Exploitation minière : Quand le manganèse booste le développement local (Reportage)

Grâce à l’activité minière, les populations bénéficient d’eau potable, d’école, de maternité. (Ph: Dr)
Grâce à l’activité minière, les populations bénéficient d’eau potable, d’école, de maternité. (Ph: Dr)
Grâce à l’activité minière, les populations bénéficient d’eau potable, d’école, de maternité. (Ph: Dr)

Exploitation minière : Quand le manganèse booste le développement local (Reportage)

Le 02/07/23 à 20:20
modifié 02/07/23 à 21:29
L’activité minière à Lauzoua, à 147 km environ d’Abidjan, est une aubaine pour cette sous-préfecture du département de Guitry (Région du Lô-Djiboua).

Depuis l’exploitation du manganèse dans cette localité
dont le sol renferme quelque 3,2 millions de tonnes de ce minerai, les populations bénéficient d’eau potable, d’école, de maternité, de routes praticables...des infrastructures qui boostent le développement local.

Il est 13 heures à Dougodou, village situé à 5Km de Lauzoua ; sous un soleil de plomb. Pas de quoi dissuader pour autant Ahou Martine et sa sœur Adjo Valérie, de s’adonner à leur corvée quotidienne d’eau potable. Bassine en équilibre sur la tête, les deux jeunes femmes pressent le pas en direction d’une maison, celle de Sidibé Mohamed, un quinquagénaire dont le domicile est particulièrement fréquenté.

La raison : c’est là que se trouve la seule pompe hydraulique du village construite en 2020 par la Compagnie minière du littoral qui exploite la mine de manganèse
. Pendant 47 ans, bien avant que la société chinoise ne vienne s’y installer, les 2000 habitants de Dougodou, village créé en 1972, n’avaient pour seule et unique source d’eau que leur rivière.

Sidibé Mohamed se souvient de cette période difficile : « Avant, les femmes allaient chercher de l’eau à la rivière. C’était très pénible. Mais, aujourd’hui, grâce à cette pompe, elles ne parcourent plus des kilomètres pour se procurer le précieux liquide ». Il vante la qualité de l’eau de pompe qui n’a rien à voir avec celle de la rivière, foyer de microbes et source de maladies.

Une vue du bâtiment de la maternité du village Dougadou, don du CML. (Ph: Dr)
Une vue du bâtiment de la maternité du village Dougadou, don du CML. (Ph: Dr)



Ahou Martine, l’une des deux jeunes femmes corrobore les dires du ‘’gardien’’ de la vitale source d’eau : « Cette pompe a considérablement amélioré notre quotidien, dans ce village. C’est un véritable ouf de soulagement et nous nous en réjouissons ».

Une école et une maternité offertes aux populations

En plus de la pompe, la compagnie minière a également offert une école primaire aux populations de Dougodou, dans le cadre de ses actions sociales, notamment en matière de Responsabilité sociétale des entreprises (Rse).

Construit sur une superficie d’un hectare, l’établissement dispose de six classes, de plusieurs bureaux pour le personnel et de huit toilettes. « Cette école vient régler un véritable problème dans ce village. Avant, dans l’école construite par les villageois, les enfants s’asseyaient à quatre par table. Les enseignants étaient obligés de travailler avec des effectifs pléthoriques. Mais, aujourd’hui, avec la nouvelle école, les choses ont changé », se réjouit Yoman Elisée, institutrice.

Quant à Koffi Bernard, planteur, il entend ré-scolariser son fils. « J’avais retiré mon enfant de l’école à cause des mauvaises conditions d’études. Mais, aujourd’hui, avec la construction de ce nouvel établissement, mon fils retournera en classe », déclare-t-il, tout heureux.

Une maternité déjà en construction, viendra s’ajouter à la pompe et à l’école pour le grand bonheur de ces populations qui manquaient de tout. L’établissement sanitaire permettra aux femmes du village d’accoucher dans de bonnes conditions.

C’est du moins ce qu’espère Kouassi Akissi Claudine qui avoue avoir vécu des misères lors de son dernier accouchement : « J’ai connu des accouchements difficiles. Faute de maternité, j’ai été évacuée à Grand-Lahou pour mes trois derniers accouchements », évoque-t-elle ; tout en espérant qu’au terme de sa construction, l’infrastructure mettra fin, ou du moins réduira le nombre de décès de femmes en couche.

Elle se félicite de la présence dans la localité de cette compagnie minière qui donne du sourire aux populations, grâce à ses actions sociales.

Un forage d'eau offert aux habitants du village de Dougadou. (Ph: Dr)
Un forage d'eau offert aux habitants du village de Dougadou. (Ph: Dr)



Des pistes rurales réhabilitées pour faciliter l’évacuation des produits agricoles

L’accès aux plantations était un véritable calvaire pour les producteurs. En effet, les pistes cahoteuses difficilement praticables, surtout en saisons pluvieuses, rendaient très difficile l’évacuation des produits agricoles.

Paul Kroko, le président central de la Jeunesse de Dougodou et magasinier à la mine de Lauzoua, ne peut que se réjouir de la remise en bon état des routes.

« Les villages voisins éprouvaient moult difficultés à écouler leurs produits. Mais cette époque est révolue, car la route de Lauzoua, comme bien d’autres, a été reprofilée. C’était difficile pour les producteurs d’huile de palme et d’hévéa d’écouler leurs produits. Les routes reliant les villages voisins, celles d’Agnikro à Lozoua-carrefour, de Zorokro à Dougodou ont été remises en bon état », informe-t-il.

Le responsable de la jeunesse du village plaide pour que ces actions s’étendent à d’autres localités afin de permettre un meilleur écoulement des produits agricoles. Ce sera bénéfique, a-t-il dit, aussi bien aux acheteurs qui ont du mal à accéder aux zones de production, qu’aux paysans qui dépensent beaucoup pour transporter leurs récoltes.


100 millions d’investissement au Comité de développement local minier

Les actions de la compagnie minière s’inscrivent dans le Code minier issu de la loi N° 2014-138 du 24 mars 2014. Créé dans le cadre de ce Code, le Comité de développement local minier (Cdlm) doit percevoir de la mine 0,5% de son chiffre d’affaires ; au terme de ses exercices financiers. Il est présidé par le préfet de la région.

L’entreprise en charge de la mine dont le capital est détenu à 51% par la Société pour le Développement minier de la Côte d'Ivoire (Sodemi) à 10% par l’Etat et à 39% par la China geological mining corporation (Cgm), investit 100 millions de FCfa par an en faveur du
Comité de développement local minier (Cdlm).

En plus, elle pose des actions sociales à travers l’entretien des pistes, la construction d’écoles et de structures sanitaires dans la région.

Des infrastructures construites par le CML pour le bonheur des populations. (Ph: Dr)
Des infrastructures construites par le CML pour le bonheur des populations. (Ph: Dr)



Le Cdlm a pour rôle principal de contribuer au développement économique et social des localités impactées par l’exploitation minière. En d’autres termes, le Comité de développement local minier apporte aux populations privées de leurs terres ou impactées par l’activité minière, le développement local et crée des conditions de vie plus décentes pour elles.

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  • Fournir de l’emploi à la communauté rurale
Offrir des emplois pérennes et mieux rémunérés aux populations locales. Tel était l’engagement pris par la compagnie minière, depuis sa reprise en main en 2009 de la mine de Lauzoua et la sortie de la première production de manganèse en 2013.

Une centaine d’agents permanents et 250 temporaires, dont une centaine de femmes, y travaillent actuellement. La mine de Lauzoua offre véritablement des opportunités d’emplois aux jeunes (hommes et femmes) des villages environnants ; notamment Dougodou, Zorokro et autres.

Des femmes sans formation sont aussi régulièrement recrutées et formées pour trier le minerai. L’une de leurs encadreuses explique leur travail : « La tâche assignée à ces femmes consiste à enlever le maximum d’impuretés qui sont restées. Nous les avons formées à cet effet. Le tri manuel permet d’enlever les impuretés comme les latérites, les cailloux, afin de rendre le minerai plus propre et augmenter sa teneur ».

Selon cette responsable, les femmes sont formées pendant trois mois au tri manuel, le temps nécessaire pour leur apprendre à distinguer le manganèse des impuretés qui s’y sont glissées. « Elles travaillent de 7h à 15h. La compagnie minière recrute ces femmes, une dizaine actuellement, pour aider leurs familles ».


Le 02/07/23 à 20:20
modifié 02/07/23 à 21:29