Cinéma : Une multitude de métiers dans l’ombre des écrans

En arrière scène plusieurs techniciens sont à l’œuvre pour garantir l'image et le son.
En arrière scène plusieurs techniciens sont à l’œuvre pour garantir l'image et le son.
En arrière scène plusieurs techniciens sont à l’œuvre pour garantir l'image et le son.

Cinéma : Une multitude de métiers dans l’ombre des écrans

Le 09/07/23 à 03:59
modifié 09/07/23 à 03:59
A la sortie des grands films, ce sont les acteurs qui sont sous le feu des projecteurs et adulés. Et pourtant, il y a derrière ce rendu, toute une chaîne de professionnels qui contribuent dans l’ombre à faire des productions cinématographiques de gros succès.

Acteur, réalisateur, producteur, monteur, scénariste, décorateur, cascadeur, costumier etc., les métiers du cinéma font rêver et suscitent encore des vocations dans un secteur d’activité qui pourrait être exploré comme une belle niche d’employabilité pour la jeunesse en Côte d’Ivoire.

Tant l’industrie cinématographique foisonne d’une multitude de métiers qui s’articulent autour des piliers forts de la chaîne de production que nous déclinons ici en 10 grands axes majeurs des métiers du cinéma.

Maquilleurs et maquilleuses aident les acteurs à mieux incarner leur rôle et créer des effets visuels spéciaux.
Maquilleurs et maquilleuses aident les acteurs à mieux incarner leur rôle et créer des effets visuels spéciaux.



Producteur : le portefeuille de l’équipe

Le producteur de cinéma est l’un des personnages les plus influents dans la conception d’un film, puisque c’est lui qui gère le budget d’une œuvre. C’est le portefeuille de l’équipe, et sans lui, le film n’existerait pas!

C’est, en effet, lui qui établit un budget prévisionnel, réalise des études de marché et effectue les démarches nécessaires pour financer le film (prêts bancaires, aides de l’État, partenariat avec des chaînes de télévision...). Après la sortie du film, ce dernier assure sa commercialisation et sa promotion.

Bras droit du réalisateur, le producteur participe par ailleurs à la constitution des différentes équipes en organisant les castings, en sélectionnant les acteurs et en choisissant les techniciens.

Aussi prépondérant que le réalisateur, il a parfois le dernier mot sur le résultat final du film, avec ou sans l’accord de celui-ci. Tout comme c’est le cas pour la réalisation, le métier exige de passer par les postes d’assistant de production avant d’arriver au sommet. Plusieurs cursus permettent de se former en Gestion de production.

Réalisateur : le chef orchestre

Parmi tous les professionnels qui participent à la conception d’un film, c’est généralement son nom qu’on retient. Et pour cause : au même titre qu’un chef d’orchestre, c’est lui qui prend les grandes décisions et qui choisit où ira l’œuvre cinématographique.

Les plus grands réalisateurs se distinguent par leur propre pâte artistique. Sorte d’équivalent du metteur en scène, le réalisateur ou la réalisatrice agit à toutes les étapes de la conception d’un film.

En somme, il dirige l’œuvre et collabore avec toutes les équipes qui participent au travail cinématographique. Avant le tournage, il met au point le scénario, choisit le matériel et collabore avec les équipes de production. Lorsque les caméras tournent, il ne dirige pas seulement les acteurs, mais donne également des indications aux équipes techniques sur le cadrage, l’image et le son, et travaille main dans la main avec le décorateur. Mais ce n’est pas fini : durant la post-production, il supervise alors le montage puis participe activement à sa promotion.

Nul ne devient réalisateur sans aucune expérience professionnelle prérequis. Il faudra d’abord passer par le poste d’assistant-réalisateur avant d’atteindre votre objectif. Mais avant cela, vous devrez passer par des études de cinéma.

Le jeu des acteurs font aussi le succès d'un film.
Le jeu des acteurs font aussi le succès d'un film.



Scénariste : le maître d’œuvre de la fiction

Même si les acteurs brillent et le réalisateur chapeaute le tournage avec brio, un film ne va pas loin si son scénario est bancal.

Acteur incontournable de l’industrie audiovisuelle, le scénariste est celui qui conçoit l’histoire d’un film, d’une série ou d’un jeu vidéo. C’est lui qui donne vie à l’œuvre en question en définissant l’intrigue, le cadre de l’histoire. Il invente les personnages et écrit les dialogues, s’il est également dialoguiste.

Le scénariste peut travailler seul ou en équipe, et exerce généralement en tant que freelance. Il peut envoyer ses textes aux maisons de production, rencontrer des réalisateurs ou être un simple consultant.

Les scénaristes ne bénéficient pas du statut d’intermittent du spectacle, mais vivent en général de leurs droits d’auteur. Il n’existe pas de parcours type pour devenir scénariste. Toutefois, certaines écoles proposent des cursus en écriture scénaristique.

Directeur de casting : le dénicheur de talents

Ils ont le nez pour flairer les grands talents et dénichent les plus belles pépites du cinéma. Le directeur de casting agit en amont du tournage pour trouver des comédiens qui correspondent aux rôles proposés pour une production cinématographique.

Intervenant à une étape cruciale de l’évolution du film, celui qu’on appelle aussi dénicheur de talent s’occupe de l’organisation des auditions, prend contact avec les agents d’acteur ou fait un casting sauvage (cherché sur le tas). Lorsqu’il rencontre les acteurs, il effectue alors différents tests (séances photos, essais caméra...) et définit avec le candidat ses limites et ses compétences.

Après avoir établi une liste de comédiens potentiels pour le rôle, il se tourne alors vers le réalisateur et le producteur, qui tranchent pour la sélection finale. Il n’existe aucune formation reconnue pour devenir dénicheur de talents. Toutefois, il faut avoir des entrées dans le milieu cinéma.

Le cameraman un pion essentiel dans la prise d'image et des plans
Le cameraman un pion essentiel dans la prise d'image et des plans



L’acteur : le visage promotionnel du film

L’acteur a pour rôle d’incarner un personnage fictif à l’écran. Une mission qui semble plus facile à dire qu’à faire. Le travail de l’acteur ou de l’actrice peut tout autant sublimer une œuvre que la ruiner.

En effet, pour réussir à susciter l’émotion des spectateurs, le talent seul ne suffit pas. Mémorisation de son texte, utilisation de techniques gestuelles et vocales crédibles, imagination développée sont des atouts nécessaires pour devenir un grand acteur ou une grande actrice. Comme la cerise sur la gâteau, il peut développer des compétences connexes à sa mission d’actorat, comme le chant, la danse ou même la mise en scène.

Lorsqu’il est en tête d’affiche, le comédien participe également à la promotion du film dans lequel il joue. Pour ce faire, il enchaîne les festivals et participe à de multiples interviews. Il n’y a pas de parcours type pour devenir acteur. Toutefois, une formation dans une école d’art dramatique comme le théâtre peut s’avérer intéressant pour créer la différence.

Cascadeur : l'assurance tout risque

Si certains acteurs ont pour habitude de réaliser leurs propres cascades (parfois au prix de quelques fractures), la plupart des vedettes du grand écran font appel à une doublure cascade. Le cascadeur est celui qui remplace les comédiens lors de scènes d’action dangereuses (Combats, chutes, incendies, courses poursuites, carambolages, etc.)

C’est aussi lui qui gère l’équipement utilisé sur le tournage pour les cascades. Il doit notamment s’assurer que tout le matériel qu’il manipule est fiable afin d’assurer la qualité et la sécurité de son travail. Soumis au régime d’intermittent du spectacle, il dispose généralement d’horaires irréguliers et est payé au cachet.

Puisque le cascadeur se met dans la peau d’un personnage, il peut être utile de suivre des cours d’art dramatique afin d’améliorer la pertinence de ses prestations. D’ailleurs, au fil de leur carrière, certains cascadeurs ont décroché leur propre rôle dans un film.

Aussi en Europe et aux États Unis, plusieurs établissements permettent de se préparer au métier de cascadeur, même si leur formation n'est pas reconnue.

Directeur de la photographie : l’œil qui sublime le paysage

Sans lui, la qualité visuelle de nombreux films à succès ne serait pas assurée. Indispensables au réalisateur, les compétences de ce professionnel permettent de sublimer l’œuvre. Technicien et artiste, celui qu’on appelle aussi chef opérateur doit toujours avoir un œil sur la couleur, l’éclairage et le cadrage pour faire en sorte que le film époustoufle les spectateurs.

Il prend en charge tout ce qui concerne l’image lors de la conception d’un film, d’une série, d’une émission ou d’une publicité. En s’appuyant sur le scénario, il intériorise les intentions du réalisateur afin de mettre en place les angles de vue, les éclairages et les couleurs sur le plateau.

Pour ce faire, il effectue des tests et réajuste les caméras selon les conditions de tournage (jour/nuit, intérieur/extérieur, météo, etc.). Il participe en amont du tournage, au repérage des lieux et au choix des décors, des costumes, ainsi que du maquillage.

Lors de la postproduction, il a également son mot à dire sur le montage et peut retoucher certaines images par ordinateur afin de maintenir la cohérence visuelle du film. Plusieurs écoles de cinéma proposent un bac+5 voire un bac+6 pour se former aux métiers de l’image comme celui de chef opérateur.

En arrière scène, plusieurs techniciens sont à l’œuvre pour garantir l'image et le son.
En arrière scène, plusieurs techniciens sont à l’œuvre pour garantir l'image et le son.



Chef décorateur : l’art de de la cohérence visuelle

Le décorateur scénographe intervient très tôt dans le processus cinématographique. Après avoir lu le scénario, il réfléchit aux décors afin de restituer l’ambiance du film. Il propose alors des accessoires et des espaces de tournage pour orner l’histoire et les personnages.

Il supervise la conception des décors et travaille avec de nombreux collaborateurs : peintres, menuisiers, staffeurs, accessoiristes, etc. À l’ère de l’essor des nouvelles technologies, les décors de cinéma sont très souvent améliorés par des effets numériques.

Lorsque ces derniers sont ajoutés en postproduction, le décorateur est présent pour aiguiller le monteur afin d’assurer une cohérence visuelle à l’ensemble du film. Des formations en scénographie ou design sont indispensables pour être un bon chef décorateur.

Costumier : créateur d’identité des personnages

Le costumier, qu’on appelle aussi l’habilleur ou le créateur de costumes, est un professionnel qui invente et conçoit les costumes des personnages.

En s’inspirant de documents historiques, iconographiques et en suivant les directives du réalisateur, c’est lui qui imagine les déguisements portés par les comédiens, tout en prenant en compte les conditions techniques du tournage (éclairages, résistance du tissu, bien-être des acteurs, etc.).

Une fois la maquette des costumes réalisée, il choisit les artisans qui concevront manuellement le vêtement (couturiers, tailleurs, chapeliers, passementiers, perruquiers, etc.). L’accès au métier de costumier nécessite une formation en stylisme modélisme.

Chef monteur : la dernière touche magique

Le chef monteur est responsable du résultat diffusé dans les salles de cinéma. Longueur, rythme, chronologie. Ce professionnel qui travaille essentiellement devant son écran doit prendre en compte de nombreux critères, pour proposer un résultat à la fois captivant pour les spectateurs et fidèle à l’ambiance qu’a voulu transmettre le réalisateur.

Un bon casting des acteurs assure la promotion du film avant même sa sortie.
Un bon casting des acteurs assure la promotion du film avant même sa sortie.



Il coupe, réduit et colle les images. Le monteur est chargé de transformer des centaines d’heures de tournage accumulées en un film d’une à deux heures. Tâche ardue qui demande un esprit de synthèse et de l’observation, mais aussi d’écoute, puisqu’il doit pouvoir respecter la volonté du réalisateur et du producteur.

Il décide de la durée des plans, travaille les images puis gère les effets sonores, notamment les bruitages. Il doit ainsi disposer de bonnes compétences techniques puisqu’il utilise régulièrement des logiciels de montage.

L'on attend aussi de lui un esprit créatif, afin de comprendre les intentions du réalisateur. Une bonne formation en postproduction est nécessaire pour l’exercice du métier.

Bruiteur, dialoguiste, scripte, régisseur, perchman, maquilleur, musicien de film, cameraman, etc., les autres professions du monde cinématographique sont les plus nombreuses, sans compter toutes celles qui ne font que graviter autour de la thématique (journaliste cinéma, attaché de presse, etc.).

Avec la révolution numérique et le rapprochement du cinéma au jeu vidéo qui propose des créations aux constructions scénaristiques de plus en plus calquées sur celles des films, les métiers de l’audiovisuel se développent aujourd’hui dans des secteurs annexes.

En ce sens, une belle dynamique de l’industrie cinématographique pourrait offrir des opportunités d’emploi à la jeunesse.



Le 09/07/23 à 03:59
modifié 09/07/23 à 03:59