalégnon », pour le diriger dans les difficiles moments d’affrontement, de conflit.

En revanche, lorsqu’on sera en période de paix, en période faste, il optera pour quelqu’un qui incarne la douceur, le beau, l’élégance, le « Bagnon ». En clair, la paix sociale est le beau temps. Celui qui favorise un bon semis, en attente d’une bonne récolte.

Et la Côte d’Ivoire peut, aujourd’hui, se vanter d’avoir un très bon début de récolte, depuis plus d’une dizaine d’années. La croissance économique, en effet, pour 2022, était de 6,7%, malgré les effets combinés de la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine.

Sur la période 2023-2025, le pays projette une évolution de sa richesse nationale de l’ordre de 7%. Ce sont des chiffres, diront certains. Mais ce sont des chiffres qui parlent et qui se traduisent, dans le quotidien des citoyens, par le relèvement du salaire des fonctionnaires, la hausse du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) induisant une augmentation du traitement dans le privé, les nombreuses réalisations sociales (eau, école, santé).

Sans compter les infrastructures économiques tendant à donner à la population une certaine aisance : le parc des expositions d’Abidjan, le pont reliant le Plateau à Cocody, le pont entre Yopougon et Plateau, la route Abidjan-Grand Béréby, en passant par la ville portuaire de San Pedro, l’autoroute Abidjan-Tiébissou, pour ne citer que les dernières réalisations en date.

Le troisième niveau que les Ivoiriens doivent considérer, c’est la paix entre les Nations. Là aussi, le Président Ouattara s’inspire de Félix Houphouët-Boigny : « La Côte d’Ivoire, amie de tous, ennemie de personne ». C’est dire que la Côte d’Ivoire est déterminée à jouer son rôle dans le concert des Nations.

La Fondation pour la recherche de la paix de Yamoussoukro en est une belle preuve. Tout comme l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme installée à Jacqueville. Deux institutions qui montrent toute la volonté du pays d’œuvrer pour un climat de paix dans le monde.

En somme, la paix est une action qui rapporte de gros dividendes. S’y investir, c’est investir dans le développement. Et tenir les prochaines élections de développement (municipales et régionales) du 2 septembre dans la paix serait un bel hommage à la mémoire du président Bédié.


Le 08/08/23 à 13:51
modifié 08/08/23 à 13:51