Peintre-décorateur: Plongeur dans le restaurant de sa mère pendant ses heures libres

Yoni Maël aide sa mère dans son restaurant. (Ph: Bavane)
Yoni Maël aide sa mère dans son restaurant. (Ph: Bavane)
Yoni Maël aide sa mère dans son restaurant. (Ph: Bavane)

Peintre-décorateur: Plongeur dans le restaurant de sa mère pendant ses heures libres

Le 27/05/23 à 18:07
modifié 27/05/23 à 18:07
Yoni Maël est un jeune homme à la recherche d’un emploi de peintre-décorateur depuis près d’un an. Il a déposé ses dossiers dans plusieurs sociétés de la place. Avant que Dieu ne lui fasse grâce et qu’il touche le cœur d’un employeur qui va lui offrir un travail décent, ce jeune homme d’une vingtaine d’années, passe la majeure partie de son temps dans les assiettes sales de sa mère qui tient un restaurant à l’un des carrefours du quartier centre pilote de Port-Bouët.

Ce samedi 27 mai 2023, sous le coup de 12h 44 min, à la recherche d’un restaurant, à un carrefour non loin de la mairie de Port-Bouët, notre équipe a été surprise de voir un jeune homme « courir » entre les tables pour les débarrasser des assiettes sales et les plonger dans une petite bassine, les laver, ensuite aller déposer des plats, des carafes d’eau sur des tables devant des clients. Tout ceci avec un sourire qui donne envie de goûter aux mets proposés par sa mère, Abé Charlotte.

« J’ai fini l’école avec un diplôme de peintre-décorateur. J’ai fait l’art plastique. Je dépose mes dossiers un peu partout. Et comme pour l’instant je ne fais rien, je viens l’aider. Mais, il faut souligner que cela fait presque trois ans que je le fais. Je le fais avec joie et cela ne me gêne pas. Plus je le fais, j’ai sa bénédiction. Sait-on jamais, sa bénédiction va m’accompagner dans mes démarches de recherche d'emploi », déclare le jeune Maël, en plein vaisselle.

Un exemple que les jeunes doivent suivre. (Ph: Bavane)
Un exemple que les jeunes doivent suivre. (Ph: Bavane)



C’est pour moi que ma mère souffre, je lui dois plus...

Selon Yoni Maël, c’est pour lui que sa mère souffre en étant toujours auprès du feu. « C’est pour moi qu’elle le fait. Si je la laisse prendre une fille pour faire la vaisselle, elle sera obligée de la payer. Je préfère le faire pour que cette somme qu'elle paiera à cette dernière constitue une petite épargne. Et cela nous servira. C’est comme ça que je vois les choses », explique Maël. Qui ajoute qu’il est fier de sa mère. Pour lui, c’est son devoir de le faire.

Je prie Dieu pour lui chaque jour afin qu’il lui ouvre une porte

Abé Charlotte, la génitrice de Maël, se félicite d’avoir un tel fils qui se soucie de sa fatigue et l’aide dans ses tâches. « J’ai commencé la restauration, il y a de cela trois ans. La première année, c’est lui qui chaque jour faisait la vaisselle, desservait les tables, servait la nourriture et l’eau aux clients. Et cela sans gêne. Même quand il avait repris l’école, après les cours, dès qu’il déposait ses affaires, il était là pour m'aider. Il est un grand apport pour moi. Il m’a demandé de ne pas prendre de fille pour la vaisselle car il a décidé de le faire lui-même », raconte Abé Charlotte, celle que Maël appelle « maman chérie ».



Le 27/05/23 à 18:07
modifié 27/05/23 à 18:07