Cinéma : Clap de fin pour le célèbre documentariste ivoirien Idriss Diabaté

Idriss Diabaté
Idriss Diabaté
Idriss Diabaté

Cinéma : Clap de fin pour le célèbre documentariste ivoirien Idriss Diabaté

Le 24/02/23 à 07:39
modifié 24/02/23 à 07:39
La triste nouvelle est tombée comme un couperet, le jeudi 23 février 2023 en provenance de Paris. C’est le Clap de fin pour le célèbre documentariste ivoirien Dr Idriss Diabaté. Un séisme s’est ainsi abattu sur le monde du cinéma et du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco).

Idriss
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Le plus brillant documentariste de l’Eburnie voire de l’Afrique s’en est allé, à 48 heures du clap d’ouverture de la 28e édition du Fespaco. Idriss Diabaté va manquer à cette édition qui se déroule du 25 février au 4 mars 2023, à Ouagadougou et placée sous le thème « Cinémas d'Afrique et culture de la paix ».

Scénariste et réalisateur d'une cinquantaine de documentaires qui s’intéressent aux faits sociaux en Afrique, le documentariste laisse en héritage, plusieurs documentaires. Il réalise depuis 1986 des documentaires. « Kuma » (2006), « Bayeremashy » (2005), « Parole sans paroles » (2004), « La femme porte l'Afrique », « Bois sacré du Pr Laurent Aké-Assi » (2011), « Jean Rouch en Afrique, l'homme à la caméra de contact » sont, entre autres, les oeuvres de ce prolifique documentariste.

Il a réalisé « Ivoire Clair », un film témoignage qui retrace l'origine de la crise de 2000/2010 en Côte d'Ivoire. C’est également le réalisateur de « Murmures dans la forêt » (2012).

Dr Diabaté est chercheur associé au Centre d'enseignement, de recherche en Communication (Cercom) de l'Université Félix Houphouët-Boigny d'Abidjan.

Plusieurs de ses films ont remporté des prix, dont « La Femme porte l’Afrique » (2009), Grand Prix Youssef Chahine et vainqueur du Prix documentaire du Fespaco.

Le président de Grand Ecran, Yacouba Sangaré, association des critiques de cinéma Ivoiriens, affiliée à la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique, témoigne : « C’est un travailleur acharné, un réalisateur talentueux et passionné ».

Pablo César, un réalisateur argentin, né à Buenos Aires qui a commencé à faire des films à l'âge de 13 ans, affirme qu’à l’annonce du décès de l’homme qu’il n’est pas encore sorti de son étonnement. « J'ai rencontré Idriss en juillet 1989 à Tunis dans le cadre du Festival international du film de Kelibia, lorsque j'ai mis les pieds pour la première fois sur le territoire africain. Nous étions tous les deux membres du jury de ce magnifique festival. Idriss est un réalisateur talentueux. Je suis sûr que lors du prochain Fespaco qui commence dans quelques jours hommage lui sera rendu », témoigne Pablo César.

Au Fespaco, espère-t-il, des larmes et des images seront consacrés à Idriss Diabaté. Et d’ajouter : « Avec Idriss nous avons parcouru le nord de la Côte d'Ivoire en juin 2018 en montant tout le projet du film ’’Le jour du poisson’’ coproduction Argentine-Côte d'Ivoire. »

S’adressant aux jeunes qui s’intéressent au cinéma, il dira 23 avril 2022, à la Rotonde des Arts à Abidjan, lors de la projection en avant-première de son film « Sans Partis en Afrique le théâtre et le multipartisme », réalisé sur un texte de Mory Traoré, acteur, réalisateur, et metteur en scène ivoirien, il donnera ces conseils : « Faites le cinéma avec le moyen que vous avez. Il y a des moyens aujourd’hui qui peuvent nous libérer des images qu’on nous gave tous les jours. Franchement, on peut le faire. Je m’adresse à vous, jeunes cinéastes qui veulent faire le cinéma. Détachez-vous des contraintes techniques. Libérez-vous. Plongez-vous dans l’action. Vous allez voir qu’il y aura de bons résultats ».



Le 24/02/23 à 07:39
modifié 24/02/23 à 07:39