Le ministre d’État, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani, soutenu par son collègue de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Pierre Dimba, a procédé, hier, au lancement de l’opération de distribution de la carte du producteur, à Agboville. « Je me réjouis de l’aboutissement du recensement des producteurs de café-cacao et du projet de traçabilité des opérations commerciales qui répondent aux ambitions du Président de la République, grâce à l’expertise du Conseil du café-cacao (Ccc)», s’est-il d’emblée félicité. Il a, par la suite, exprimé sa gratitude au Président de la République, Alassane Ouattara, pour son leadership éclairé et ses efforts à l’endroit des planteurs pour la campagne 2022-2023, avec un prix bord champ de 900 FCfa.

Le ministre d’État, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, a fait savoir aux producteurs qu’ils n’ont plus besoin d’avoir la totalité de leur argent sur eux. Ce, grâce à cette carte multifonction.

Il les a donc invités à aller partout annoncer ce qu’il appelle la bonne nouvelle à ceux qui sont encore réticents. « Chers producteurs, allez partout dans les zones de production de cacao et de café, dites à vos parents, frères que le mécanisme de traçabilité est déployé par le Conseil du café-cacao pour réduire la fraude sur les prix bord champs, sécuriser votre argent et retracer le parcours de votre production, du champ à sa destination finale », a encouragé le ministre Adjoumani.

Le directeur général du Conseil du café-cacao, Koné Brahima Yves, n’a pas manqué, à son tour, d’expliquer que cette opération est « un honneur pour les planteurs et leur permettra de bénéficier du fruit de leur labeur ». Il a affirmé qu’ils vont désormais recevoir les vrais prix de vente fixés par le gouvernement.

« 993 031 producteurs ont été enregistrés. Aujourd’hui, avec la distribution des cartes, des planteurs se sont spontanément présentés pour se faire recenser. A l’heure actuelle, nous avons plus de 8 000 nouveaux producteurs enregistrés. Globalement, nous pouvons dire que nous sommes à plus d’un million de producteurs enregistrés. Nous espérons recevoir d’autres planteurs pour se faire recenser », a appuyé le directeur général du Ccc.

Les producteurs non recensés auront des difficultés à vendre leurs produits à l’avenir

Koné Brahima Yves a, par ailleurs, déclaré que tous les producteurs qui ne se sont pas fait recenser ne pourront pas vendre leurs produits d’ici quelque temps. « A l’avenir, ceux qui ne se sont pas fait recenser auront des difficultés à vendre leurs produits. La carte est un élément important. Il faut que tout producteur se fasse recenser non seulement pour faciliter la gestion des produits, mais aussi permettre d’avoir des données pour aider le conseil à mieux les accompagner.

La production du café qui a baissé sera relancée

La production du café en Côte d’Ivoire, selon le directeur du Ccc, a baissé. C’est pourquoi il a pris l’engagement de relancer sa production. « Je voudrais saisir l’occasion pour vous dire que la production du café a nettement baissé. Nous avons décidé de la relancer. Je vous demande de vous inscrire massivement pour relancer notre production », a-t-il lancé.

Et d’ajouter : « Nous allons soutenir cette production. Cette année déjà, nous allons distribuer à ceux qui le veulent, 15 000 plants pour que nous puissions commencer à planter le café. A un moment donné de notre histoire, nous produisions 650 000 tonnes de café. Soit 300 à 350 000 tonnes de café vert. Notre ambition est de faire en sorte que dans les années qui viennent la Côte d’Ivoire reprenne son rang qui lui revient », a appelé Koné Brahima Yves.

Celui-ci a invité les planteurs à se mettre à la tâche pour faire en sorte que la Côte d’Ivoire puisse être championne dans la production du café.

Un institut agricole et un lycée professionnel annoncés à SikensiPour la région de l’Agneby-Tiassa, grande productrice de café-cacao, et de plusieurs produits agricoles, selon le président du conseil régional, Pierre Dimba, une place de choix est réservée aux acteurs agricoles. « C’est pourquoi, mon conseil régional et moi-même, avons décidé de mettre en place dans les prochains jours, un institut agricole à Sikensi et un lycée professionnel pour encadrer l’entrepreneuriat dans le monde agricole », a-t-il annoncé. Selon lui, c’est une opportunité pour donner plus d’emploi à la jeunesse et de la main-d’œuvre aux paysans. Aussi, tout en saluant cette initiative de la carte du producteur qu’il affirme être pleine d’innovation, il a indiqué qu’au niveau du ministère de la Santé qu’il dirige, une opération d’enrôlement de l’ensemble des producteurs estimé à plus d’un million est envisagée pour leur permettre de bénéficier de la Couverture maladie universelle (Cmu). Au nom des producteurs, Arra Arra, chef du village de Boguhé (une localité de l’ouest de la Côte d’Ivoire et appartenant au département de Daloa, dans la Région du Haut-Sassandra) qui a reçu sa carte de producteur, a remercié le Président Alassane Ouattara pour ses actions en faveur des planteurs qui jadis ont perdu des sommes d’argent considérables par les vols et braquages, sans oublier le stress lié aux menaces d’embargo sur le cacao ivoirien. « Nous sommes heureux d’avoir notre carte enfin. Nous sommes comblés et soulagés car elle va nous permettre d’assurer la traçabilité de notre production », s’est-il félicité.

Les avantages de la carte du producteur

La carte professionnelle du producteur, initiée et financée par le CCC, est dotée d’un code QR, renfermant des informations sur le producteur et son verger. Elle porte une puce bancaire pour permettre des transactions financières sur la commercialisation des produits (vérification du respect des prix garantis et sécurisation du revenu des producteurs). Elle comporte également le matricule ou code attribué par le Conseil café-cacao et favorise la traçabilité du cacao pour garantir la transparence sur son origine. La carte permet surtout la traçabilité de la production indispensable à la sécurisation des transactions commerciales sur le cacao et le café en évitant le transport du cash d’un point à un autre.

Les chiffres clés

Faut-il le rappeler, l’opérationnalisation du système national de traçabilité a été réalisée du 15 avril 2019 au 31 décembre 2020. Elle a permis de recenser 993 031 producteurs dont 8% sont des femmes. L’âge moyen des producteurs de café-cacao est de 44 ans et plus de 60% sont âgés de plus de 40 ans. L’opération a coûté 6,5 milliards de FCfa. Elle a consisté à dénombrer et à identifier de façon exhaustive, les producteurs de café et de cacao et à géolocaliser leurs parcelles sur l’ensemble du territoire ivoirien, aussi bien dans le domaine rural non protégé, les forêts classées que dans les villes et grandes agglomérations. La Côte d’Ivoire est le premier producteur de cacao avec une production de deux millions de tonnes, équivalant à 40% de l’offre mondiale. Le cacao représente 40% des recettes d’exportation

Envoyé spécial

dans l’Agneby-Tiassa