La classe générationnelle de Jacob Adjobi était représentée à travers l'amicale Djunfê (Ph: Joséphine Kouadio)

En présence de la veuve, des enfants et de la famille élargie, le Cénacle a fait revivre Jacob Adjobi à travers des récits authentiques et poignants.

Un éclairage saisissant sur toutes les dimensions de son fascinant parcours professionnel, sa posture constante d’ami ou de collègue attentionné adepte de la vérité, puis son activisme en tant qu’agent de développement dans sa localité.

Au total, six témoignages ont été entendus, certains suscitant rires et applaudissements. Celui de Jean-Baptiste Akrou a présenté l’étendue de leurs relations fraternelles.

Il a plongé l’assistance dans le contexte épique de la rédaction (sans internet) où le chef du service Photo en mission en Côte d’Ivoire ou dans le monde maîtrisait les circuits du transport par la route ou par les airs pour acheminer ses précieuses pellicules au siège du journal.

Avec fierté, Akrou retient, sur le plan personnel, les méthodes héritées du grand frère Adjobi pour préparer sa retraite.

Les enfants Adjobi ont témoigné tout leur amour pour leur illustre père défunt. (Ph: Dr)

Regrettant de ne pouvoir être présent, Eugène Kacou a confié à Jean-Baptiste Akrou trois récits à relater. Retenons celui du jour où Jacob Adjobi donna un "ordre" à Houphouët-Boigny. Ayant raté la descente d’avion du Président revenant d’un voyage, Adjobi l’a prié, avec respect, de bien vouloir remonter dans l’avion puis d’en redescendre, afin de lui permettre de capter cette preuve de son retour au pays.

Au grand dam du directeur du protocole d’État, le Président s’est docilement conformé aux instructions de son audacieux reporter-photo.

Michel Kouamé, aujourd’hui Nanan Djanfi, hors du pays, tout aussi affligé, a exprimé, à travers Alfred Dan Moussa, la fructueuse collaboration qu’ils ont entretenue. Il se souvient qu’avec Jacob Adjobi, la relation de Dg à employé avait fait place à une gestion partagée, tant l’homme avait une certaine influence sur la production du journal.

Depuis l’efficacité à trouver la photo idéale jusqu’à l’angle des reportages, celui que l’on disait analphabète a été une lumière au sein de l’équipe, a-t-il globalement reconnu.

Le secrétaire exécutif du Cénacle a, enfin, donné lecture du témoignage de Geoffroy Désiré Baillet, ancien chef du service Sports de Fraternité Matin. Selon ce dernier, tous travaillaient avec tous les photographes, mais la Présidence était l’affaire exclusive du chef du service Photo, Jacob Adjobi. Et il fut mon "guide".

D'abord au Palais de la Présidence au Plateau, puis à la résidence du Président Houphouët-Boigny à Cocody où ce dernier accordait quelques audiences. C'est Jacob Adjobi qui l'a présenté aux dignitaires de ces deux prestigieux endroits où il s’est senti par la suite à l'aise grâce à ses conseils.

En retour, les parents, exprimant leur reconnaissance, ont soutenu que ces déclarations seront de précieuses archives pour le patrimoine de la famille.