
Langue maternelle : L’Etat invité à sa valorisation
L’Académie ivoirienne des langues maternelles (Ailm) a organisé le 24 février 2023, à son siège à Cocody Angré Mahou, une conférence publique sur le thème : « Écriture et enseignement des langues maternelles en Côte d’Ivoire : quels avantages pour la performance du programme gouvernemental de la jeunesse ? ».
C'était lors de la Journée internationale de la langue maternelle (Jilm) célébrée chaque année le 21 février.
À cette occasion, M. Adoua Kouassi, président-fondateur de l'Académie ivoirienne des langues maternelles, a invité les autorités compétentes à promouvoir la langue maternelle dans sa diversité.

« Nous avons voulu marqué le coup pour emmener les autorités à se pencher véritablement sur la question de nos langues parce que cela peut aider aussi à avoir des résultats probants cette année surtout que le Président de la République a dédié 2023, année de la jeunesse. Car il serait inopérant de mener une politique de la jeunesse sans les langues maternelles », a-t-il invité.
Avant, il a rappelé la nécessité de cette rencontre. Selon lui, les enfants ont besoin de la langue maternelle parce que cela leur permet d’avoir 30 % de chance de passer l’école primaire, d’acquérir des aptitudes assez facilement en lecture, en écriture et mieux structuré leur capacité cognitive, c’est-à-dire leur intelligence, de révéler son talent et génie créateur afin qu’ils n’aillent pas seulement à l’école pour acquérir des diplômes, mais soient des créateurs comme "les petits chinois qui déjà en classe de CM2 fabriquent des portables".
Aussi, dit-il, une contribution pour l’enfant à avoir des vertus et une éducation morale qui lorsqu’il grandi lui permettent plus facilement de s’insérer sur le marché de l’emploi. Pour le président-fondateur, l’objectif est d’affirmer la volonté afin de mieux conduire la mission de défenseur de la langue maternelle.

Revenant sur le thème, Ahmadou Lamarana Diallo, sociologue, a indiqué que la dévalorisation des langues maternelles constitue l’un des facteurs clé avec l’inadéquation de l’employabilité des jeunes. Un travail n’est valorisant que quand il est lié à la formation scolaire.
Pour le conférencier, cette dévalorisation fait que l’on ne restitue pas les valeurs et connaissances à la nouvelle génération pour qu’elles servent sur le plan économique.
Il a toutefois encouragé les autorités à intensifier l’utilisation des langues maternelles dans les médias pour rehausser la perception au niveau de la masse populaire pour un développement durable.
Joseph Bessin Stagiaire