Soudan : On se parle à Jeddah ou à Juba ?

Soudan : On se parle à Jeddah ou à Juba ?

Le 03/05/23 à 15:48
modifié 03/05/23 à 15:48
Jeddah en Arabie saoudite ou Juba au Sud-Soudan ? A la suite de l’annonce d’un cessez-le-feu du 4 au 11 mai 2023, et l’engagement des forces belligérantes dans un processus de négociation - qui reste encore à définir - l’Union africaine (Ua) entend travailler à dissiper le flou qui entoure la violente crise militaro-politique qui secoue le Soudan.

Le 2 mai 2023, la Commission de l’Union africaine, citée par Rfi, a appelé à « éviter les incohérences d'une action dispersée ». « Notre priorité aujourd'hui, a assuré Moussa Faki Mahamat, le président de ladite Commission, est de faire respecter et de prolonger le cessez-le-feu » insistant sur la nécessité de « travailler ensemble ».

Il répondait ainsi à une initiative de règlement saoudienne alors que le voisin sud-soudanais semble déjà conduire un processus intra-africain sous l’égide de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad).

Puisque le général al-Kabachi, N°3 de l'armée soudanaise, cité par Rfi, n'a pas exclu d'envoyer un représentant dans les deux jours à Jeddah au lieu de Juba, suivant l'initiative de l'Igad : « À Jeddah, nous allons parler que de la trêve et de couloirs humanitaires », a-t-il annoncé avant de préciser : « nous n'allons pas nous asseoir avec Hemedti ».

Pourtant, le Secrétariat exécutif de l’Igad - dirigé par Dr Workneh Gebeyehu - avait indiqué depuis le 26 avril 2023, sur son site Internet, des avancées dans les prises de contact avec les deux généraux Abdel Fattah al-Burhan et Mohamed Hamdan Daglo dit Hemedti.

Des engagements obtenus par le Président sud-soudanais, Salva Kiir Mayardit, en mission pour l’organisation sous-régionale de la Corne de l’Afrique.

D’aucuns soutiennent que l’initiative saoudienne pourrait s’avérer forte d’autant plus que Ryad aurait de bons rapports avec les deux rivaux.

Citant le New York Times, Nemrod-Enjeux Contemporains de Défense et de Sécurité, un think-tank basé en France, s’était fait écho - sur son site Internet en 2019 – de ce que « près de 14 000 soldats soudanais... recrutés à Khartoum ou à Nyala au Darfour » sont allés combattre aux côtés des troupes de la coalition pro-gouvernementale contre les rebelles Houthis au Yémen.

Cette forte présence saoudienne au Soudan s’est également remarquée par l’important dispositif de transport en mer mis en place par le Royaume pour évacuer les civils fuyant les affrontements meurtriers en cours dans le pays.


Le 03/05/23 à 15:48
modifié 03/05/23 à 15:48