Entrepreneuriat féminin/ Désirée Djomand : ‘‘ L’école de la 2e chance, une opportunité pour les femmes rurales ’’

Désirée Djomand, présidente de l'Académie des femmes pour l'entrepreneuriat, l'autonomisation et le leadership, (Afeal).
Désirée Djomand, présidente de l'Académie des femmes pour l'entrepreneuriat, l'autonomisation et le leadership, (Afeal).
Désirée Djomand, présidente de l'Académie des femmes pour l'entrepreneuriat, l'autonomisation et le leadership, (Afeal).

Entrepreneuriat féminin/ Désirée Djomand : ‘‘ L’école de la 2e chance, une opportunité pour les femmes rurales ’’

Le 10/02/23 à 07:02
modifié 10/02/23 à 10:04
La coordinatrice générale de l’Académie des femmes pour l’entrepreneuriat, l’autonomisation et le leadership (Afeal) dresse le bilan des activités et annonce les perspectives.
Cinq ans après la création de l’Académie des femmes pour l’entrepreneuriat, l’autonomisation et le leadership (Afeal), quel bilan faites-vous aujourd’hui ?

C’est un bilan positif après cinq ans de maturation, d’intenses recherches et de minutieuses réflexions, des voyages d’études pour voir ce qui se fait en Afrique, des partenariats solides tissés. Des consultants formateurs de qualité d’ici et d’ailleurs et enfants des personnalités nationales émérites qui sont engagées dans cette aventure d’éducation et de formation des femmes avec une ouverture sur une offre pour les femmes en milieu rural et les plus vulnérables pour un programme d’alphabétisation par le numérique, l’école de la 2e chance et une formation aux métiers de proximité pour améliorer leurs connaissances et leur donner le moyen de s’insérer et réinsérer dans le tissu économique. Ainsi elles seront restaurées dans leur dignité et valoriser à leur juste valeur. Un volet de formation en langues est prévu pour décomplexer les femmes d’une éducation en français. Former ou renforcer les capacités des femmes dans leurs langues usuelles est à saluer et vulgariser sous nos tropiques. Nous organisons l’ouverture de nos formations en visio et en présentiel à dessein au mois de mars. C’est un bilan encourageant mais les défis restent nombreux et c’est l’occasion d’attirer l’attention de toutes les structures et les personnes de bonne volonté à nous aider à relever les défis. Après, c’est une problématique qui trouve un écho chez les femmes. L’état ne peut pas tout faire et nous devons en tant que femmes nous indigner et nous engager à être des actrices de transformation de nos sociétés. L’académie est un beau prétexte pour faire jouer la solidarité par une belle entraide.

L’éducation et la formation sont deux leviers sans lesquels aucun changement positif ne peut s’opérer. Comment comptez-vous relever ce défi ?

L’éducation et la formation sont les deux mamelles du développement qui nous retirent des liens de la précarité et de la vulnérabilité. Nous voyons le désastre des réseaux sociaux sur notre société, de nouveaux repères sont décriés mais nous n’avons pas suffisamment de modèles. Être riche rapidement, la perte de nos valeurs et le manque de lecture, tout cela est insupportable.

Que faisons-nous pour que ça change ?

C’est de retourner à nos fondamentaux. Accorder du temps à la lecture. Le savoir est très important. Réapprendre l’éducation et rechercher la formation sont bénéfiques. C’est l’ouverture à de nouvelles connaissances, maîtriser son environnement professionnel, rechercher l’excellence, reseauter. Aujourd’hui, tout le monde est conscient que nous devons investir dans les compétences féminines. Sans connaissance, tout est voué à l’échec. On trouvera toujours le bouc émissaire idéal. L’éducation et la formation sont en effet deux leviers importants pour sortir du sous-développement. Sinon on périt par faute de connaissance.

L’un des principaux freins à l’entrepreneuriat des femmes est l’accès aux financements et aux marchés.

Quelle politique l’Afeal met-elle en place pour promouvoir les droits des femmes ?

L’accès au financement est la rengaine à la mode. Des fonds sont alloués aux femmes mais par manque de rigueur elles perdent le crédit. Il ne suffit pas de recevoir l’argent. Il faut en faire bon usage. Malheureusement, les connaissances en la matière ne sont pas toujours avérées et c’est un constat. On fait des affaires par mimétisme sans connaître son marché ; et le facteur client est oublié. Pourtant, c’est lui qui achète mais il est souvent oublié. Pour attirer des milliers de femmes, il faut parler de financement. A tel point que des arnaqueurs se sont introduits dans le circuit et dépouillent d’honnêtes femmes. Les fonds concernent souvent le segment des Pme qui peuvent prouver l’effectivité de leur activité. Il y a des structures de micro finances qui proposent des solutions mais, de plus en plus, les banques s’engouffrent sur ce segment en réfléchissant à un moyen d’accorder du crédit avec des garanties supportables. Nous retenons qu’après une bonne formation pratique à l’Académie des femmes, qui est un univers d’apprentissage entièrement dédié aux femmes, les femmes seront outillées pour mieux affronter l’environnement des affaires avec les ateliers pratiques. L’Académie propose également des formations initiales ou de perfectionnement pour tous les segments de femmes. L’excellent moyen d’être au fait de ses droits pour une passe, c’est d’intégrer un réseau. Le réseautage brise l’isolement et crée de nouvelles amitiés, la solidarité. Et l’esprit de fraternité du réseau est un sacré coup de pouce .

Entretien réalisé par FATOU SYLLA

Le 10/02/23 à 07:02
modifié 10/02/23 à 10:04