Onde de choc mardi. Alors qu’on ne s’y attendait pas, malgré son âge quelque peu avancé, on nous annonce le décès du président du Pdci-Rda, l’ancien Président de la République de Côte d’Ivoire, Henri Konan Bédié. Depuis lors, les Ivoiriens, toutes tendances confondues, rendent hommage à celui qui a succédé à Félix Houphouët-Boigny. Nous avons associé notre voix à cet élan d’épanchement. Certains parmi vous, chers lecteurs, nous ont fait remarquer qu’il n’y a pas longtemps, nous clouions au pilori Henri Konan Bédié.

Ce qu’il faut savoir, c’est que le président du Pdci-Rda n’était nullement notre adversaire, a fortiori un ennemi. Nos textes étaient une interpellation pour qu’il recolle le canari de bandji qu’il n’a pas su porter en équilibre et qui s’est brisé en cours de route. Conséquence des courses, les enfants de Félix Houphouët-Boigny ont perdu le pouvoir en décembre 1999. Il a fallu attendre 2011, après la grande réconciliation sur les bords de la Seine, pour que les Houphouétistes reprennent le pouvoir. La Côte d’Ivoire, depuis, respire mieux. Les aventuriers et autres profiteurs qui ne conçoivent le pouvoir que par rapport à son côté jouissif ont été sanctionnés par le peuple en novembre 2010. Laurent Gbagbo et son clan ont perdu la présidentielle.

La reconstruction était lancée. Les enfants de Félix Houphouët-Boigny ont remis le pays sur les rails. Pour nous, la décision de Bédié de quitter le Rhdp n’était pas bonne. Et nous n’avons cessé de le dire pour tenter de le ramener sur la bonne voie. Tel était notre objectif et rien d’autre. Il a participé, à sa manière, au développement du pays. Quoique nous pensions qu’il aurait pu mieux faire. Il en avait les capacités. Son discours à l’américaine de Yamoussoukro, avant la présidentielle de 1995, faisait rêver. Les 12 travaux de l’Éléphant d’Afrique aussi.

Malheureusement, c’était un feu de paille. Il s’est détourné du bon chemin. Était-ce volontaire ? A-t-il été induit en erreur ? Nous n’en savons rien. Aujourd’hui qu’il nous a précédé dans le ventre de la nuit, à quoi bon revenir sur les travers de son règne.

A ceux donc qui lisent, ces derniers jours, nos épanchements après le décès brutal de celui qu’on appelait aussi le Sphinx de Daoukro, il faut qu’ils sachent qu’on doit la vérité aux vivants et les hommages aux morts. Henri Konan Bédié y a droit. Il a fabriqué beaucoup de personnalités que l’on voit dans la sphère politique.

Lundi, la Côte d’Ivoire célèbre son indépendance. Nous devons profiter de la sobriété de la célébration imposée par sa brusque disparition pour faire notre introspection, voir ce que, à quelque niveau que nous soyons, nous avons fait pour notre pays. C’est important, parce qu’il est souvent trop facile d’accuser les autorités de tous les maux. C’est vrai qu’ils ont leur part de responsabilités qu’ils assument en proposant des solutions novatrices pour adresser les problèmes.

Mais nous, que faisons-nous ? L’éducation de nos enfants nous importe peu. Nous préférons les confier aux instituteurs, aux professeurs. Ces derniers ne peuvent que leur procurer le savoir. Rien d’autre. Les valeurs à inculquer sont du ressort des parents. Que faisons-nous de la lutte contre l’insalubrité ? On s’en moque royalement. On continue toujours de jeter nos ordures, nos déchets partout, sauf dans les poubelles. Revoyons notre comportement et soyons de véritables citoyens.

La tentative de coup d’État au Niger a fait ressurgir dans ce pays le sentiment anti-français. Cette France qu’on déteste, mais pour qui on meurt dans la Méditerranée à la recherche d’un mieux-être. Pourquoi ne pas traverser la Méditerranée pour rejoindre le nouveau partenaire pour qui on brûle le drapeau de la France ? Ce nouveau partenaire était déjà présent en Guinée et au Mali, dans les années 1950. Qu’a-t-il fait dans ces deux pays ? Quel développement a-t-il apporté ? Sachons raison garder et faisons de bons choix dans nos relations. Bonne fête de l’indépendance. Pax et bonum ! Paix et bien ! .