Lutte contre les mutilations génitales féminines : 36,7% de femmes victimes du fléau

La ministre appelé à l'éradication de ce fléau. (DR)
La ministre appelé à l'éradication de ce fléau. (DR)
La ministre appelé à l'éradication de ce fléau. (DR)

Lutte contre les mutilations génitales féminines : 36,7% de femmes victimes du fléau

Le 07/02/23 à 11:45
modifié 07/02/23 à 11:45
La Côte d’Ivoire a célébré le 6 février la Journée mondiale de lutte contre les Mutilations génitales féminines (Mgf). C'est la ville de Man qui a accueilli la commémoration officielle.
La ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Nassénéba Touré, a, au cours de cette cérémonie, dépeint la situation des Mutilations génitales féminines (Mgf). « En Côte d’Ivoire, la forme la plus pratiquée est l’excision dont 36,7% de femmes sont victimes, avec 10% de filles de moins de 14 ans », a confié Nassénéba Touré.

En Côte d’Ivoire, les statistiques en matière de Mgf démontrent déjà une avancée notable. Ainsi, sur 6 040 cas de Violences basées sur le genre (Vbg) enregistrés en 2021, 26 cas de Mgf sont signalés soit 0,42%. Entre 2020 et 2021, les cas de Mgf pris en charge sont passés du simple au double (de 13 à 26).

« Selon l’Oms, en Afrique, 91,5 millions de femmes et de filles de plus de 9 ans vivent actuellement avec les conséquences des Mutilations génitales féminines », a-t-elle renseigné.

Célébrée autour du thème: « Établir des partenariats avec les hommes et les garçons pour transformer les normes sociales et de genre afin de mettre fin aux Mutilations génitales féminines », la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant a saisi cette occasion pour indiquer « les femmes qui ont subi ces atteintes porteront toute leur vie ce lourd fardeau, avec tous les risques que cela comporte pour leur santé, sur leur fécondité et sur leur productivité à contribuer au développement de leur pays ».

Emboîtant le pas au Président de la République, Alassane Ouattara, qui a décrété 2023 « année de la jeunesse », la ministre a estimé qu’il est indéniable de mettre la jeunesse au cœur de cette lutte contre les mutilations génitales féminines. « Parce qu’ils ont la capacité de faire bouger les lignes », a-t-elle justifié.

Plus de 2 millions de FCfa distribués à 28 femmes victimes de Mgf

Des chèques ont été remis aux femmes victimes de Mgf. (DR)
Des chèques ont été remis aux femmes victimes de Mgf. (DR)



Bien avant la ministre, c'est le premier magistrat de la commune de Man, Fofana Aboubacar, qui a lancé un appel à toute la population pour sortir le Tonpki de la zone rouge. En effet, la région du Tonpki occupe la 2e place en termes de cas de Mgf. Autre point d'orgue de cette célébration, c'est la remise de chèques à 28 femmes victimes de Mgf d'un montant total de 2 800 000 FCfa.

Chacune recevra la somme de 100 000 FCfa pour mener une activité génératrice de revenu. Ce qui a valu le témoignage de deux exciseuses. Elles ont décidé d'abandonner cette pratique.

Pour rappel, chaque année, près de 4 millions de filles dans le monde, pour la plupart âgées de moins de 15 ans, risquent d’être victimes d’une Mutilation génitale féminine. Cette pratique se définit comme des interventions visant à modifier ou à endommager les parties génitales d’une femme ou d’une fille, sans raison médicale. Il s’agit le plus souvent d’une ablation totale ou partielle des organes génitaux externes de la femme ou de la jeune fille. Il en existe plusieurs formes.

Sercom



Le 07/02/23 à 11:45
modifié 07/02/23 à 11:45