La ruée des indépendants sur la Cei

Anzoumana Gbané, membre de liste à Bondoukou.
Anzoumana Gbané, membre de liste à Bondoukou.
Anzoumana Gbané, membre de liste à Bondoukou.

La ruée des indépendants sur la Cei

Le 20/07/23 à 09:09
modifié 20/07/23 à 09:19
L’arrière-cour de la Cei, dans la matinée d’hier, a connu une petite animation. Le mouvement constant des hommes et des femmes, en ce lieu, est ponctué, de temps en temps, par des cris, des interpellations ou des rires à gorge déployée. Cette atmosphère relativement bruyante diffère du calme plat qui a enveloppé, depuis le 1er jusqu’au 18 juillet, cet espace aménagé par l’organe électoral pour la réception des dossiers de candidature aux élections des maires et des conseillers régionaux. En effet, la Cei, pour un travail optimal en vue d’un meilleur enregistrement des documents électoraux, a installé des box. Ces cabines numérotées, représentant chacune des circonscriptions électorales, sont occupées par deux ou trois agents commis par l’institution. Ceux-ci sont naturellement chargés de recevoir les candidats et de collecter les pièces administratives nécessaires pour concourir à ces échéances électorales.

A notre arrivée sur le site, tous les box affichent complet. A la grande joie des agents de l’organe électoral, reconnaissables par leurs chasubles orange-blanc et vert estampillés Cei, qui s’affairent à classer dans les différents dossiers, les documents des postulants qui se présentent à eux. T. A. en fait partie. Approchée, la jeune dame, qui a préféré garder l’anonymat, peine à nous parler. Tant elle a la tête plongée dans la pile de documents. « On se tournait les pouces depuis le début de l’opération, on ne vous a pas vu. C’est aujourd’hui qu’on est occupés-là, vous voulez poser question », nous titille-t-elle. Puis de confier : « Ce 19 juillet était le dernier jour du dépôt des dossiers. C’est pour cela que vous voyez beaucoup d’hommes. » Notre interlocutrice s’empresse de spécifier : « Tous les candidats que j’ai reçus dans mon box sont des indépendants. » Ses collègues interrogés, confirmeront cette thèse. En face de la rangée de box, sont dressées des bâches. Toutes les chaises sont occupées par les requérants. Renseignement pris, ils sont quasiment tous indépendants. Certains, assis côte à côte, attendent leur tour de réception. D’autres s’activent à ranger leurs dossiers. Ceux-là sont les plus nombreux. Goli Tah, candidat aux municipales à Gohitafla, est même fier de concourir sous cette bannière. « Je suis un candidat indépendant et je suis sûr de gagner, au regard de mon ancrage dans ma localité. Je suis un fils de Gohitafla qui vit le quotidien de ses parents secoués par la paupérisation. Notre zone souffre du manque d’infrastructures.

Je déplore le chômage dans lequel se trouve la jeunesse. C’est pour apporter une réponse à ces réalités que je me porte candidat », a-t-il justifié sa décision. Notre interlocuteur dit avoir pris toutes les dispositions pour être en règle. « Mon dossier est en béton, il ne pourra pas être rejeté. Sauf cas de force majeure », s’est-il convaincu.

Bamba Drissa, également candidat indépendant dans la commune de Kohona, située dans le département de Ouaninou, croit en ses chances. « J’ai une vision pour ma commune. Je voudrais aussi faire profiter à mes parents de la formation que j’ai reçue. De 2013 à 2018, j’ai été dans une collectivité locale : au conseil régional du Bafing. Je dispose de moyens humains dans la localité. J’entretiens aussi une parfaite proximité avec les populations. Donc il n’y a pas de raison qu’on ne s’engage pas, vu tous ces atouts pour remporter ces élections municipales », a-t-il déclaré. Il a dit avoir déposé ses dossiers en toute régularité, même s’il a rencontré des difficultés à rassembler, dans le délai, les documents exigés. « Le problème est qu’on demande les mêmes pièces au même moment. Les agents des services techniques sont donc mis à rude contribution. Et pris de fatigue, souvent, ces derniers font, par inadvertance, des erreurs sur les noms des parents ou même sur l’identité des requérants », a-t-il expliqué. Anzoumana Gbané, lui, en équipe avec Timité Mory, sa tête de liste, aspire également à briguer la mairie de Bondoukou sans le soutien d’un quelconque parti politique : «Nous avons estimé qu’il était temps que nous prenions nos responsabilités pour développer la ville de Bondoukou.

Nous ne sommes pas satisfaits par le programme des formations politiques. D’où notre intention d’être candidats pour changer les choses », a-t-il argumenté. Le cinquantenaire a soutenu que leur décision de se porter candidats est aussi motivée par le soutien dont sa liste bénéficie auprès des populations. « Nous connaissons nos parents et ils nous connaissent. Nous nous appuyons sur les actions que nous avons menées en leur direction. Tout n’est pas affaire de finance. La proximité joue un grand rôle. Nous sommes sur le terrain depuis des années. Ce sont les actes que nous avons posés qui parlent en notre faveur », a-t-il avancé.

Soro Kossomina, maire de Koumbala, localité située dans le département de Ferké, n’a pas été retenu par son parti, le Rhdp. Il se présente donc en candidat indépendant. Après le dépôt de ses dossiers, le 13 juillet, il dit vouloir rempiler pour parachever les actions qu’il a entreprises à la tête de sa commune. Traoré Hamed Parfait tient le même langage.

Contrairement au premier magistrat de Koumbala, il n’a jamais été conseiller municipal, mais se présente comme un homme proche de la base, avec pour rêve de construire M’Bahiakro via la mise en œuvre de projets structurants et d’infrastructures de base de première nécessité pour améliorer les conditions de vie des forces vives de cette cité. Habib Badra Soumahoro partage le même idéal que M. Traoré. Ils ont sensiblement le même âge et la même ambition. Journaliste de profession, il veut s’engager dans la course au fauteuil municipal de Boko, département de Koro, région du Bafing. « Le Président de la République a consacré 2023, année de la jeunesse.

En tant que jeune, j’ai décidé de prendre mes responsabilités. Je pense aussi qu’il faut proposer une nouvelle offre pour plus de dynamisme ; une politique de développement locale qui doit s’appuyer sur des partenaires et des collaborations », a-t-il justifié.

Cissé née Kéita Nakaridjata est l’une des rares femmes rencontrée, hier, à la Cei, pour le dépôt de ses dossiers. Elle concourt dans la commune de San Pedro. « Je suis une candidate indépendante. Mon choix est motivé par le développement que je veux apporter dans la cité portuaire. Je suis aussi candidate pour les jeunes et les femmes qui sont beaucoup des laissés-pour-compte dans cette localité. La formation des jeunes est l’une des clés de mon programme de société », a-t-elle informé. Elle se dit confiante car bénéficiant du soutien des forces vives de San Pedro. Marie-Laure Yoboué est aussi pleine d’ambition. Elle est candidate indépendante dans la commune de Grand-Lahou. «Je pars confiante car je m’engage pour la cause de ma communauté. Je veux apporter le changement et le bonheur à mes parents », a-t-elle fait savoir. Chef d’entreprise, elle déclare avoir les aptitudes pour mener campagne et vaincre les hommes qu’elle affrontera dans cette bataille électorale.

Kanaté Mamadou

Le 20/07/23 à 09:09
modifié 20/07/23 à 09:19