Abidjan/Ateliers de couture : Ce qui se passe à quelques heures du nouvel an 2023
Les yeux et les mains fixés sur les tissus sans oublier les pieds sur les pédales. S’il y a des tissus qui passent rapidement sous les aiguilles, d'autres tissus par contre attendent leur tour.
Dans la même pièce, un autre styliste est chargé de la découpe des tissus. Se référant aux mesures indiquées dans le cahier de registre de l’atelier tout en s’appuyant sur les modèles épinglés sur les tissus ou ceux affichés sur son écran de téléphone, A.H s’attèle à découper.
Dans ce bruit des machines, il laisse entrevoir un sourire comme pour nous rassurer que ses amis et lui sont à la tâche pour être dans les délais de livraison convenus avec leurs clients.

Assises sur un banc réservé à la clientèle, les quelques personnes que nous avons rencontrées n’affichent pas la sérénité. « Aujourd’hui, c’est aujourd’hui. Je quitterai cet atelier ma tenue en main », martèle une jeune femme qui confie qu’elle a déposé son tissu à la fin du mois de novembre.
Selon son propos, lors de la prise des mesures, le couturier l’avait rassurée qu’elle aura sa tenue le 26 décembre, c’est-à-dire au lendemain de la célébration de la fête de Noël. D’un geste avec sa paire de ciseaux, le styliste chargé du découpage des tissus lui fait savoir qu’elle aura son vêtement.
Rencontrée à l’entrée d’un atelier de couture au quartier Bia-sud à Koumassi, dans la matinée du 31 décembre 2022, Sidonie Pokou, une étudiante, raconte son calvaire. Les yeux légèrement rouge, elle peine à parler. « Je n’ai pas de mots, je n’en reviens pas », dit-elle.
Le pagne qu’elle avait déposé au mois d'octobre n’a pas été touché. Ce, malgré le paiement de la totalité du prix de la couture. Comme justificatif, le tailleur dit s’être trompé de modèle de pagne. « Un argument qui ne tient pas la route », lance-t-elle.
Lorsque nous lui demandions pourquoi a-t-elle mis assez de temps avant de passer à l'atelier ? Elle fait savoir qu’elle était hors de la capitale pour des raisons personnelles.
Les prêts-à-porter comme solution
Pour ne plus être victime des faux rendez-vous de certains couturiers, Mme Annick Kra a opté pour les vêtements prêts-à-porter. « Je ne dépose plus mes tissus ou mes pagnes chez les couturiers pendant les fêtes... Ils indisposent surtout à ces périodes. Je n'ai plus confiance en eux », a-t-elle déploré.
Résidant dans la commune d’Adjamé, dame Yvette Tanoh, a, quant à elle, trouvé une stratégie pour être en de bons termes avec les couturiers.
Pour elle, il faut déposer ses pagnes trois mois avant votre événement. Aussi elle indique qu’il faut régulièrement être en contact avec ces derniers, une manière de leur faire savoir que vous tenez à votre rendez-vous. Si malgré cette méthode, le styliste vous trompe, la solution est de changer de couturier et de composer avec les plus sérieux.
Si des clients n’ont pas eu assez de chance avec certains tailleurs et stylistes, nombreux sont ceux qui sont satisfaits à l’occasion du nouvel an 2023. Car, ils ont pu récupérer leurs vêtements dans les délais donnés par des couturiers.