Mali : Fin de campagne tendue à quelques heures du referendum constitutionnel

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Mali : Fin de campagne tendue à quelques heures du referendum constitutionnel

Le 17/06/23 à 06:52
modifié 17/06/23 à 06:52
‘’ Je ne collabore jamais avec des gens qui ont confisqué la révolution du peuple et aujourd’hui, ils font actuellement ce qu’ils veulent. Ils sont en train de bâillonner ce même peuple. C’est cela aussi la réalité. Toutes les révolutions ont été confisquées, détournées, dénaturées dans ce pays '’. C’est par ces mots que l’Imam Mahamoud Dicko farouchement opposé à la junte - dont il a été l’un des premiers soutiens – et au projet de construction initié par le Colonel Assimi Goïta, a conclu sa campagne pour le '’Non’’ au Palais de la culture de Bamako le 16 juin 2023. Ce, à environ 24 heures du vote prévu ce 18 juin 2023.
Le guide religieux n’a pas manqué d’envoyer une pique à son ancien allié, le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, dont il n’a cesse de dénoncer '’ la trahison '’. ‘’ De plus, je préfère mourir en martyr que de vivre traître. Je préfère mourir que de trahir ma parole. Trahir ceux avec qui sont avec moi et ceux qui nous ont quittés’’ a-t-il déclaré.
L’Imam Dicko semble répondre ainsi au Chef du gouvernement qui a appelé le 7 juin 2023 quelques jours plus tôt – notamment son compte Twitter - ses anciens camarades à reprendre leur place dans le train de la transition, lors de la célébration du troisième anniversaire du M5 Rfp, son parti dont une tendance dissidente a appelé à voter contre le projet de Loi fondamentale proposé par les militaires au pouvoir à Bamako.
Pour rappel, Maliens auront à se prononcer notamment pour ou contre une Constitution qui renforce les pouvoirs du Président de la République. ‘’Ce dernier « détermine la politique de la Nation » alors que dans l’actuelle Constitution, datant de 1992, c’est le gouvernement qui le fait. Il nomme le Premier ministre et les ministres et met fin à leurs fonctions. « Le gouvernement est responsable devant le président », et non plus devant l’Assemblée’’, comme relevé par France24.
Le nouveau texte fait également table rase du passé un peu envahissant de l’armée qui a constamment investi le champ politique : une amnistie qui couvre donc tous les pouvoirs militaires qui ce sont succédés depuis de nombreuses années.



Le 17/06/23 à 06:52
modifié 17/06/23 à 06:52