Transformation du riz: 30 usines de 25 000t pour relever le défi de l’autosuffisance !

riz grain tchèque(3)
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Transformation du riz: 30 usines de 25 000t pour relever le défi de l’autosuffisance !

Le 04/08/23 à 18:04
modifié 04/08/23 à 18:04
Produire puis transformer localement sa production pour satisfaire une demande de consommation de l’ordre de 2,3 millions de tonnes pour une population estimée à 25 millions d’habitants (Rhgp 2020). Voici le challenge auquel les acteurs de la filière riz, à commencer par L’Etat ivoirien à travers le ministère d’Etat ministère de l’Agriculture, sont confrontés. Atteindre un tel objectif nécessite une politique hardie qui prenne en compte toute la chaîne de valeur de la spéculation, c’est à dire l’aménagement des espaces cultivables, la production de semences, la mécanisation, la production à grande échelle ou production en régie, la transformation et la distribution ou mise à marché.

Contrairement au dernier rapport du Département américain de l’agriculture (Usda) qui prévoit quelque 720 000 ha sur la saison 2022-2023, ce sont plutôt entre 800 000 et 900 000 ha de superficies emblavées qui sont mises en valeur pour les trois différentes écologies que sont le riz en culture irriguée (qui occupe 5 à 10% des superficies totales mises en valeur) ; la riziculture pluviale et la riziculture de plateau. « 70 à 80% de la riziculture se fait sans maîtrise de l’eau », situe Christian Kouamé Bi, ingénieur agro-économiste, directeur de l’appui à la production du riz à l’Agence de développement du riz (Aderiz). La technologie de l’eau, faut-il le souligner, reste un segment encore vierge et dont l’apport dans la politique de production et de transformation du riz pour satisfaire le marché local peut s’avérer essentiel.

Pour l’agriculture irriguée, par exemple, la Côte d’Ivoire dispose d’à peu près 55 000 ha de périmètres aménagés dont 25 000 (environ 50%) sont en exploitation. « Si l’on utilise le petit ratio de 40 kg de semences/ha, pour 50 000 ha de riz irrigué, cela donne 2000t de semences qu’il faille utiliser », simule-t-il. Pour la riziculture pluviale de bas-fond, la Côte d’Ivoire dispose entre 300 000 350 000 ha, tandis que pour le riz pluvial de plateau, ce sont 400 000 ha. « Quand on cumule tous ces besoins, si on devait couvrir 100% de nos besoins en riz, il nous faut chaque année entre 20 000 et 22 000t de semences à mettre à disposition des riziculteurs ». Or, relativise l’expert, aujourd’hui la capacité de notre pays en semences certifiées, est de l’ordre de 3000t. Seulement. Pour un besoin de l’ordre de 21 000t. D’où, selon lui, les efforts qui sont en train d’être faits par l’Etat pour construire six autres centres, en plus de l’existant, de production et de diffusion de semences certifiées qui vont permettre de porter cette capacité à 21 000t. Tout cela, à l’intention des investisseurs privés.

Aboubakary Traoré, directeur de l’Appui à la valorisation du riz, souligne, lui, que sa direction a pour rôle de créer tout l’environnement favorable pour les investisseurs privés. « La production du riz dépend grandement de la pluie, donc il y a un facteur aléatoire en termes de rentabilité de cette spéculation. C’est pour cela que l’Etat a mis en place un environnement favorable pour les producteurs et les transformateurs. Sur le plan institutionnel, des facilités sont accordées par le code des investissements ; la mise à disposition des infrastructures de base, notamment les bas-fonds, systèmes d’irrigation, espaces aménagés, etc. Il faut noter également l’instauration de la régulation (mise en place des normes) ; mise en place des unités de transformation que l’Etat cède au privé. Tout cela pour permettre d’amorcer la transformation et alléger les charges des potentiels investisseurs privés. Nous sommes dans un modèle de partenariat public-privé où l’Etat met tout en œuvre pour permettre au privé d’investir sereinement dans la filière », éclaire-t-il. Pour de faire, M. Traoré indique que des unités de transformation sont implantées dans un rayon de 70 km, sur l’ensemble du territoire national, un maillage qui permet de desservir tout le pays et réduire les coûts de production des investisseurs. Dans cette dynamique, l’Etat ivoirien a mis en place un parc de 63 petites unités de transformation de 2t/h. Ce nombre est passé à ce jour à 420 unités de transformation de 10 000t. « Au travers d’un financement, nous avons monté un projet d’installation de 30 usines de 25 000t. A ce jour, 19 de ces usines sont prêtes ; elles sont implantées dans chaque région, et viennent en complément des unités de 2t/h existantes », assure M. Traoré. Ces usines de 2t/h ont la capacité de transformer jusqu’à 4200t de paddy. Et les 19 unités de 5t/h peuvent, elles, transformer jusqu’à 475 000t de paddy. Une usine terminale de 60 000t à Bongouanou complète le tout. « A l’heure actuelle, la Côte d’Ivoire a une capacité de transformation, toutes catégories d’usines confondues, de 7 335 000t de paddy. Cela permet de produire l’équivalant de 4 767 750t de riz blanc », conclut le directeur de l’Appui à la valorisation de la filière riz.

Firmin NDri Bonfils

Le 04/08/23 à 18:04
modifié 04/08/23 à 18:04