Parmi les catastrophes planétaires, les inondations sont les plus fréquentes et touchent tous les pays du globe avec des effets diversifiés. C’est fort de ce constat que l’université Senghor à Alexandrie, opérateur direct de la Francophonie, en partenariat avec l’Association française pour la prévention des risques de catastrophes naturelles et technologiques (Afpcnt) et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ont organisé un séminaire, dans un complexe hôtelier hier à Abidjan. C'était en collaboration avec le Centre d'excellence africain « Changement Climatique, Biodiversité et Agriculture Durable » et son laboratoire mixte international LMI Nexus en Côte d’Ivoire. Il était axé autour du thème : “La réduction des risques d’inondation : quelles solutions innovantes pour les territoires ?" Il s'agissait de recueillir la perception des populations sinistrées ivoiriennes sur les risques d’inondation ; de partager les retours d’expériences d'experts et d’acteurs locaux, nationaux et internationaux en matière de prévention, gestion et réduction des risques d’inondation ; de proposer des solutions innovantes à tester dans le cadre d’un exercice de simulation de crise. Ce projet vise à contribuer à l’atteinte des objectifs du cadre d’action de Sendai, pour la Réduction des Risques de Catastrophes. Risques liés aux pertes en vies humaines et aux dommages matériels et économiques.

Catherine Songui, secrétaire générale adjointe de la Commission nationale de la Francophonie, représentant la ministre de la Culture et de la Francophonie, a salué l'organisation d'un tel atelier. « Ces dernières années, nous avons assisté à une augmentation des fréquences de catastrophes naturelles y compris les inondations. Ces phénomènes menacent non seulement la vie et les moyens de subsistance des habitants des régions touchées, mais il porte également atteinte à notre patrimoine culturel et au développement au sein de notre nation », a-t-elle déclaré.

Selon le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, en Afrique, plus spécifiquement en Côte d’Ivoire, plus de 45 000 personnes sont touchées chaque année par les inondations. Aussi, les pertes annuelles directes s’élèvent à environ 77 millions de dollars américains, soit plus de 45 milliards de F CFA. « Ces cinq dernières années, notamment on compte annuellement en moyenne une dizaine de décès, et par centaine les ménages qui se retrouvent sans biens et sans moyens de subsistance en raison des inondations, spécifiquement dans la ville d’Abidjan », a présenté le représentant de Sendai, pour la réduction des risques de catastrophe.

Abdramane Bamba, directeur de la recherche, représentant le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a soutenu et encouragé ce projet. Pour lui, ce séminaire revêt un intérêt inestimable pour son ministère.

Pour le Sendai, de nombreuses initiatives ont été mises en œuvre dans ce sens face aux risques d’inondation, mais le bilan en saison des pluies demeure lourd pour les personnes et les biens.

Il s’est agi d’échanges avec les collectivités territoriales, agences nationales, populations, universitaires dans le cadre d’un partage d'expérience interculturelle afin de co-construire des solutions innovantes pour une lutte collective face aux défis des risques d’inondation, dans un contexte de changement climatique.

A la suite de ce séminaire, un atelier de réflexion sur la mise en place de solutions innovantes au regard des défis identifiés sera organisé dans le mois de septembre 2023, pour tester les solutions proposées. L’expérience d’Abidjan servira à les consolider et à les étendre vers les autres capitales du continent.