C’est un secret de polichinelle ! Tortiya, ville située au nord de la Côte d'Ivoire, à environ 100 kilomètres au sud de la ville de Korhogo, est une zone riche en diamant. Mais, selon des spécialistes, les pierres précieuses de Tortiya proviennent des gisements secondaires.

Dans l’intention de trouver l’origine primaire de ces gisements, le Fonsti a lancé son 33e projet « Diamant-Tortiya » le 23 mars 2023, à l’amphithéâtre Ignace Yacé de la faculté des Sciences de la terre et des ressources minières (Strm) de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody.

Intitulé « Caractérisation pétrogénétique de la minéralisation diamantifère de Tortiya (centre-ouest) de la Côte d’Ivoire », le projet porté par le maître de conférences, Allialy Marc Ephrem, « vise à déterminer les conditions de formation et de mise en place de cette minéralisation diamantifère par l’actualisation des connaissances et la mise à disponibilité de nouvelles données géologiques pouvant conduire à la définition du mode de formation des gîtes diamantifères de la région de Tortiya », a expliqué le Professeur Biaka Zassely, membre du conseil scientifique du Fonsti et représentant le secrétaire général, Dr Sangaré Yaya.

Indiquant que Tortiya a des paléos placés conglomératiques qui sont secondaires, Dr Allialy Marc Ephrem a affirmé que ces minéralisations ont été découvertes suite à l’érosion et à l’altération des roches.

Au terme de cette recherche qui durera deux ans, Dr Allialy Marc Ephrem a rassuré de la sortie d’une carte qui précisera exactement la localisation des différents prospects diamantifères à Tortiya, un guide de prospection qui pourrait s’appliquer à toute la Côte d'Ivoire, mais également à toute la région voire l’Afrique.

Saluant cette initiative, Koné Piéna, chef de projet diamant de Tortiya à la Sodemi, a fait savoir que ce projet est une approche économique. « Il permettra d’avoir beaucoup de ressources à exploiter », a-t-il dit. Puis de rappeler que la région de Tortiya est connue pour avoir abrité un gisement diamantifère dont les réserves étaient estimées à 8 400 000 carats. A l’en croire, 4 500 000 carats furent extraits par la Saremci de 1948 à 1975, soit environ 900 Kg de diamant.

Intervenant pour le compte du processus de Kimberly en Côte d’Ivoire, structure internationale tripartie réunissant des gouvernements, l’industrie du diamant et la société civile pour lutter contre les diamants de guerre, la secrétaire permanente, Thes O. Fatima, a rassuré que ce genre de projet peut aider à valoriser le diamant.

Au nom du président de l’Université Félix Houphouët-Boigny, le Professeur Abdoulaye Sangaré, vice-président chargé de la recherche, a témoigné sa gratitude au Fonsti pour avoir financé ce projet à hauteur de 15 millions de FCfa. Et d'ajouter que ce projet contribuera au développement de la Côte d’Ivoire.