A travers les œuvres d'Antoni Clavé, des étudiants des beaux-arts ont pu voir les liens entre l'art traditionnel d’Afrique et l'art contemporain. (Véronique Dadié)
A travers les œuvres d'Antoni Clavé, des étudiants des beaux-arts ont pu voir les liens entre l'art traditionnel d’Afrique et l'art contemporain. (Véronique Dadié)
Visite d'exposition : Des étudiants de l'Ecole supérieure d'arts plastiques, d'architecture et de design découvrent l'artiste Antoni Clavé
Des étudiants de l'Ecole supérieure d'arts plastiques, d'architecture et de design (Esapad), ex-Beaux-arts d'Abidjan, logée à l’Institut national des arts et de l’action culturelle (Insaac) ont été invités à voir les œuvres de l’artiste espagnol, Antoni Clavé. Dans l’après-midi du 25 mars, ils étaient exactement 70 étudiants à découvrir les 23 créations (toiles, sculptures, gravures, etc.) exposées à la fondation Donwahi jusqu'au 27 mai. Pour Aude Hendgen, commissaire de l'exposition dénommée "Antoni Clavé, l'Esprit du guerrier", il est question de créer une passerelle entre l'Europe et l'Afrique.
« Parce qu’on a finalement une même vision du rôle protecteur du guerrier qui est un rôle protecteur de la culture. Et on retrouve le caractère animiste qu'on associe généralement à l’Afrique dans le travail de Clavé. Il y a énormément d'âme dans ce travail; c'est pourquoi, cela a vraiment du sens de le montrer ici, à ces jeunes peintres, futurs peintres et à toutes les classes de la société ivoirienne », a-t-elle expliqué.
Pour Mathilde Moreau, artiste peintre, par ailleurs directrice de l'Esapad, il y a une vraie rencontre entre le courant de pensée " Vohou Vohou" et les œuvres d’Antoni Clavé.
A l’en croire, le ‘’Vohou Vohou’’ qui signifie en langue Gouro, " n'importe quoi, désordre", a quelques similitudes avec les créations d'Antoni Clavé, décédé en 2005, sans jamais avoir posé les pieds en Afrique.
Sitor Senghor, Co-commissaire de l'exposition, a souligné l'importance d'avoir le regard des jeunes en formation, des artistes et futurs artistes sur les créations d'Antoni Clavé. Étudiant en Master 2, spécialité gravure, N'da Atto qui faisait partie de la délégation, s'est réjoui de cette exposition à laquelle, son école a été conviée. " L’'Art, c'est d'abord notre vie. Je me retrouve dans ces œuvres, étant moi-même, spécialiste de la culture Akyé précisément, le Fankoué. L'objet de mon travail actuel a des résonances avec cette exposition », a-t-il expliqué. Cette exposition de la Fondation Donwahi, qui a débuté le 23 mars, est placée sous la présidence de la ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck.