Lutte antiterroriste : Pourquoi le Niger attaque le Burkina Faso et le Mali ?

Le général nigérien Mouhamadou (Abou) Tarka, président de la Haute autorité à la consolidation de la paix. (Ph: Dr)
Le général nigérien Mouhamadou (Abou) Tarka, président de la Haute autorité à la consolidation de la paix. (Ph: Dr)
Le général nigérien Mouhamadou (Abou) Tarka, président de la Haute autorité à la consolidation de la paix. (Ph: Dr)

Lutte antiterroriste : Pourquoi le Niger attaque le Burkina Faso et le Mali ?

Le 26/04/23 à 15:43
modifié 26/04/23 à 15:43
L’intervention le 27 mars 2023, de l’armée nigérienne en territoire malien – grâce à un droit de poursuite accordé par Bamako – qui avait conduit à la destruction d’une « importante base terroriste », selon les deux pays – est désormais rangée aux oubliettes.

La collaboration entre les armées malienne et nigérienne n’est donc plus d’actualité. Le général nigérien Mouhamadou (Abou) Tarka, président de la Haute autorité à la consolidation de la paix (Hacp), le patron de la lutte antiterroriste, s’est attaqué le 24 avril 2023, à la stratégie sécuritaire des juntes malienne et burkinabè.

« Ces putschistes se gargarisent de slogan creux et font la guerre à coup de communiqués mensongers et de propagande sur les réseaux sociaux. Le réveil n’en sera que plus douloureux », a-t-il martelé dans une vidéo circulant sur Internet et dont de nombreux médias maliens et burkinabè (L’observateur Paalga et @Bamako) se sont faits écho.

C’était à la faveur de la 28e édition de la Journée de la concorde nationale, à Tchitabaradem, chef-lieu de département frontalier du Mali.

En commentant cette sortie du général Abou Tarka - un mois après l’incursion de l’armée nigérienne en territoire malien et qui aurait coûté sa place à l’ex-chef d’Etat-major, le général Salifou Mody, remplacé par le général Abdou Sidikou Issa, selon des internautes - le choc est perceptible chez les partisans de Bamako et Ouagadougou.

Leurs inquiétudes sont résumées par le site d’information burkinabè, Wakatsera.com qui se demande ce « que sera la coopération bilatérale en matière de défense et de sécurité des frontières communes que partagent le Burkina Faso et le Niger (628 Km) et aussi le Mali et le Niger (821 Km) si le discours du général est partagé par les autorités nigériennes ».

Mais aussi,
« quel avenir pour le G5 Sahel qui peine à être opérationnel au regard des divergences sur les choix stratégiques des partenaires ? » et si « le général Tarka tente de saborder la mission de son ancien Président Mahamadou Issoufou, le médiateur de la Cedeao au Burkina Faso ».

Les partenaires étrangers soupçonnés...

Les attaques contre le général Tarka sont aussi dirigées contre les partenaires étrangers – dont la France – avec qui le Chef de l’État du Niger, « Mohamed Bazoum, souhaite continuer la coopération » mais sous commandement nigérien, précise-t-il.

Surtout que le concerné a lancé une pique en direction des juntes malienne et burkinabè en rupture de ban avec une partie de la communauté internationale, en s’attaquant à la légitimité et la viabilité de leurs stratégies.


"Dans leur fuite en avant pour garder un pouvoir arraché de force, les juntes malienne et Burkinabé se sont isolées de la communauté internationale et ne reçoivent plus aucun soutien, ni miliaire, ni financier", a déclaré le général Abou Tarka cité par ActuNiger.com.


Le 26/04/23 à 15:43
modifié 26/04/23 à 15:43