Les propos du Président tunisien, Kaïs Saied, enflamment les réseaux sociaux depuis le 22 février 2023, lorsqu'il a soutenu que son pays est visé par un remplacement de la population qui en ferait un pays africain peuplé que de Noirs, lui enlevant ainsi son caractère arabo-musulman. Sur les réseaux sociaux, notamment les critiques – les unes aussi violentes que les autres – pleuvent en direction du Chef de l’exécutif tunisien.

Les commentaires les moins acerbes contre Kaïs Saied font état de ce que la conjoncture économique difficile ne lui laisse pas beaucoup de choix pour faire face à la fronde intérieure. Notamment du fait de l’inflation et de la pénurie des denrées alimentaires de première nécessité qui ont vu récemment la Libye convoyer des vivres chez le voisin en détresse.

D’aucuns pensent que Kaïs Saied fait les frais de sa politique de centralisation fondée sur une concentration des pouvoirs sous son autorité. Seulement, cette option – que le Raïs voudrait comme un retour à la méthode Ben Ali, selon des observateurs – ne marche que dans un contexte économique favorable.

L'on estime également que le discours qui a consisté à imputer l’affaissement économique de la Tunisie aux Frères musulmans de Ennahda, n’a pas suffi à donner à l’action de Kaïs Saied, toute la légitimité politique et populaire attendue.

L’actuelle poussée du chauvinisme viserait donc à combler les failles dans la communication qui a pour but de renforcer l’image de protecteur des Tunisiens que le camp présidentiel entend donner à son chef.