École de la deuxième chance en Côte d’Ivoire: L’Université Mohammed V du Maroc, un partenaire privilégié de l’Académie des femmes
Malgré la grande fraîcheur matinale de l’hiver marocain, la délégation ivoirienne conduite par Madeleine Yao, conseiller technique du ministre de l’Économie et des Finances, n’a pas hésité à répondre au rendez-vous de l’université Mohammed V qui devrait marquer un tournant décisif dans la mise en œuvre des activités de la première Académie des femmes de Côte d’Ivoire.
Cette structure a pour leitmotiv la formation initiale, continue, en ligne ainsi que la formation aux métiers de proximité. L’Académie met également un accent sur les activités d’autonomisation socio-économique et culturelle.
Une coopération au service de la dignité de l’Afrique
Face à tant d’intérêts pour la femme africaine, le président de l’université Mohammed V (UM V), le professeur Farid El Bacha, militant de la coopération Sud-Sud, a manifesté sa joie et son intérêt à accompagner un projet aussi ambitieux.
Pour lui, l’Afrique n’aura son véritable salut qu’en travaillant de concert, à travers les échanges d’expériences et l’accompagnement mutuel. « L’émotion est grande d’être dans la coopération Sud-Sud. Notre souverain, que Dieu l’assiste, a appelé à une nouvelle Afrique capable de transformer ses défis en potentiels. Une coopération au service de la dignité de l’Afrique. Une Afrique moderne et fraternelle. Surtout que nous, Africains, avons la fraternité dans notre Adn... », a rappelé le professeur Farid El Bacha. Il a traduit sa gratitude à la délégation ivoirienne, pour avoir porté son choix sur l’université Mohammed V.
« Nous, Marocains, avons un amour très profond pour les Ivoiriens... », soutient le président de l’université Mohammed V. Professeur Farid El Bacha a, par la même occasion, réaffirmé sa disponibilité à engager des actions communes avec l’Académie des femmes et au-delà, avec la Côte d’Ivoire.
Dans la même veine, le premier responsable de l’UM V a souhaité que les deux parties contractantes engagent des actions concrètes. Puisque, a-t-il soutenu, l’université qu’il dirige a une grande expérience dans l’approche genre et l’entrepreneuriat. « Nous souhaitons les partager avec vous... », a-t-il fait savoir. Il a également souhaité que cette coopération soit basée sur la confiance et la fraternité.
Pour sa part, Désiré Djomand, initiatrice de l’Académie des femmes, a rappelé que cette structure fait partie de la plateforme mondiale des femmes entreprenantes. Avec pour mission le renforcement des capacités.
Pour elle, sans la transmission des connaissances, les femmes ne peuvent relever les défis qui se présentent à elles. Raison pour laquelle, l’initiatrice de l’Académie des femmes s’est réjouie du partenariat avec l’université Mohammed V.
« Nous savons aujourd’hui que nous devons nous battre deux fois plus, pour faire avancer les choses », a précisé Désirée Djomand. Qui attend beaucoup de la nouvelle collaboration, surtout en ce qui concerne la masculinité positive dont fait preuve le président de l’université Mohammed V, en engageant son institution à accompagner les femmes.
Même son de cloche pour la cheffe de délégation, Madeleine Yao, qui a traduit la fierté et le soutien des plus hautes autorités ivoiriennes au projet de signature de la convention entre l’Académie des femmes et l’université Mohammed V.
Pour elle, la signature va donner mieux de contenu et de notoriété aux actions de l’Académie des femmes. Pour la cheffe de la délégation ivoirienne, contrairement à l’habitude qui donne aux actions des femmes un visage de campagne, de morceaux choisis sans contenu réel, la collaboration avec le Maroc permettra de rendre opérationnelle la vision que l’Académie a pour les femmes. « Nous savons que le développement ne peut aller sans développement des compétences, sans renforcement des capacités, sans formation... », a précisé Madeleine Yao.
Présent aux côtés des femmes, Fidèle Yapi, le directeur général de la Décentralisation et du Développement local, a indiqué qu’il n’a pas hésité à accompagner l’Académie dans son immersion au Maroc, parce que les femmes désignées, au nombre desquelles des élues des collectivités territoriales, ont besoin d’être soutenues.
C’est pourquoi, il a souhaité que la signature de la convention aille au-delà de la plateforme des femmes entreprenantes. Aussi, il a rappelé l’intérêt de la Côte d’Ivoire pour la coopération Sud-Sud et principalement avec le Maroc. Et de promouvoir un renforcement de la collaboration avec l’université Mohammed V, dans le cadre de la décentralisation.
Formation continue et à distance
C’est dans une ambiance de fraternité et de convivialité que la délégation ivoirienne a remis des présents au président de l’université Mohammed V. Celui-ci a, à son tour, offert un dîner dans la même soirée à ses partenaires ivoiriens.
Toujours dans l’accompagnement de l’Académie des femmes, « Planeta formation et Universités du Maroc», spécialisée dans la formation à distance, a également associé son image à l’Académie à travers une convention. A en croire son directeur général, Jalil Achour, le programme de formation continue de son institution s’adresse aux adultes dans la vie active, « qu’ils soient en activité ou à la recherche d’emploi. Cela relève d’un droit à la formation pour les personnes actives... », explique-t-il.
Planeta formation, qui comprend également Eslsca Business School Rabat, est une institution forte de 25 écoles à travers le monde, avec dans sons offre une multitude de formations et pour spécialité la formation en ligne.
(De retour de Rabat, au Maroc)
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Madeleine Yao (Conseiller technique du ministre de l’Economie et des Finances, cheffe de la délégation ivoirienne): "Ce partenariat nous coûte cher"
La cheffe de la délégation ivoirienne, Madeleine Yao, n’a pas caché sa joie de voir aboutir le projet de signature de la convention avec l’université Mohamed V. « Nous nous réjouissons de ce que deux engagements soient déjà pris, à savoir revenir ici au Maroc pour traiter des thématiques sur l’entrepreneuriat. Une façon de développer de manière sectorielle certains segments qui vont servir, sur le plan opérationnel, à promouvoir certains secteurs d’activité », s’est-elle félicitée.
Avant de proposer des partenaires aux Marocains, un forum de l’entrepreneuriat à Abidjan qui va être comme un centre d’exposition des compétences, pour que les échanges puissent permettre aux Ivoiriennes de pouvoir aussi s’inspirer de l’expérience du Maroc « pour promouvoir, pour faire, pour développer ».
Madeleine Yao pense que la signature de la convention avec l’université Mohamed V est un grand coup, une grande première et un pas capital. « L’idée de dire que nous devons nous attribuer l’accord-cadre signé par l’Université Félix Houphouët-Boigny et que notre accord devient un accord sectoriel nous réjouit. Ce qui veut dire que nous pouvons revenir ici avec d’autres délégations de femmes dans différents secteurs, pour signer des accords spécifiques. Ce partenariat nous coûte cher et nous nous engageons à le maintenir et à faire un bilan chaque année, pour voir les fruits et les produits », promet la cheffe de la délégation.
Pour qui l’un des points clés de cet accord est de trouver des thématiques à la formation.
Pour elle, tout part de la formation, du renforcement des compétences et du choix de certaines activités porteuses sur lesquelles il y aura un apprentissage concret pour que les femmes puissent se prendre en charge et se développer.
Et de rappeler que l’Académie va insister aussi sur le côté notamment opérationnel, la production et la vente, en plus des questions liées à la bancarisation, l’inclusion financière et même la politique. « Parce que ce partenariat va du haut en bas. Toutes les aspirations des femmes doivent trouver des réponses dans cette académie. Au fil du temps, nous allons identifier les secteurs, les besoins et adapter notre formation », insiste Madeleine Yao.