Foire de la Tabaski : Du mouton pour toutes les bourses

Les négociations entre clients et commerçants s'étendent souvent sur plus d'une heure. (Ph: Dr)
Les négociations entre clients et commerçants s'étendent souvent sur plus d'une heure. (Ph: Dr)
Les négociations entre clients et commerçants s'étendent souvent sur plus d'une heure. (Ph: Dr)

Foire de la Tabaski : Du mouton pour toutes les bourses

Le 25/06/23 à 19:19
modifié 25/06/23 à 19:19
Ni la pluie qui s’abat depuis cinq jours sur la capitale économique, ni les embouteillages, encore moins l’insalubrité qui règne sur les sites de vente de moutons ne peuvent freiner l’ardeur des fidèles musulmans de Côte d'Ivoire de célébrer de fort belle manière la Tabaski.

Prévue cette année, pour le mercredi 28 juin, l’Aid El-Kébir, appelée Tabaski ou encore la fête du mouton, est la plus grande fête musulmane, après l'Aid El-Fitr, qui célèbre la fin du Ramadan.

C’est donc tout à fait raisonnable que chaque fidèle musulman veuille s’offrir un ou plusieurs moutons. Un tour sur quelques-uns de ces sites, dans la journée du samedi 24 juin, a permis de se faire une idée des enjeux de l’évènement et, surtout, de partager le stress des clients, mais aussi le bonheur des commerçants.

Après avoir fait le tour d’Abidjan, Kéita Moustapha, obtient enfin un mouton au marché de Port-Bouët, non loin de la mosquée Koudouss. Il l’a acheté à 135 000 FCfa.

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L’animal n’est pas très haut, mais il est quand même dodu. Ce n’est pas vraiment ce que ce jeune opticien aurait voulu. Il trouve le prix trop élevé pour le gabarit de l’animal. Mais il n’a pas le choix. C’est ce que sa bourse lui permet d’avoir.

« Le prix est trop élevé pour ce petit mouton. En temps normal, ça c’est un mouton de 80 000 francs. Il faut que le gouvernement soit beaucoup plus regardant sur les prix », lance-t-il.

Comme Kéita, ils sont nombreux les clients qui trouvent le prix du mouton trop élevé cette année. Sur le site de l’ancienne casse d’Adjamé, Cissé Ibrahim, entrepreneur en bâtiment, vient de s’offrir à lui seul 6 moutons. Après plusieurs heures de négociations.

« J’ai décidé d’acheter 10 moutons au total, cette année. Je dois faire des dons à mes parents. Moi-même je vais en prendre quatre. J'ai eu chaque mouton à 180 000 FCfa. Je trouve que les prix sont trop élevés cette année. Je n’ai pas pu prendre les 10. Mais je reviendrai avant la fête pour compléter », promet-il.

Situation beaucoup plus compliquée pour Adama Traoré, chauffeur de taxi-compteur qui n’arrive toujours pas à trouver un mouton de 100 000 francs qui lui convienne.

A l’abattoir de Port-Bouët où il s’est rendu à 14 heures, il n’a pas pu obtenir satisfaction. « Les moutons de 100 000 Francs qu’on me propose sont trop petits pour ce prix. Je préfère patienter et revenir le jour de la fête. Je sais que les prix vont baisser », affirme-t-il.

Pour lui, cette année, le prix du mouton est beaucoup plus élevé que l’année dernière.

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Petit argent... petit mouton

Les commerçants de moutons, eux, pensent le contraire. Ils estiment qu’il y en a pour toutes les bourses. Zoromé Yaassia est à la fois éleveur et vendeur. Il élève ses moutons au Burkina Faso et vient les vendre au marché d’Adjamé, pendant la foire de la Tabaski.

Pour lui, les clients se plaignent parce qu’ils veulent des bêtes plus chères, avec peu d’argent. « Si tu veux mouton de 50 000 FCfa, il y en a. Si tu veux pour 300 000, tu vas trouver. Cela dépend de ta poche. Le problème, c’est que les clients veulent par exemple qu’on leur vende un mouton de 150 000 FCfa à 100 000. Cela n’est pas possible. Sinon nous sortirons perdants », soutient-il.

Ajoutant qu’il y a des clients qui viennent prendre à eux seuls cinq moutons de 500 000 FCfa. Cette année, il a décidé d’exposer 250 têtes de mouton. Les prix oscillent entre 90 000 FCfa et 800 000 FCfa. « J’en ai déjà vendu une cinquantaine. Aujourd’hui, j’en ai vendu 25. J’ai vendu un de 700 000 FCfa ce matin ».

Dans le même sens, Ali Maïga, responsable du marché de bétail de Yopougon, indique qu’il y en a pour toutes les bourses. Il demande aux clients d’aller discuter avec les commerçants. Et qu’ils vont finir par tomber d’accord.

« Les prix des moutons n’ont pas véritablement grimpé par rapport aux années précédentes. Ce sont les mêmes. Je dirai même que cette année, les prix sont moins élevés. Il y a des moutons de 75 000 FCfa ici actuellement », déclare-t-il.



Le 25/06/23 à 19:19
modifié 25/06/23 à 19:19