De toutes les réactions de personnalités subsahariennes, celle de la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif), Louise Mushikiwabo, le 13 mars 2023, sur TV5MONDE, figure parmi celles qui enfoncent davantage le Président tunisien, Kaïs Saïed. Parce que l’ancienne cheffe de la diplomatie rwandaise a clairement indiqué que le Raïs tunisien est carrément décalé relativement à la nature des relations entre son pays et les autres États africains. « Ce n’est pas comme çà que nous voyons la Tunisie », a-t-elle souligné.

Louise Mushikiwabo charge aussi personnellement Kaïs Saïed parce qu’à l’en croire, les propos du Président tunisien contre les Subsahariens sont diamétralement opposés à l’image qu’il a donné en accueillant le Sommet de la Francophonie à Djerba. Elle a donc rappelé que la sortie de Kaïs Saïed contre les migrants africains est à des années lumières des objectifs de cohésion, de solidarité et de brassage culturel prôné par l’Oif.

En plus du décalage entre la politique de Kaïs Saïed et celle qui a toujours existé entre la Tunisie et l’Afrique subsaharienne, Louise Mushikiwabo a semblé vouloir indiquer que les réactions en Afrique subsaharienne n'ont pas suffisamment été à la mesure de la gravité des propos du Président tunisien et les exactions qui en découlent contre les Africains.

Face à ce qui ressemble à une reculade de Kaïs Saïed, la Secrétaire générale de l’Oif a déclaré que malgré tout, les propos du Chef de l’exécutif tunisien « ont fait beaucoup de mal ». Comme pour indiquer que cela laissera des traces - des taches indélébiles - dans les relations entre l’Afrique subsaharienne et la Tunisie que ses dirigeants veulent « purement arabe » et peut-être non africaine à l’avenir.