Beude Yolande dit Bedyyoul (Artiste-peintre) : "Les arts africains ont le vent en poupe"

Beude Yolande dit Bedyyoul, Artiste-peintre. (Ph: Joséphine Kouadio)
Beude Yolande dit Bedyyoul, Artiste-peintre. (Ph: Joséphine Kouadio)
Beude Yolande dit Bedyyoul, Artiste-peintre. (Ph: Joséphine Kouadio)

Beude Yolande dit Bedyyoul (Artiste-peintre) : "Les arts africains ont le vent en poupe"

Le 12/05/23 à 18:54
modifié 12/05/23 à 19:00
En 2022 puis en 2023 vous avez été primée au Zee Arts à Dubaï, comment avez-vous accueilli cette distinction ?
Heureuse bien sûr. Fière également d'avoir porté les couleurs de la Côte d'Ivoire sur la scène internationale. Ce sont les premiers prix que je glane dans ma carrière et je considère cela comme une reconnaissance qui me donne envie de travailler davantage.

Comment définissez-vous votre style de peinture ?
Je fais de l'art figuratif d'inspiration africaine. Je peins les femmes, les scènes de vie qu'on ne retrouve que sur le continent africain. C'est une façon pour moi de présenter le potentiel culturel africain au monde.

Votre public qui est majoritairement européen est-il réceptif à vos œuvres ?
Oui. Assurément. De façon générale, les arts africains ont un écho favorable en Europe. Nous, plasticiens africains, proposons autre chose que ce qu'il ont l'habitude de voir. J'en veux pour preuve qu'au cours d'un vernissage, l'une de mes toiles sur la femme en pays Yacouba a suscité beaucoup d'intérêt. C'est pour eux une découverte.

Après vos distinctions aux Zee Arts à Dubaï, comment voyez-vous la suite de votre carrière ?
Les perspectives sont bonnes. À la suite d'un récent appel à candidatures, j'ai été retenue pour exposer en juin au festival de Lyon. J'exposerai donc aux côtés d'artistes plasticiens talentueux venus des quatre coins du monde. Et en septembre prochain, en duo avec la plasticienne Ozoua à Abidjan.

Avez-vous des influences ?
Oui bien sûr. Des plasticiens tels que Youssouf Bath, le maître du Vohou-vohou ( "N’importe quoi" en langue Gouro, est un art qui consiste à utiliser des supports et des matériaux récupérés ou constitués à partir d'éléments naturels pour définir une esthétique, une identité à l'art contemporain ivoirien, ndlr), Jacobleu, et le peintre Kassy sont de véritables sources de motivation. Et il y a beaucoup d'autres encore.

Vous vivez depuis un peu plus d'une décennie en France, quel regard portez-vous sur les arts plastiques africains en général, et ivoiriens en particulier ?
Les arts africains ont le vent en poupe en Europe, en Asie et aux USA. Les galeristes et amateurs d'art du monde montrent de l'intérêt pour nos œuvres. Cela se manifeste par des expositions d'œuvres d'art africain un peu partout dans le monde.

Diriez-vous que les Africains s'intéressent à ce que vous faites ?
Non. En tout cas pas autant que les Occidentaux. En général, ce sont les prix de nos œuvres qui les rebutent. Mais ça commence à aller dans le bon sens. Il y a de plus en plus d'hommes et de femmes qui vont assister à des vernissages et achètent des tableaux. Il y a des motifs d'espoir.J'ambitionne d'ailleurs de créer prochainement une association de plasticiennes pour mettre en lumière le travail qu'effectuent les femmes du milieu. Il s'agira de faire comprendre aux populations, l'importance de ce que nous faisons. Il y a énormément de talent ici qui ont juste besoin d'un coup de pouce.


Le 12/05/23 à 18:54
modifié 12/05/23 à 19:00