Côte d’Ivoire : Un acteur militaire régional en croissance rapide !

Les progrès structurels et organiques permettent depuis 2021 une augmentation des capacités opérationnelles brutes des FACI. (DR)
Les progrès structurels et organiques permettent depuis 2021 une augmentation des capacités opérationnelles brutes des FACI. (DR)
Les progrès structurels et organiques permettent depuis 2021 une augmentation des capacités opérationnelles brutes des FACI. (DR)

Côte d’Ivoire : Un acteur militaire régional en croissance rapide !

Puissance militaire régionale, la Côte d’Ivoire a récemment accueilli, avec le Ghana, l’exercice international anti-terroriste Flintlock 2022, pour la deuxième année consécutive. Une réussite qui témoigne de la montée en puissance militaire de la Côte d’Ivoire sous l’effet de la modernisation mise en place par le Président Ouattara.
L’exercice, organisé par l’US Africa Command, s’est terminé à la mi-mars. Il a rassemblé 1300 soldats en provenance d’une trentaine de pays. L’objectif : fournir une formation opérationnelle anti-terroriste aux pays africains.

En première ligne face à la contamination des groupes armés djihadistes du Sahel, la Côte d’Ivoire est soucieuse de la qualité opérationnelle de ses forces. Deuxième puissance militaire d’Afrique de l’Ouest avec le Nigéria, la mobilisation du pays dans le Sahel et au sein de l’Initiative d’Accra, lui confère un rôle sécuritaire moteur.

Une réforme du secteur de la sécurité réussie

La modernisation militaire de la Côte d’Ivoire commence à la charnière des années 2016 et 2017. Le gouvernement d’Alassane Ouattara souhaite alors professionnaliser son armée. Plusieurs réformes sont menées afin de réformer le commandement et l’administration des forces (salaire, pyramide des âges et des grades, et). Par ailleurs, un grand effort est mené sur l’amélioration des infrastructures et des conditions de vies des soldats.

La dégradation sécuritaire du Sahel marque l’accélération de la montée en puissance. Avec des structures managériale assainies, l’armée est alors en mesure d’intégrer des doctrines anti-terroristes et des capacités matérielles dédiées. L’inauguration en 2021 de l’académie militaire anti-terroristes de Jacqueville (AICLT), cofinancée par la France, illustre la fusion réussie entre réforme structurelles et prise en compte de la nouvelle donne sécuritaire régionale. C’est d’ailleurs à Jacqueville que se sont déroulés les exercices Flintlock 2022 et 2023.

Cette politique réussie est reconnue par les plus proches partenaires militaires du pays. En février 2023, le ministre de la Défense français, Sébastien Lecornu rappelait : « efforts remarquables accomplis dans la montée en puissance de l’appareil de sécurité en Côte d’Ivoire ». De la même façon, le Think Tank International Institute for Strategic Studies, confirmaient dans son Military Balance 2022: « Les forces armées continuent de se régénérer et les initiatives de RSS se poursuivent ».

Montée en gamme capacitaire

Les progrès structurels et organiques permettent depuis 2021 une augmentation des capacités opérationnelles brutes des FACI. En 2022, le gouvernement annonce ainsi le recrutement de 3000 soldats supplémentaires. Parallèlement, les forces reçoivent des matériels de plus en plus perfectionnés : drones tactiques, hélicoptères légers, véhicules légers, patrouilleurs maritimes. On note à ce titre une adéquation entre la nature des matériels et celle des menaces (guérilla, banditisme, piraterie, etc) qui affectent le pays. Un signe extérieur de rationalité dans la planification de l’Etat-Major ivoirien. En 2022, le chef d’Etat -Major des Armées, Lassina Doumbia, faisait part de la volonté d’Abidjan de voir monter en puissance les capacités de l’armée de l’air du pays.

Enfin, le budget de défense 2023 prévoit de nouveaux crédits pour la construction et la modernisation d’infrastructures militaires.

Une contribution de Ange Kouakou, journaliste indépendant