Youssef Chebbi, Étalon d'or du Fespaco 2023: «Il y a en Tunisie une dérive sécuritaire évidente»

Youssef Chebbi, Étalon d'or du Fespaco 2023: «Il y a en Tunisie une dérive sécuritaire évidente»( PH:DR)
Youssef Chebbi, Étalon d'or du Fespaco 2023: «Il y a en Tunisie une dérive sécuritaire évidente»( PH:DR)
Youssef Chebbi, Étalon d'or du Fespaco 2023: «Il y a en Tunisie une dérive sécuritaire évidente»( PH:DR)

Youssef Chebbi, Étalon d'or du Fespaco 2023: «Il y a en Tunisie une dérive sécuritaire évidente»

Le 06/03/23 à 16:06
modifié 06/03/23 à 16:06
L'Étalon d’or Yennenga, la récompense suprême du Fespaco, a été décerné samedi 4 mars au jeune réalisateur tunisien Youssef Chebbi pour son film Ashkal. Une œuvre appréciée par le jury de la 28e édition du plus grand festival de cinéma africain, comme par les critiques français lors de sa sortie en salle fin janvier dernier. Entretien.

Récompensé de l'Étalon d'or de Yennenga à la 28e édition du Fespaco, Youssef Chebbi signe avec Ashkal un film mystérieux et métaphorique dans la Tunisie d'aujourd’hui. Il raconte l'enquête menée par deux policiers après la découverte d'un corps calciné dans un des bâtiments des Jardins de Carthage, un quartier de Tunis créé par l'ancien régime, mais dont la construction a été brutalement stoppée au début de la révolution. Ce polar poétique fait le constat des dérives après le soulèvement de 2011.

Le sacre de Youssef Chebbi au Burkina Faso coïncide avec la flambée de violences en Tunisie contre des migrants subsahariens, suite au discours du président Kaïs Saïed le 21 février appelant à des mesures urgentes face à l'immigration clandestine. Stigmatisés, des centaines de ces ressortissants ont déjà été rapatriés dans leurs pays d'origine.

RFI : Étiez-vous surpris de recevoir l’Étalon d’or ?

Youssef Chebbi : J’étais un peu surpris, mais c’est une immense joie et un grand honneur de recevoir l’Étalon d’or. Je trouve que c’est une belle leçon, une main tendue vers l’autre, quel qu’il soit. C’est aussi l’expression d’un éveil à une tolérance et l’envie d’aller vers de meilleurs horizons. C’est forcément hautement symbolique.

Ashkal est un film qui « sort de l’ordinaire » a précisé le jury lors de la cérémonie de remise de prix samedi. Qu’est-ce qui a séduit le jury dans votre film ?

Je peux juste vous dire ce qu’on a essayé de faire avec ce film. Nous avons bien sûr essayé de parler des choses qui existent, mais surtout de les traiter de manière différente. D’aller vers la fiction, vers l’imagination, et d’explorer ce qui de toute manière nous fait bondir sur ce qui existe aussi dans le réel. Je n’ai jamais imaginé faire un film politique, c’est un film qui emprunte des choses au réel tunisien, et qui essaie de regarder ce réel d’un autre point de vue. D’embrasser l’imaginaire et le fictionnel aussi, ce qui est un peu de l’ordre de la légende et du récit national dans cette révolution, et dans ce qu’elle crée comme motif.

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Le 06/03/23 à 16:06
modifié 06/03/23 à 16:06